Le Monde.fr avec AFP | 31.10.2013
Le chômage a atteint 12,2 % de la population active pour les
17 pays de la zone euro en septembre, soit près d'un million de demandeurs
d'emploi supplémentaires en un an. | AFP/DANIEL ROLAND
Preuve que la crise économique continue de fragiliser le
marché du travail enEurope,
le chômage a atteint un niveau record en septembre dans la zone euro, touchant
12,2 % de la population active,
a annoncé, jeudi 31 octobre, l'office statistique de l'Union européenne. Ainsi,
19,44 millions de personnes étaient au chômage dans les 17 pays de la
zone euro le mois dernier, soit 996 000 de plus que l'année précédente, et
60 000 comparé à août.
En revanche, élargi à l'ensemble des 28 Etats de
l'Union européenne, le taux de chômage était de 11 % en septembre, ce qui
représente au total 26,87 millions
de personnes. Les taux les plus bas ont été enregistrés en Autriche (4,9 %),
en Allemagne (5,2 %)
et au Luxembourg (5,9 %).
Les pays les plus touchés restent l'Espagne et
la Grèce, très lourdement
frappées par la crise, où plus d'un actif sur quatre – et nettement plus
d'un jeune sur deux – est au chômage. L'Italie elle
aussi est concernée, avec un taux de
chômage record de 12,5 %.
Par ailleurs, les chiffres du chômage de juillet et d'août
ont été révisés à la hausse (à 12,1 % et 12,2 % respectivement),
annulant ainsi le recul du chômage qui avait été évoqué précédemment et
constituait une première depuis février 2011.
Lire aussi le reportage (édition abonnés) : "Chômage
des jeunes dans l'UE : 'Rentrer en Italie est possible, mais le prix à
payer est élevé'"
L'INFLATION AU PLUS BAS DEPUIS 2009
Face à ce taux de chômage historique, l'inflation a elle
aussi atteint un niveau record. Dans la zone euro, elle a brutalement ralenti
en octobre, pour tomber à
0,7 % en un an, son plus bas niveau depuis quatre ans, ce qui accroît la
pression sur la Banque centrale européenne (BCE) en faveur d'une baisse des
taux d'intérêt.
Ces chiffres restent très en dessous de l'objectif fixé par
la BCE, dont le mandat est de maintenir l'inflation
proche, mais en dessous, du seuil de 2 % à moyen terme.
En même temps, les Etats européens réduisent leurs dépenses,
dérégulent le marché du travail et encouragent la modération salariale. Ce qui "peut être
bénéfique quand on est en croissance, mais est néfaste dans la phase
actuelle" de chômage record en zone euro, explique Dominique Barbet,
économiste chez BNP Paribas.
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