Pour Philippe Vasseur, ancien ministre et président du World
Forum Lille, il faut changer de modèles économiques.
Lettre professionnelle "Tendances de l’innovation sociétale" n°63 du 15 octobre 2013.
Bien sûr que le monde change ! Ce n’est pas nouveau. "Rien
n’est permanent, sauf le changement", disait déjà Héraclite d’Ephèse il y
a 25 siècles. Depuis toujours, le monde change, en permanence. Ce qui est
nouveau, c’est l’accélération et l’amplification du mouvement. Le changement va
plus vite, plus fort, plus loin et l’écart se creuse avec ceux qui souhaitent
-en vain- que rien ne bouge.
Il est vrai que le progrès scientifique et technique ne
suffit pas (comme le croyaient les Lumières du dix-huitième siècle) à garantir
l’amélioration de la condition humaine. Et il est vrai également -pour reprendre
les propos du président fondateur du très libéral et bienséant symposium de Davos-
que "le capitalisme, sous sa forme actuelle, n’a plus sa place dans le
monde qui nous entoure” et qu’"une transformation mondiale doit avoir lieu
d’urgence et cela doit commencer en rétablissant un sens global de
responsabilité sociale."
Imaginer
et mettre en œuvre de nouveaux modèles
Conduire le changement, aujourd’hui, c’est aller vers de
nouveaux modèles économiques permettant une croissance raisonnable, tenant
compte de l’épuisement de certaines ressources fossiles à plus ou moins long
terme, respectant mieux l’environnement, répondant aux besoins et aux aspirations
des peuples, assurant une répartition plus équitable des richesses partout sur
la planète.
Mais alors, comment, tous ensemble, changer le modèle de
l’entreprise, les relations avec le consommateur, les pratiques d’affaires ou
le management des hommes? Les réponses existent autour de nous !
Des bonnes pratiques seront échangées dans le cadre du World
Forum Lille: une centaine d'intervenants venus des cinq continents, l’ensemble
des réseaux RSE internationaux,
plus de 200 interventions. Preuve qu’il existe des entreprises qui
réussissent avec leurs parties prenantes à initier un
changement maîtrisé et à se projeter dans de nouveaux modèles qui répondent aux
défis de notre temps.
"Nous
changeons pour espérer"
Le changement est porteur d’espoir et il ne peut être
porteur que s’il est collaboratif. Prenons l’exemple de l’entreprise: pour
assurer sa pérennité, il paraît crucial de mettre toutes les ressources, les
énergies, les matières grises en réseau afin de favoriser les effets de masse,
l’intelligence collective, l’émulation... Hier, l’entreprise protégeait ses
secrets de fabrication ou sa stratégie. Aujourd’hui, tout en restant prudente,
elle réalise que la coopération lui permet de progresser plus vite. C’est cette dimension participative, collaborative, qui a
conduit la région Nord-Pas-de-Calais à se lancer, en 2012, un pari ambitieux:
être une région pionnière, un territoire expérimental, un laboratoire
de la "troisième Révolution industrielle".
Le territoire joue un rôle fédérateur et permet d’accélérer
la mise en œuvre d’un tel changement, et donc de maximiser les résultats. Le
changement que va vivre le Nord-Pas-de-Calais est porteur de nouvelles perspectives
à court, moyen et long terme, vers un développement plus durable, créateur
d’emplois et de nouvelles activités. Et si le Nord-Pas-de-Calais devenait le
modèle à suivre?
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