Par Libia Acero-Borbon, membre du Conseil national du Parti socialiste pour la motion 4
Les résultats du premier tour des municipales sanctionnent le
gouvernement élu par le peuple de gauche. Les promesses faites par le PS et le président
Hollande lors de la campagne présidentielle ont été abandonnées et en échange
sont mis en place les orientations des néolibéraux de la troïka européenne au détriment des français.
En effet, F. Hollande et son gouvernement n’ont pas eu le
courage politique d’entamer les réformes structurelles profondes qui
s’imposaient pour réformer et moderniser le pays depuis le début de son mandat.
Des reformes à la marge ont été faites, des bouts de réformes, mais la vraie
réforme fiscale, n’a pas eu lieu, la réforme à la justice non plus, elle sont
passées aux oubliettes. La vraie réforme bancaire, le lobby financier l’en a
empêchée avec le ministre de l’économie en tète. Et la transition énergétique a
été vite oubliée bien que les écologiques soient au gouvernement.
Aujourd’hui, la sanction pour le PS et le gouvernement est
lourde de conséquences. Tout d’abord, la parole politique n’est plus crédible.
Les classes populaires ne nous font plus confiance. A cela s’ajoute, un vote
réfléchit et clairement défini, celui du FN pour punir ce manque de parole
politique, cet abandon. Une partie des français se détournent totalement des
partis politiques traditionnels et trouvent un exutoire avec cette formation
politique.
De ce fait le PS est en train de faire le lit de l’extrême
droite, laquelle en France tisse inexorablement sa toile et déplace l’espace
politique des partis traditionnels. Si le FN avance, se développe, c’est parce qu’il
avance un discours social, économique, repris à la gauche, en promettant une politique dite « nationale »
qui rassure les français délaissés et qui voient dans ce parti une alternative
crédible pour remédier à leur problèmes sociaux multiples, dont le chômage de
masse ! D’autres français se tournent vers l’abstention qui est devenue la
meilleure alliée du FN, qui n’aurait pas eu autant de succès sans elle.
Le gouvernement d’Hollande vient juste d’encaisser les
conséquences du divorce entre ses paroles et ses actes.
Maintenant, il ne suffit pas de changer le gouvernement, il
faut aussi que le président fasse preuve de courage politique et s’engage
vraiment à mettre en place se promesses de campagne, ses 60 réformes auxquelles
le peuple de gauche a adhéré et voté lors de la présidentielle. Aussi, le PS et le gouvernement doivent
totalement s’assumer en tant que parti de gauche et gouverner comme tels. Ne
pas avoir honte d’être de gauche.
Il est aussi indispensable de se libérer des dictats économiques
de l’Union européenne, laquelle au lieu d’aider à surmonter la profonde crise
économique, est en train de l’aggraver, avec son plan d’austérité et ses
injonctions néolibérale. Il suffit de voir la Grèce, l’Espagne, le Portugal qui
ont appliquer les programmes de la troïka européenne, ils ont du se mettre à démanteler
l’état et les services publics de santé, d’éducation, les pensions avec les
conséquences actuelles désastreuses pour la population. Rappelons-nous, ces
mesures ont été mises en place en Amérique latine, dans les années 80 et 90 et
ont totalement échoué. Durs à éradiquer, les effets dévastateurs se font
encore sentir, les dégâts humains, sociaux et environnements sont nombreux.
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