Par Alain Grandjean 30 Octobre 2013
« La finance non réglementée c'est actuellement le quart de la finance mondiale, je pense qu’on est plus prêt de la moitié. » Jean-Michel Naulot
« La finance non réglementée c'est actuellement le quart de la finance mondiale, je pense qu’on est plus prêt de la moitié. » Jean-Michel Naulot
Une voix de plus se lève contre l’aveuglement des politiques
publiques en matière de régulation financière ; un « citoyen »
particulièrement informé.
Jean-Michel Naulot, après 37 ans de carrière bancaire et dix
ans de régulation financière (Au sein du Collège de l’AMF, qu’il quitte en
décembre pour retrouver sa capacité de lanceur d’alerte), profite de la fenêtre
médiatique offerte par la sortie de son excellent livre « Crise
financière : Pourquoi les gouvernements ne font rien » pour un cri
d’alarme, un « cri du cœur ».
Le livre décrit avec rigueur les risques de « la centrale nucléaire de la finance », l’histoire récente des tentatives de régulation financière et leur (faible) avancement mais surtout, explique en quoi le système financier, aussi dangereux qu’en 2007, fait peser à nos sociétés d’autant plus de risques que :
Le livre décrit avec rigueur les risques de « la centrale nucléaire de la finance », l’histoire récente des tentatives de régulation financière et leur (faible) avancement mais surtout, explique en quoi le système financier, aussi dangereux qu’en 2007, fait peser à nos sociétés d’autant plus de risques que :
• les politiques monétaires accommodantes de la FED sont en
train d’alimenter de nouvelles bulles financières (3000 milliards de dollars
d’actifs rachetés par la FED, et plus encore pour la BCE),
• les politiques de rachats d’actifs risqués par la BCE
menacent l’euro : les bilans des banques centrales sont désormais aussi
peu présentables que celui de Lehman Brothers avant sa chute, grandement
fragilisées,
• les puissances publiques ont grillé toutes leurs
cartouches lors de la précédente crise et ne pourront pas faire face à une
nouvelle crise financière mondiale.
Il revient par ailleurs sur la crise de la zone Euro et son
origine idéologique. Il appelle comme d’autres à poursuivre la renationalisation
de la dette et à cesser de considérer que la fin de l’Euro (tel qu’il a été
conçu et tel qu’il est géré aujourd’hui) serait le chaos et envisage que l’Euro
pourrait devenir une monnaie commune. Son dernier chapitre se consacre aux
réformes qui restent à faire au plan financier (il évalue le taux d’avancement
des reformes engagées à ce jour à 25% aux USA et 34 % en Europe…).
Inutile de paraphraser l’auteur sur une grande variété de
sujet comme la monnaie unique, les régulations financières, Bâle III, le shadow
banking, les paradis fiscaux…
Voici plutôt quelques bonnes recensions déjà publiées
ailleurs :
• Une interview
de JM Naulot sur Lalibre.be : « On a oublié les bonnes
résolutions »
• Une interview
plus fournie sur Le Point : « On s’attaque surtout à la
fraude, alors que 90 % du problème vient d’un système parfaitement
légal. »
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