Une centaine d'inspecteurs du travail se sont rassemblés
lundi 3 février devant l'Assemblée nationale dans le cadre d'un appel à la
grève lancé par quatre syndicats pour protester contre
un projet de loi qui réforme leurs services, a constaté une
journaliste de l'AFP.
Le mouvement, à l'appel de la CGT, FO, SUD et le
SNU-TEFE-FSU devait s'accompagner d'autres
rassemblements en région. Il est lié au projet de loi sur la formation professionnelle,
l'emploi et la
démocratie sociale au menu des discussions parlementaires mercredi. Ce texte
contient un volet sur l'inspection du travail, dans le cadre d'une réforme
baptisée « ministère fort » par les services du ministre du travail,
Michel Sapin. Il vise notamment à permettre aux
inspecteurs d'infliger des
amendes aux entreprises alors
que seule la voie pénale était jusqu'ici possible.
UN RISQUE POUR L'INDÉPENDANCE DES INSPECTEURS
« On ne lâche rien, pour nous, les jeux ne sont pas faits, a déclaré à
l'AFP Delphine, inspectrice en Seine-Maritime et syndiquée à la CGT. Ça ne
sent pas bon, mais tant que ce n'est pas fait, on n'a pas perdu. » Ce qui
bloque principalement chez ces agents est la création d'« unités de
contrôle », réunissant 8 à 12 agents, qui devront rendre compte
à un responsable désigné parmi eux.
Les opposants à la réforme y voient notamment un risque pour
l'indépendance des inspecteurs et pointent une baisse, de facto, du nombre des
agents de terrain.« Ce sont des gens qui sont là pour nous surveiller,
pour nous contrôler », alors qu'« on a besoin d'indépendance, c'est
essentiel », a ainsi pointé Yves Sinigaglia (SUD).
Un responsable du SNU-TEFE-FSU a indiqué à l'AFP que les
inspecteurs avaient eu ces derniers jours des échanges « constructifs » avec
des parlementaires socialistes, d'Europe Ecologie-Les
Verts (EELV) ou du Front de gauche (FG).
Le syndicaliste espère que les amendements déposés permettront un débat sur le
projet lors des discussions parlementaires.
La France compte 2 236 agents de contrôle pour surveiller 1,82
million d'entreprises, soit un agent pour un peu plus de 8 000 salariés, selon
les dernières données disponibles.
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