Par Joel Bruston, membre du Conseil Fédéral et du Bureau Fédéral pour la motion4
Notre vigilance vis à vis des contreparties me laisse quelque
peu perplexe pour plusieurs raisons :
D’abord l’annonce dans le Parisien du Directeur de la CNAV
qui annonce que le montant réel payé par les entreprises pour la branche
famille serait de 10 milliards d’euros, et non 30, le reste étant déjà payé par
l’Etat. D’où la question suivante : sur quels secteurs l’Etat va-t’il
économiser ces 10 milliards d’euros en sus des 20 donnés aux entreprises.
Ensuite il faut savoir que les directives européennes nous
interdisent de cibler les entreprises concernées : autrement dit soit cela
concerne toutes les entreprises (y compris celles du CAC 40 qui ont fait 25% de
bénéfice en 2013) et ne peut en aucun cas ne concerner que les PME, TPE, et
SCOP comme le demandait un camarade lors de son intervention en Conseil Fédéral
hier soir.
Enfin, comme nous l’a parfaitement expliqué Yannick Chevallier dans son analyse du rapport de l’IRES lors de notre dernière réunion de la motion 4 à Toulouse, le problème le plus important pour notre économie est la fuite des capitaux et la financiarisation de l’économie française, bien plus importante que pour nos voisins allemands. Autrement dit, tant que la France, par son gouvernement, ne mettra pas en œuvre une taxation des dividendes bien plus importante pour inciter les entreprises à investir plutôt qu’à placer l’argent, diminuer les charges risque de ne pas servir à grand-chose, sauf à augmenter le capital de ceux qui s’enrichissent sur notre dos. L’exemple d’AIRBUS Groupe (anciennement EADS), parfaitement expliqué hier par une camarade lors du même Conseil Fédéral, le montre parfaitement, avec une vague de réduction de personnel très importante (dont 396 à Toulouse pour ASTRIUM – qui a changé également de nom) dans le but très clair d’augmenter les marges de 10%, alors que l’entreprise est largement bénéficiaire, ces 10% allant à qui (AIRBUS arrêtant ses programmes de R&D) ? Aux actionnaires évidemment, qui en demandent encore plus. Sachant que l’Etat n’a plus que 11% des parts, qu’il n’a plus le pourcentage nécessaire pour avoir droit de blocage, et qu’il a été exclu du Conseil d’Administration, où siège le patron d’Arcelor Mittal…
Et puis je vous pose la question : croyez-vous possible de demander le remboursement de cotisations à des entreprises après les en avoir exonérées ?
Ceci montre à quel point la "politique de l’offre" mise en œuvre ne peut avoir de succès que si, au minimum, elle est accompagnée de mesures drastiques vis à vis des dividendes perçus par les actionnaires.
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