Membre du Bureau national du Parti socialiste pour la motion 4
La réponse est simple, tous les mardi aux Bureau national,
j’assiste à la démission intellectuelle de nos instances dirigeantes. Nos
propositions ne peuvent pas être entendues car elles ne sont même pas étudiées
et c’est pareil pour nos camarades de la motion 3. Les questions restent sans
réponses. Les débats de fond sont inexistants et toute tentative de remise en
cause est écartée sans que nous soit opposée le moindre argument rationnel et
scientifique. Bref, la vie politique se résume au défilé des membres du
gouvernement. Je fournirai trois exemples :
Pierre Larrouturou nous a quitté pour rejoindre une nouvelle
formation politique. Ce n’est pas un faire-part de décès, pas plus
qu’une nouveauté. Nous avons pris l’habitude de le voir partir. Nous
aurions préféré qu’il continue sa bataille politique au sein du PS avec ceux
qui lui ont fait confiance et qu’il s’investisse un peu plus dans la motion de
Stéphane Hessel « Osez plus loin plus vite ». Une motion qui l’avait
porté au Bureau national où il est très rarement apparu. Nous en avons
maintenant l’explication, bien que toujours un peu surpris par ses
allers-retours avec le Parti socialiste. Souhaitons que cette fois-ci il ne change pas
d’avis et surtout qu’il reste fidèle aux idées qui sont aussi les nôtres à la motion 4. Nous respectons son choix même si nous regrettons une démarche plus transparente.
Au-delà de sa personne, la défection de certains de nos
camarades nous interroge. Pourquoi ceux
qui portent les mêmes idées que nous tentent leur chance ailleurs qu’au Parti
socialiste au lieu de nous rejoindre ? Pourquoi des intellectuels de la
société civile s’engagent dans une aventure politique hasardeuse alors que la
formation politique démocratique du Parti socialiste est faite pour les
accueillir ? Pourquoi les idées politiques qui se proposent d’apporter des
solutions à la crise ne sont-elles pas entendues par notre direction
nationale ?
Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif,
déclare en plein Bureau national : « Le robot crée
l’emploi ! », une thèse qui au passage ne serait même pas soutenable
en 1ère année d’économie. A
quoi je réponds que « malheureusement, tous les chiffres démontrent le
contraire. Le bureau américain des statistiques du travail (BLS) prévoit une
baisse de l’emploi dans la production de véhicule et dans l'industrie de la
fabrication de ses pièces détachées de 16 % jusqu’en 2018, contre 11 % de
croissance ». Réponse d’Arnaud Montebourg : « sur le
terrain on constate que les entreprises qui investissent se développent et
embauchent ». L’étude démontre exactement le contraire. Nous produisons de plus en plus avec moins en moins de travail humain. Fermer le ban !
En présence de Philippe Martin, ministre de
l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie, je pose cette
question : « Pour notre pays une baisse annuelle de 2% à 3% par an
est nécessaire pour atteindre les objectifs fixés dans la lutte pour la réduction
des gaz à effet de serre. Les projections les plus optimistes évaluent la
croissance à 1,3% en 2014. Notre engagement sincère dans la lutte contre le
réchauffement climatique, au final, annulera tout éventuel point de croissance.
Les promesses de croissance du gouvernement ne sont elles pas incompatibles
avec les enjeux de notre époque pour sortir de la crise écologique ? ».
Réponse de Philippe Martin : « Guillaume Bachelay vous répondra mieux
que moi sur la croissance ». Guillaume Bachelay n’a jamais répondu.
Dernier exemple : « Harlem Désir, pourrais-tu
m’expliquer comment l’allongement des cotisations retraites, en maintenant plus
longtemps sur le marché du travail des actifs alors que tant de chômeurs
veulent y rentrer, ne va pas aggraver le chômage de masse ? ». Aucune
réponse…
Et c’est comme ça tous les mardi… et peut-être tous les
jours à Solferino ?
La motion 4 par son engagement cherche à rénover la pensée
politique du Parti socialiste. Sortie du mythe de la croissance, prise en compte
de la diminution du volume d’heure travaillée partout en Europe depuis 70 ans.
Nécessité de partager le travail et de basculer sur un nouveau modèle de
développement qui soit soutenable. Remise en cause de notre système monétaire reposant
sur l’argent dette qui se révèle une véritable pyramide de Ponzi et compromet
les investissements d’avenir.
Au moment où nous avons besoin de toutes nos forces pour
faire pression sur la direction et le gouvernement, il est regrettable que
certains décident de faire cavalier seul. La volonté d’agir à l’extérieur du
parti peut se comprendre si l’on ne mesure pas combien il est important de
rassembler la gauche, toute la gauche. Rajouter la division à la division va
affaiblir un peu plus ceux qui se battent pour faire changer les choses dans
leur direction nationale, dans leurs partis respectifs, et recherchent une union
de la gauche.
Il y a un message que la direction nationale doit néanmoins entendre : nos idées rassemblent à l’extérieur du parti. Alors si rien ne
change, si nous ne sommes pas écoutés, des militants vont continuer à déserter bien
au-delà de nos rangs et rien n’enrayera le déclin du Parti socialiste.
rien à dire de plus. Au PS pour faire baisser le chômage, si le PS veut pas , dommage, on essaie autre chose.
RépondreSupprimerfaudrait faire venir Royal à la Motion 4 on verrait si ça la booste.... En tous cas, Motion 4 "station d'accueil de S. Royal, " avec Augier Allard aux commandes non merci.