Par Thomas Petit, délégué à l'Europe pour la motion4
Du coup, ils ne votent pas pour beaucoup et même certains vont vers le FN qui se donne une image de défenseurs des travailleurs plus efficace que le PS.
Le premier tour des municipales montre clairement un peuple
de gauche qui s'est senti trahi par un gouvernement qui applique une « politique
de l'offre » plutôt que de relancer l'économie par une reprise en main par
l'Etat.
Pourquoi voteraient-ils PS alors que le PS ne représente
plus à leurs yeux un vote de gauche ? Ces électeurs sont orphelins, orphelins
d'un espoir, orphelins d'une alternative, orphelins d'un parti de gouvernement
et de la solidarité citoyenne.
Du coup, ils ne votent pas pour beaucoup et même certains vont vers le FN qui se donne une image de défenseurs des travailleurs plus efficace que le PS.
Ils se trompent bien sur dans ce dernier cas puisque le
programme du FN serait une catastrophe pour les ouvriers que ce soit par la
fermeture des frontières ou la sortie de l'Euro. Mais que propose le PS de plus
crédible ?
Bien sur, il faudrait nuancer et rappeler que le PS c'est
aussi la garantie jeune obtenue en Europe, la pénibilité enfin reconnue pour le
calcul des retraites, la loi de protection des consommateurs ou la future loi
de soutien à l'économie sociale et solidaire.
Mais globalement, ce qui est perçu, ce qui est vu par les
citoyens, ce sont des mesures de retrait de la puissance publique avec toujours
plus d'austérité budgétaire et une forte confusion au niveau des impôts qui
passent de plus en plus des entreprises aux particuliers. C'est aussi 30
milliards de cadeaux aux entreprises quand on demande aux citoyens de faire des
efforts. C'est la politique de l'offre qui va à contre-pied de la politique de
relance par l'investissement portée par les suffrages en mai 2012.
Alors il ne faut pas seulement "entendre" les
abstentionnistes ou les électeurs du FN. Il faut aussi leur répondre. Il faut
leur répondre en redonnant espoir, en reprenant les 60 propositions et en les
appliquant, en allant encore plus loin plus vite avec Barack Obama et Sigmar
Gabriel pour remettre la création monétaire au service du peuple, en élevant le
salaire minimum, en investissant dans l'économie plutôt qu'en faisant des
cadeaux au MEDEF pourtant en échec depuis 30 ans.
Cet espoir nous pouvons le redonner avant le deuxième tour
des municipales en changeant de politique immédiatement.
Cet espoir nous devrons le porter d'ici le 25 mai avec le
Parti Socialiste Européen et son candidat à la présidence de la commission européenne,
Martin Schulz, qui proposent un programme et une pratique au Parlement qui
répondent vraiment aux attentes des citoyens et notamment des citoyens de
gauche.
La situation est difficile mais une autre politique est
possible et nous avons le devoir de la mettre en œuvre ou bien les citoyens
auront raison de nous faire chuter.
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