Le salarié net mensuel d'une personne travaillant en équivalent
temps plein dans le privé ou le secteur public a atteint, en
2011, 2 130 euros par mois en moyenne, soit une hausse de 2,3 % par rapport à
2010, selon une
étude de l'Insee. Mais l'inflation (+ 2,1 % en 2011) a presque
annihilé tout effet sur le pouvoir d'achat.
Et la progression réelle n'est plus que de 0,2 %.
Après une embellie en 2009, c'est la deuxième année
consécutive où le salaire net connaît un fort ralentissement (+ 0,5 % en
2010). Un ralentissement qui intervient dans un contexte de retournement
de conjoncture avec l'aggravation de la crise des dettes souveraines de la zone
euro à partir de
l'été 2011.
La progression en trompe-l'œil de la rémunération moyenne
des ouvriers (les plus précaires et moins payés perdant leur emploi), la baisse de celle des cadres, et
des ingélités salariales qui perdurent sont autant de signaux d'un marché du
travail en berne et du manque d'allant de l'économie.
Une hausse amère pour les ouvriers
Tous secteurs d'activité confondus, le salaire net moyen des
ouvriers enregistre l'évolution la plus favorable, avec une hausse de 2,1 % en
euros constants. C'est une fausse bonne nouvelle : la hausse étant un effet des
destructions de postes dans l'industrie –
depuis le début des années 2000 – et la construction depuis 2011.
"Dans ces deux secteurs, les pertes d'emplois touchent
surtout des salariés peu qualifiés et faiblement rémunérés. Cette dégradation
conduit mécaniquement à une hausse du salaire moyen des personnes ayant
conservé leur emploi", remarquent les auteurs de l'étude, Roselyne
Kerjosse et Christine Pinel.
Le salaire des cadres en baisse
Après deux années de repli (- 0,5 % en 2008 et - 1,6 % en
2009) et une amélioration en 2010 (+ 1 %), le salaire moyen des cadres repique
du nez en 2011, à - 1,5 %. Une baisse quasi cyclique que l'institut explique
par "la part variable du salaire, plus élevée chez les cadres que
chez la moyenne des salariés". En période de crise, les primes
versées selon l'activité ou l'épargne salariale sont ajustées à la baisse.
Les inégalités salariales perdurent
Le salaire net moyen des 10 % qui gagnent le moins (1 170
euros) est en hausse de 0,3 %, quand celui des 10 % qui gagnent le plus (3 400
euros) augmente de 0,5 %. Quant au salaire médian, qui partage les salariés en
deux parts égales, il stagne, à 1 712 euros par moi (+ 0,1 %).
"Ces mouvements relatifs demeurent d'ampleur très
limitée : le rapport entre les salaires des 1er et 9e déciles,
indicateur qui fournit une mesure de leur dispersion, est stable à 2,9 depuis
2004", note l'étude. Les inégalités salariales n'ont donc pas varié
en sept ans.
Femmes : un très léger mieux
Du côté des écarts hommes-femmes, l'année 2011 voit la
stagnation du salaire des premiers et une hausse de 0,6 % de celui des
secondes. Un léger mieux qui s'explique d'abord par une progression de la part
des cadres chez les femmes salariées et au fait que leurs salaires ont moins
baissé que ceux des hommes, la part variable étant plus faible.
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