Selon l’Iddri, le gaz de schiste a peu impacté l’économie
américaine.
Les gaz de schiste n’ont pas révolutionné l’économie
américaine et ne sauveront pas l’Europe : à contre-pied de certaines idées
reçues, les chercheurs de l’Iddri ont calculé que l’impact des hydrocarbures
non conventionnels sur la reprise économique aux Etats-Unis est marginal – et
qu’il le restera sur le long terme.
La baisse du prix du gaz a, il est vrai, fortement amélioré
la compétitivité de certaines industries très consommatrices de gaz : la
pétrochimie, en premier lieu, certaines industries chimiques, l’aluminium,
l’acier... « Mais ces secteurs ne représentent que 1,2 % du PIB américain »,
souligne l’Iddri, notant aussi que, si leurs exportations nettes sont passées
de 10,5 à 27,2 milliards de dollars entre 2006 et 2012, la
progression est loin de jouer sur le déficit commercial industriel du pays
(780 milliards en 2012).
A partir des projections de production de l’agence
américaine de l’énergie (EIA), et en extrapolant ces tendances, l’Iddri a
calculé qu’au final, l’impact global sur le PIB américain serait limité à 0,84
point de croissance entre 2012 et 2035. Soit, pour simplifier, moins
de 0,04 % de croissance supplémentaire par an, sur vingt-trois ans. « Le gaz et
le pétrole de schiste constituent donc un facteur très faible de croissance »,
relève Thomas Spencer. De même, le nombre d’emplois directs du secteur a
augmenté de 200.000 entre 2005 et 2013, note l’Iddri : un chiffre en
soi non négligeable, mais finalement très faible au regard d’une population
active de 155 millions de travailleurs.
« L’Europe ne peut donc pas espérer que le gaz de
schiste résolve son problème d’approvisionnement énergétique ou de
compétitivité », conclut Thomas Spencer. Et ce d’autant que, compte tenu des
particularités européennes (urbanisation, matériel disponible,
réglementation...), la montée en puissance de la production ne pourrait y être
que très lente : le Vieux Continent ne produirait, au mieux, que 3 à 10 % de sa
consommation à l’horizon 2035.
A. F., Les Echos
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