Par Jean-Baptiste
Chastand | Le Monde.fr | 05.03.2014
Mais si les branches devront parler d'un chiffre potentiel de créations d'emplois en échange de la baisse des charges, elles n'auront aucune obligation de conclure un accord.
Le patronat et trois syndicats (CFDT, CFE-CGC et CFTC) se
sont entendus mercredi 5 mars sur un texte fixant des contreparties au pacte de
responsabilité, annoncé le 31 décembre par François Hollande. En
échange de la baisse de trente milliards d'euros du coût du travail, le texte
prévoit notamment de« demander aux branches professionnelles » d'ouvrir « des
discussions » ou« des négociations » « sur des
objectifs quantitatifs et qualitatifs en termes d'emploi ». Un point qui a suscité des
heures de négociations avec la CGPME, qui refusait de parler d'engagements
chiffrés.
« Il existe plus de 750 branches qui sont extrêmement
hétérogènes. Peu d'entre elles ont une culture de négociation. Cette voie
supplémentaire [la simple discussion] donne davantage d'opportunités » a
plaidé Jean-Francois Pilliard, le négociateur du Medef. « Il y aura
des engagements chiffrés dans toutes les branches » s'est félicitée
de son côté Véronique Descacq, au nom de la CFDT, « on voulait des
engagements contractuels signés, on l'a obtenu ». « Un relevé de
décision est un engagement et il fallait faire un
petit effort pour permettre aux
organisations patronales d'être d'accord
entre elles », a plaidé Alain Giffard, de la CFE-CGC.
Les signataires assurent qu'un « premier bilan » de
ces négociations de branche « pourra être réalisé
avant l'été 2014 », ce qui devrait permettre de donner un
premier chiffrage à ce moment-là de la totalité des créations d'emplois
attendues dans le cadre du pacte. D'ici à la fin de l'année, les branches
devront ensuite définir des « critères » et
des « modalités de suivi et d'évaluation des objectifs ». Le
texte se garde de préciser ce
qu'il pourrait se passer en
cas de non-respect des engagements par les branches. Un « observatoire
national tripartite » suivra bien le « déploiement des
dispositifs du pacte de responsabilité », mais il ne fera que « s'assurer de
la cohérence de la trajectoire de baisse des prélèvements avec les
engagements » du patronat. « Si les engagements ne sont pas
tenus, nous pourrons demander à
l'Etat de suspendre ou
de modifier la
trajectoire de baisse des charges », a toutefois assuré Mme Descacq.
En parallèle de ce sujet ultra-sensible des créations
d'emplois, les signataires ont entériné des points moins polémiques. Une
concertation va se tenir dans
la première quinzaine de mars pour entériner les
modalités précises des baisses de charges, et notamment le maintien des 20
milliards du crédit d'impôt compétitivité-emploi. Enfin une négociation sur le
dialogue social en entreprise
devrait s'ouvrir au
deuxième trimestre 2014 sur « la simplification et l'amélioration du
fonctionnement des instances représentatives du personnel (comité d'entreprise
et comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail,
CHSCT) ».
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