CES
Le rapport critique également le fait que la Troïka ait omis
de consulter les syndicats, les employeurs et l’Organisation Internationale du
Travail lors de la conception et de la mise en œuvre des programmes de
sauvetage des pays. En outre, les attaques de la Troïka sur les salaires et les
systèmes de négociation salariale dans ces quatre pays sont particulièrement
préoccupantes car, comme le rapport le reconnaît à juste titre, l’Union
européenne n’a pas de compétence sur les salaires.
La Confédération européenne des syndicats (CES) félicite la
Commission de l’Emploi et des Affaires sociales du Parlement européen à la
suite de l’adoption de son rapport sur les conséquences, en matière d’emploi et
en matière sociale, des actions de la Troïka[1] à Chypre, en Grèce, en Irlande et au
Portugal. Le rapport met en lumière les effets dévastateurs des politiques de
la Troïka sur la cohésion sociale. Ses constatations font écho à l’expérience
des membres de la CES dans les pays affectés, selon lesquels les actions de la
Troïka ont conduit à un chômage massif, à l’effondrement des dépenses sociales
et des systèmes de protection sociale, à une pauvreté et des inégalités
accrues, ainsi qu’à un exode de la population, en particulier des jeunes, qui
émigrent par pur désespoir.
La CES soutient la demande des membres du Parlement qui
souhaitent que la Commission européenne procède à une analyse détaillée des
conséquences des politiques de la Troïka sur l’emploi, la protection sociale et
l’Acquis social européen. Nous accueillons également avec satisfaction leur
appel en faveur d’un plan de relance et de mesures visant à redresser la
situation sociale, y compris en luttant contre la pauvreté et en rétablissant
les droits à la sécurité sociale, l’éducation et la négociation collective.
Veronica Nilsson, Secrétaire confédérale de la CES a
déclaré: “Ce rapport touche le cœur même du problème. La Commission est
censée être le gardien du Traité européen mais, dans la réalité, elle ne l’a
pas été. Au contraire, elle a permis à la Troïka de violer nombre des principes
essentiels de l’UE. Si nous voulons rétablir la confiance des travailleurs dans
le projet européen, cette situation doit changer. En cette année
d’élection, nous sommes persuadés que le rapport recevra le plein soutien du
Parlement lorsqu’il sera voté lors de la session plénière.”
[1] La “Troïka” se compose de la
Commission, de la Banque centrale européenne et du Fonds Monétaire
International.
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