Bercy a tenté de comprendre ce mouvement «prometteur».
L'étude de trente cas montre qu'elles veulent surtout améliorer la logistique,
la qualité des produits et leur image.
Après la période des délocalisations, voici venir celle des
relocalisations! Si l'heure n'est pas au retour massif des entreprises
françaises sur le sol national, le phénomène commence à être suffisamment
notable pour que Bercy s'y intéresse. La Direction générale de la compétitivité
de l'industrie et des services (DGCIS)
a tenté de comprendre les motivations de 30 d'entre elles qui ont récemment
rapatrié des activités - les projets varient de 30.000 à 40 millions
d'euros, pour une moyenne de 7,5 millions. L'étude publiée montre que «ces
entreprises souhaitent surtout améliorer la logistique et la qualité de leur
production, et bénéficier d'une meilleure image, notamment du “made in
France”».
Déceptions au fil du temps
«Trois logiques économiques différentes» sont à l'origine de
ces implantations en France. D'abord, «les relocalisations d'arbitrage»,
opérées par de grands groupes étrangers, souvent à niveau technologique élevé,
visant les marchés mondiaux, « à l'issue d'une réflexion aboutie ». Ceux-ci sont
surtout à la recherche d'une main-d'œuvre qualifiée pour réaliser des activités
à haute valeur ajoutée ainsi que du rapprochement avec les fournisseurs ou les
clients. «Ces relocalisations sont fréquemment réalisées sur des sites
existants du groupe», précise Bercy.
Les «relocalisations de retour» procèdent d'un raisonnement
inverse: elles résultent «des déceptions, révélées au fil du temps, relatives
au transfert à l'étranger de sites de production préalablement implantés en
France». Ce que gagnent en coût de production ces entreprises souvent plus
petites, elles le perdent en défaut de fabrication et en coût élevé de
transport de marchandises. Elles sont également «confrontées à des problèmes de
contrefaçon».
Enfin, les « relocalisations de développement » concernent des PME françaises
patrimoniales. Celles-ci ont initialement recherché des localisations dans des
pays émergents à bas coût de main-d'œuvre. Cela leur a permis de lancer des
produits, «avant que la relocalisation puisse être envisagée dans une étape de
maturité et d'approfondissement des positions de marché ainsi établies». En
revenant en France, ces entreprises veulent notamment «monter en gamme».
Le mouvement de relocalisation reste pour l'instant « trop
limité pour avoir des conséquences fortes sur l'emploi » - les trente cas
étudiés totalisent 800 nouveaux postes. Mais, « sans être de grande ampleur, il
peut être considéré comme prometteur », souligne la DGCIS. D'autant que, depuis
juillet 2013, le ministère du Redressement productif a mis en place un outil, Colbert 2.0,
qui permet aux entreprises « d'examiner la pertinence de la relocalisation d'une
partie de leur activité sur le territoire national ».
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