vendredi 28 février 2014

Pacte de responsabilité: "on se moque du monde" lance Thierry Lepaon (CGT)


Le secrétaire général de la CGT Thierry Lepaon a lancé vendredi une charge virulente contre le pacte de responsabilité, dénonçant un "deal" entre le patron du Medef et le président François Hollande et estimant qu'"on se moque du monde", dans une interview au Figaro (bien au Figaro).

"Le président de la République signe son deal avec Pierre Gattaz (patron du Medef, ndlr), puis on nous demande de nous rencontrer entre organisations patronales et syndicales. Il nous siffle, et il faudrait qu'on arrive! On a l'impression d'être utilisés, c'est assez désagréable", dénonce le responsable CGT dans le quotidien, alors que les partenaires sociaux engagent vendredi les discussions sur les "contreparties" en terme d'emploi que pourraient concéder les entreprises en échange des 30 milliards d'euros de baisse de charges promis par le gouvernement.

Révolution copernicienne : pour le FMI, les inégalités nuisent à la croissance


Une récente étude de l’institution prend le contre-pied des théories néolibérales. Chiffres à l’appui, elle démontre que les politiques de redistribution, loin d’être préjudiciables à l’économie, engendrent des croissances plus fortes et plus durables.

jeudi 27 février 2014

Signons l'appel du Bureau national


IL N'Y A PAS QU'UNE SEULE POLITIQUE POSSIBLE

La direction du Parti Socialiste, au lieu d’ouvrir une concertation indispensable entre nos différentes sensibilités, a préféré soumettre à notre vote un texte transmis dans la précipitation. Envoyé 3h seulement avant le Bureau national, celui-ci n’avait fait l’objet d’aucun débat de fond, ni discussion. La méthode nous paraît peu propice à l’élaboration d’une politique économique responsable, faisant preuve d’ouverture sur les diagnostics récents et les enjeux d’une époque.

Nous avons déjà exprimé notre désaccord avec « la politique de l’offre » qui focalise sur le « coût du travail », ainsi que notre scepticisme quant aux « contreparties » laissées à la « négociation sociale ». Les politiques de « l’offre »comme celles de la « demande » ne sortent pas, finalement, du schéma qui les teint prisonnières de la croissance du PIB. « Produire plus » et « consommer plus » sont les revers d’une même médaille productiviste et consumériste. Nous pensons que notre avenir est dans la répartition des gains de productivité et la transition écologique. Mieux redistribuer la richesse existante et produire autrement, à destination des besoins sociaux, mais aussi engager d’urgence les investissements d’avenir qui permettront de répondre à la crise environnementale. Nous pensons aussi qu’il n’y aura pas de sortie de crise si nous ne remettons pas en cause le pilotage de la création monétaire par les marchés financiers. Les peuples doivent redevenir souverains quant à la création de leur monnaie.

Pour toutes ces raisons, nous n'avons pas voté pour le texte de la direction et décidé d’appeler à signer l'appel unitaire du Bureau national « Il n'y a pas qu'une seule politique possible ».

mercredi 26 février 2014

Les entreprises ne créent pas l’emploi


Il faut avoir sérieusement forcé sur les boissons fermentées, et se trouver victime de leur propension à faire paraître toutes les routes sinueuses, pour voir, comme s’y emploie le commentariat quasi-unanime, un tournant néolibéral dans les annonces récentes de François Hollande [1]. Sans porter trop hauts les standards de la sobriété, la vérité appelle plutôt une de ces formulations dont Jean-Pierre Raffarin nous avait enchantés en son temps : la route est droite et la pente est forte — mais très descendante (et les freins viennent de lâcher).

Entreprise, mon amour ?

En effet, droit, c’est droit ! Et depuis l’origine. Evidemment, pour s’en apercevoir, il aurait fallu prêter un peu plus attention aux six premiers mois de la présidence Hollande, où tout a été posé pour cinq ans, et les actes et la logique des actes.

Eau : l'activité agricole demeure la principale cause de pollution !

Globalement, les Français ont accès à une eau du robinet de bonne qualité... Dans une enquête parue mardi, l'UFC Que Choisir pointe cependant du doigt les moyens utilisés pour la rendre consommable: "Plutôt que de protéger efficacement ses captages, la France préfère dépenser des fortunes à dépolluer sa ressource en eau, seul moyen d'en garantir la potabilité", écrit le président de l'association, Alain Bazot.

Intervention au Bureau national du 26 Février

Par Frédéric Lutaud, membre du Bureau national pour la motion 4
+ le texte Réussir le pacte de responsabilité

Je suis comme beaucoup de mes camarades aujourd’hui, je n’ai pas eu le temps de me pencher avec précision sur ce texte soumis précipitamment au vote du Bureau national (envoyé par mail, 3h avant, aux membres du Bureau national). J’ose espérer qu’il n’a pas été écrit aussi dans la précipitation, car un texte d’orientation générale mérite d’être étudié en profondeur. Je me cantonnerai donc à deux problèmes structurels que j’ai pu relever : la productivité et la croissance.

On lit dans ce texte que 750 000 emplois ont été détruits dans l’industrie. Je voudrais rappeler qu’une partie d’entre eux est due au phénomène de sous-traitance qui a sorti des statistiques de nombreuses activités répertoriées auparavant dans l’industrie. Mais surtout, 65% des emplois détruits sont dus aux gains de productivité. Moins de 20% des emplois détruits sont dus aux délocalisations. Les produits industriels français de demain seront fabriqués dans des petites unités dont les chaines de production automatisées et informatisées seront pilotées par des ingénieurs spécialisés. Elles feront de moins en moins appel à de la main d’œuvre généraliste. Avec la compétitivité de entreprise, le problème du chômage de masse reste entier. L’Allemagne qui a suivi cette politique a baissé les salaires de 0,2% cette années. Malgré son excédent commercial, elle rencontre les mêmes problèmes sociaux que nous. Pourquoi suivre une telle politique qui ne porte pas ses fruits avec la première puissance industrielle d’Europe ?


mardi 25 février 2014

Séminaire : "Transition écologique : quelle valeur donner à la nature ?"


Le prochain séminaire de la Chaire "Reconversion écologique, travail, emploi et politiques sociales" (Fondation Maison des sciences de l’homme et Université de Paris Dauphine) en collaboration avec l’Institut Veblen et le soutien de la Fondation de l’écologie Politique, traitera de la question de la valeur.

PRESENTATION

S’il s’agit de repenser nos modèles de développement dans une perspective de soutenabilité, une transition des régimes de valeurs s’impose. Concomitamment à cette évolution, la question des enjeux à valoriser et des modalités de leur valorisation est essentielle. Lors de cette séance, nous ferons dialoguer réflexions philosophiques et travaux comptables.

INTERVENANTS

DATE ET LIEU

Le 10 mars de 14h à 17h à la FMSH, 190, avenue de France, 75013 (métro quai de la gare) salle 638.

INSCRIPTIONS


contact [@]geraldinethiry.be

lundi 24 février 2014

Repolitisons le débat européen

par Jürgen Habermas | Le Monde.fr | 23.02.2014
 
Notre époque se caractérise par une disproportion croissante entre une société mondiale en voie d’homogénéisation systémique et la fragmentation du monde des Etats, qui demeure inchangée. De graves problèmes en résultent. Des Etats intégrés avec les volontés et consciences de leurs citoyens sont les uniques collectifs capables d’agir efficacement en se fondant sur la formation de la volonté démocratique, et d’exercer intentionnellement une influence sur leurs sociétés.

Mais ces Etats s’empêtrent toujours plus profondément dans les rapports fonctionnels qui, à leur insu, se faufilent à travers les frontières nationales. Face aux conséquences politiquement indésirables de cette intégration systémique, un besoin de régulation se fait sentir, alors même que les Etats-nations se montrent toujours moins en mesure d’y satisfaire.

Le coût du capital a augmenté environ 4 fois plus vite que la masse salariale


La Chine a trompé le monde entier (mais son jeu ne durera pas)


Steen Jakobsen, économiste en chef chez Saxo Bank, m’a envoyé des liens intéressants concernant l’explosion de l’investissement et de la dette en Chine. 

Voici d’abord un extrait de How China Fooled the World, par Robert Peston.




Robert Peston s’est rendu en Chine pour déterminer si le géant économique peut en effet être en difficulté. La Chine est désormais la deuxième économie du monde, et elle n’a cessé de gagner en importance au cours de ces 30 dernières années. Alors que l’Angleterre est confrontée à la pire récession de cette génération, le miracle économique de la Chine intrigue le monde.


Jeremy Rifkin - La troisième Révolution Industrielle

Sortir de l’euro ?


« En fait, nous sommes déjà sortis de la zone euro », a admis M. Nicos Anastasiades, président de Chypre, un pays où les billets n’ont plus la même valeur qu’en Grèce ou en Allemagne. L’explosion de la monnaie unique aurait-elle commencé ? Contre le scénario du chaos, l’idée d’une sortie de l’euro concertée et organisée fait son chemin.


Les 1548 filiales des entreprises du CAC40 dans les paradis fiscaux

Par Olivier Petitjean, 18 FÉVRIER 2014

Paradis fiscaux : depuis la crise financière de 2008, on ne cesse de nous promettre leur disparition, mais ils semblent avoir la vie dure. Les avancées réglementaires obtenues paraissent minimales, quand elles ne sont pas remises en cause. Aujourd’hui, l’attention du public se porte tout particulièrement vers les pratiques d’optimisation fiscale des géants de l’internet comme Google ou Amazon, ou encore des chaînes de restauration comme McDonald’s. Mais les entreprises françaises ne sont pas en reste. La Revue Projet s’est penchée sur les filiales déclarées par les entreprises du CAC 40 dans les pays considérés comme des paradis fiscaux. Une enquête riche d’enseignements.


Jusqu’où confier le développement aux entreprises?


"Au nom de la rentabilité à court terme, on sacrifie le développement social et environnemental à plus long terme. Les investisseurs étrangers ont quatre responsabilités vis-à-vis du développement : la première est financière, au sens du partage de la valeur économique et du paiement de l’impôt. La deuxième touche à la création d’emploi : quelles conditions réserve-t-on aux salariés et aux sous-traitants ? La troisième est sociétale et environnementale : quelle est l’utilité sociale réelle du bien ou du service produit ?"

Entretiens croisés – La tendance est à faire de l’aide publique un levier pour favoriser l’investissement privé dans les pays en développement. Et pour en assurer les « performances sociales et environnementales ». Avec quels résultats ? Quelle conception de l’entreprise ? Des questions qui méritent débat.

Mal logement : le nombre de SDF a augmenté de 50% en trois ans


« Mes amis, au secours ! Une femme vient de mourir gelée cette nuit à 3 heures sur le trottoir du boulevard Sébastopol » : le 1er février 1954, l’abbé Pierre lance sur Radio Luxembourg un appel à venir en aide aux sans-abri. Son interpellation suscite un élan de générosité sans précédent. En quelques semaines, 400 millions de francs sont récoltés, des crédits budgétaires sont débloqués pourconstruire immédiatement 12 000 logements. Le gouvernement d’alors promet deconstruire 240 000 logements chaque année.

Citation Montesquieu

dimanche 23 février 2014

Frapper monnaie



Ce courant de pensée vise à nous rendre un pouvoir essentiel, celui de frapper monnaie. Tant que nous resterons dans le cadre de la monnaie de crédit, face aux aléas de l’économie réelle, nous n’aurons de choix qu’entre faire dégénérer notre économie en cavalerie, en arnaque de Ponzi, d’une part, et la faillite d’autre part. Seul le pouvoir de frapper monnaie nous redonnera la maîtrise de nos échéanciers.

Je vous recommande vivement de commencer par la catégories d’articles "Les bases", si vous éprouvez des difficultés à suivre. Cette catégorie vise explicitement à procurer une bonne compréhension des mécanismes de base de notre économie afin de vacciner mes lecteurs contre la propagande financière, véritable terrorisme intellectuel, visant à le résigner à une vie collective de servage pour dettes.

Non au techno-féodalisme !



"l'automatisation pourrait mettre en péril 47% des emplois américains"

En 1955, Walter Reuther, président du syndicat américain des ouvriers de l'automobile, racontait sa visite dans une usine du groupe Ford. Désignant les robots, son accompagnateur lui avait demandé comment il s'y prendrait pour que ces machines versent leur cotisation au syndicat. « Et vous, comment allez-vous les convaincre d'acheter des Ford ? », répliquait M. Reuther. L'automatisation n'est pas une nouveauté. Pas plus que le débat sur ses conséquences.


Manifeste pour une union politique de l’euro

L’Union européenne traverse une crise existentielle, comme vont bientôt nous le rappeler brutalement les élections européennes. Cela concerne au premier chef les pays de la zone euro, enferrés dans un climat de défiance et une crise de la dette qui est très loin d’être terminée, alors que le chômage persiste et que la déflation guette. Rien ne serait plus faux que de s’imaginer que le plus dur est derrière nous.

 Signer le manifeste 

C’est pourquoi nous accueillons avec le plus grand intérêt les propositions formulées à la fin de l’année 2013 par nos amis allemands du groupe de Glienicke en vue d’un renforcement de l’union politique et budgétaire des pays de la zone euro. Seuls, nos deux pays ne pèseront bientôt plus grand chose dans l’économie monde d'aujourd'hui. Si nous ne nous unissons pas à temps afin de porter notre modèle de société dans la mondialisation, alors la tentation du repli national finira par l’emporter, et engendrera des frustrations et des tensions à côté desquelles les difficultés de l’union sembleront joyeuses. Par certains côtés, la réflexion européenne est beaucoup plus avancée en Allemagne qu’en France. Economistes, politistes, journalistes, et avant tout citoyen(ne)s français(es) et européen(ne)s, nous n’acceptons pas la résignation qui tétanise actuellement notre pays. Par cette tribune, nous voulons contribuer au débat sur l’avenir démocratique de l’Europe et pousser plus loin encore les propositions du groupe de Glienicke.

vendredi 21 février 2014

Cette statistique allemande si inquiétante pour la zone euro


Les salaires réels allemands ont reculé de 0,2 % en 2013. Une très mauvaise nouvelle pour l'avenir de la zone euro.

Il est certaines statistiques qui sont plus parlantes que bien des discours. Ainsi en est-il celle publiée ce jeudi matin par Destatis, l'Office fédéral allemand des Statistiques. Le recul de 0,2 % des salaires bruts réels en Allemagne en 2013 est la preuve qu'il n'y a pas outre-Rhin de réel rééquilibrage du modèle économique.


jeudi 20 février 2014

Plafonner les revenus, une idée américaine


Chercheur associé à l’Institute for Policy Studies (Washington, DC) et rédacteur en chef du site Too Much. Auteur de The Rich Don’t Always Win : The Forgotten Triumph Over Ploutocracy, 1900-1970, That Created the Classic American Middle Class, Seven Stories Press, New York, paru à la fin de 2012.

Si la pauvreté soulève une indignation unanime — il faudrait la combattre pour rendre le monde plus juste —, la fortune est plus rarement perçue comme un problème. Mais, avec la tempête financière, le lien entre l’une et l’autre refait surface. En même temps qu’une idée née aux Etats-Unis il y a plus d’un siècle : limiter les revenus des plus riches.

Partage du travail, "le facteur temps"

Par Frédéric Lutaud, membre du Bureau national du PS pour la motion 4
Discours prononcé à l’occasion du Forum européen « Partage du travail maintenant ! » qui se déroulait le 19 Novembre à Strasbourg.

Cher(e)s camarades, cher(e)s ami(e)s,

Si nous sommes venus débattre aujourd'hui, c'est parce que nous savons que la diminution du temps de travail n'est pas une simple mesure économique. Elle est bien plus que ça. La diminution du temps de travail est le levier qui permettra de basculer sur un nouveau modèle de développement. Elle est le socle de toute émancipation sociale. Autrement dit, la pierre angulaire qui fonde en pratique un choix de société. Celui-ci repose sur ce que j’appellerai le facteur temps.

Le facteur temps travaille nos sociétés et se décline en 5 piliers :

Premier pilier
Du temps libéré sur le travail pour travailler tous.
Aucune sortie de crise n'est possible si nous n'apportons pas rapidement une solution au chômage de masse qui vient d’atteindre le triste record de 12,2% en Europe.
Pour cela il n'y a pas de recette miracle, de madrigal magique, juste du bon sens. Le volume d'heures travaillées a diminué d’environ 10 % depuis 1950 tandis que la croissance a augmenté  de 1000 %. Tandis que la population active à augmenté de 23 %, creusant l’encart encore un peu plus entre l’offre et la demande de travail.