Intervention de Frédéric Lutaud, membre du Bureau national
En présence de Michel Sapin, ministre du travail
Merci d’avoir accepté de venir débattre parmi
nous.
Je n’aurai qu’une question à te poser, elle
concerne le chômage de masse, la première préoccupation des Français.
Plus spécifiquement, nous savons qu’en France,
la croissance a détruit 9 % de volume de travail depuis 1950 et la population
active a augmenté de 23 %. Cela a créé le décalage actuel entre l’offre et la
demande de travail. 9 millions de Français sont à la recherche d’un emploi
digne, ce qui intègre les 5 500 000 chômeurs mais aussi les 1 500 000 RSA, 1 500 000 les emplois subits et 850 000 découragés sortis des chiffres du chômage. La croissance n'est donc clairement pas la solution à la crise de l'emploi.
Ma question est la suivante : nous savons
que seul le partage du travail peut nous permettre de renouer avec le
plein-emploi. Alors pourquoi le gouvernement refuse t’il d’étudier le dossier
du partage du travail ? C’est un
dispositif qui a fait ses preuves avec le kurzarbeit en Allemagne, dans 24 états aux États-Unis qui l’appliquent aujourd’hui. En France, nous pourrions
partager le temps de travail, cela à coût nul pour les entreprises et pour
l’État et créer des milliers d’emplois. Alors pourquoi le gouvernement refuse
t’il d’utiliser se levier puissant pour répondre à la crise sociale ?
Réponse de Michel Sapin :
Nous avons eu le courage de supprimer les
heures supplémentaires défiscalisées, le gouvernement à donc tenu compte de le
nécessité de répartir le temps de travail.
La formation qui n’est pas du temps de
travail, c’est plus efficace que de répartir le travail qui ne peut pas être
réparti mécaniquement selon une règle de trois. Je ne dis pas que c’est ce que
vous avez dit, mais nous préférons miser sur la politique de la formation.
Commentaires de l’auteur :
La suppression des heures supplémentaires
défiscalisées a été une très bonne chose, alors pourquoi ne pas poursuivre le
raisonnement ? Il faut aussi répartir le reste des heures travaillées.
Si je n’ai pas parlé de répartir mécaniquement
les heures travaillées selon une règle de trois, alors pourquoi en parler ?
Il est évident que la semaine de 4 jours se déploiera selon des modalités différentes
selon les grands-groupes, les PME, les professions libérales ou les artisans.
Former les travailleurs, personne ne s’y
oppose, mais à quoi bon les former si nous n’avons pas de travail à leur
offrir. Ce n’est pas une réponse acceptable.
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