Par Frédéric Lutaud, membre du Bureau national
Je voudrais répondre à Malek Boutih, quand il nous dit, pour décrire
l’état de la France que « nous
sommes à genoux ». Le problème de cette expression, c’est que le « nous »
est très englobant. Il met tout le monde dans le même panier. La réalité est
tout autre.
210 milliards de dividendes versés aux actionnaires, 25%
d’augmentation de revenu pour les 500 plus grosses fortunes économiques de France et notre pays affiche le record de millionnaires en Europe. Ce n’est pas la crise pour
tout le monde. Alors, Guillaume Bachelet veut nous faire pleurer sur le faible
taux de marge des entreprises, mais les dividendes ont augmenté de 100% depuis
2010. Il y aurait peut-être un rapport de cause à effet ?
Nous avons signé nombreux, au BN, une texte qui s’inquiète
du « coût du capital ». Nous demandons un rééquilibrage du partage de
la plus-value en faveur de la part des salaires. Ne demandons un partage de la
richesse produite plus équitable. Qui soit au bénéfice de la consommation
populaire et de la satisfaction des besoins sociaux.
Mais force est de constater que durant ce séminaire, nous
n’avons obtenu aucune réponse. D’un côté nous avons le CICE et des exonérations
sur les cotisations sociales, une baisse du « coût du travail »
subventionnée par l’Etat, et de l’autre… Des contreparties que nous attendons toujours, sans aucune garantie.
Si nous nous en remettons à la bonne volonté des actionnaires
pour partager les profits et créer de l’emploi, on va attendre longtemps. C’est
comme pour la moralisation du capitalisme cette histoire, on attend toujours.
Ou bien encore, quand le gouvernement refuse de légiférer sur l’encadrement des
salaires, en renonçant à un engagement de campagne, pour s’en remettre à « une
autorégulation exigeante ». On voit ce que ça donne. Les salaires patronaux
se sont encore envolés cette année. Sans mesures contraignantes nous
n’obtiendrons rien. Pierre Gattaz (MEDEF) a bien spécifié qu’il s’agaçait des
« contreparties » et n’était pas disposé à prendre de quelconques
engagements.
Alors s'inquiéter de la compétitivité de nos entreprises et du rendement faible du capital, c’est bien, mais parler des
intérêts des salariés et de la répartition des richesses me semble aussi un
discours que peut porter la gauche.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vos réactions nous intéressent…