Le premier représente la croissance du PIB
depuis 1950, l’autre, l’évolution du volume global d’heures travaillées sur la
même période.
La démonstration est imparable : malgré une multiplication par 10 de la richesse produite, le nombre total d'heures travaillées a chuté sur la même période de près de 10%. Autrement dit, la croissance n’a pas créé un supplément de travail, au contraire, elle s'est accompagnée d'un recul du travail humain nécessaire à l'activité économique.
La démonstration est imparable : malgré une multiplication par 10 de la richesse produite, le nombre total d'heures travaillées a chuté sur la même période de près de 10%. Autrement dit, la croissance n’a pas créé un supplément de travail, au contraire, elle s'est accompagnée d'un recul du travail humain nécessaire à l'activité économique.
Le nombre d’emplois a malgré tout augmenté en
France depuis les années 1950. Cela s'explique part une répartition du travail. Si le volume de travail a diminué, il a été
réparti sur plus d’actifs. Comme le montre le graphique suivant, jusqu’aux
années 1970, la réduction du temps de travail a généré une création d’emploi
suffisante pour maintenir le plein-emploi.
Malheureusement, on constate que par la suite toutes les diminutions du temps de travail sont restées insuffisantes pour contenir la montée du chômage. La décennie noire 1974-84 est représentative de ce phénomène avec une productivité horaire qui progresse à un rythme soutenu (+3,3 %) et sa population active en augmentation (+0,7%). Un décalage s’installe entre l’offre et la demande d’emploi. Par conséquent, il apparaît indispensable et urgent de poursuivre la réduction de la durée légale du temps de travail pour vaincre le chômage de masse.
Malheureusement, on constate que par la suite toutes les diminutions du temps de travail sont restées insuffisantes pour contenir la montée du chômage. La décennie noire 1974-84 est représentative de ce phénomène avec une productivité horaire qui progresse à un rythme soutenu (+3,3 %) et sa population active en augmentation (+0,7%). Un décalage s’installe entre l’offre et la demande d’emploi. Par conséquent, il apparaît indispensable et urgent de poursuivre la réduction de la durée légale du temps de travail pour vaincre le chômage de masse.
Une croissance
soutenue ne sera jamais la solution à la crise de l’emploi puisque celle-ci
s’accompagne d’une érosion du travail clairement constatée depuis un
demi-siècle. Certes, on observe sur la période 1997-2008 une augmentation de 6%
du volume d'heures travaillées qui décline depuis la crise. Il ne
faut pas pour autant se laisser abuser par un regain de croissance autour de
2,5% qui provoque un appel d’air momentané sur le marché du travail :
-
D'abord, parce que l'intégralité du supplément d'emploi créé sur cette période
correspond à des emplois à temps partiel, de l'intérim ou des emplois aidés et
non pas à des CDI. Ce sont les entreprises elles-mêmes qui ont recours à la
diminution du temps de travail, mais de façon anarchique.
-
Ensuite, parce que la création d'emploi constatée sur cette séquence courte (une dizaine d'années) est liée à une
croissance supérieure à la productivité, mais l'appareil productif finit toujours par
être rattrapé par les gains de productivité. Les entreprises comme les services
publics investissent, améliorent leur organisation du travail et renouvellent
leurs équipements, encouragées par un contexte de compétitivité et de
révolution technologique. Ainsi, la société toute entière économise de la
main-d’œuvre et les nouveaux emplois ne compensent pas les emplois détruits. Au
final, la croissance crée moins d’emplois qu’elle n’en supprime.
Pour
s’en convaincre, il suffit de considérer la dimension"collaborative" atteinte par notre société et nos entreprises. Avec
elle, nombre de tâches intermédiaires, d’emplois rémunérés, vont disparaître.
Mais tout aussi bien avec la robotique avancée, qui aura un effet massif sur la
productivité. Les experts McKinsey estiment à 6 300 milliards de dollars (4 900
milliards d'euros), soit la masse salariale totale du travail manuel remplacé
par ces machines, dans leur rapport sur les technologies dites de rupture qui
vont se déployer d’ici à 2025. Selon eux, des déplacements majeurs auront lieu
entre entreprises, et pas seulement dans l'industrie manufacturière. 230
millions de travailleurs "intellectuels" vont être concernés par
l'automatisation de la connaissance.
Bref,
à l’heure où l’on parle de "troisième économie", nous devons prévoir
un nouveau déclin majeur du volume d'heures travaillées avec l'arrivée à
maturité de nos infrastructures informatiques (internet haut débit et
mobile) et de nos savoir-faire technologiques. C'est du moins ce que prévoient
de nombreux économistes qui ne font que confirmer cette tendance lourde à
l'œuvre depuis la première révolution industrielle.
Alors pourquoi répéter sur tous les
médias que la croissance et la compétitivité vont inverser la courbe du
chômage alors qu’un demi-siècle de croissance démontre le contraire ?
Cet aveuglement dans une économie où le chômage de masse atteint des proportions
désastreuses ne peut déboucher que sur un drame social.
La diminution du temps de travail ne devrait
poser aucun problème dans une France où la création de richesses a
augmenté de 1000% tandis que la population active n'a crû que de 40%
sur la même période. Il suffirait de répartir équitablement les considérables
gains de productivité réalisés depuis les trente glorieuses en ajustant la
durée du travail et en augmentant significativement les salaires pour renouer
avec le plein-emploi et maintenir un marché intérieur prospère. Mais ce sont
les dividendes versés aux actionnaires qui ont capté l’essentiel des richesses
en passant de 4% en 1982 à 12% en 2007.
En Espagne, le président de la commission du budget a
déclaré que « seule une semaine de 32 heures en quatre
jours peut obliger les entreprises à créer des emplois ».
En Belgique le nouveau Président du PS et les deux plus grands syndicats du
pays font de la réduction collective du temps de
travail un objectif fondamental. En Allemagne, un appel a été lancé
par de nombreux économistes, syndicalistes, universitaires, pour mettre en
place la semaine de 30 h et la principale branche
de la DGB, Verdi demande en Bade-Wurtemberg une baisse de la durée du travail à
30 heures. Sans oublier la Confédération Européenne des Syndicats
qui se prononce ouvertement pour la réduction du temps de travail.
La
semaine de 4 jours est la condition indispensable pour espérer un rééquilibrage
du marché du travail et échapper au fléau du chômage de masse.
Sans critiquer la description ci-dessus, je constate qu'elle laisse de côté une faiblesse majeure de notre description de l'économie : quand nous parlons de croissance, nous voulons dire croissance de la production (PIB).
RépondreSupprimerMais cet indicateur ne tient aucun compte des aspects sociaux et environnementaux. Si on disposait d'un indicateur qui intègre l'évolution du patrimoine environnemental par exemple, il n'est pas du tout sûr qu'on constaterait une croissance ! Et du même coup on n'est pas sûr que la productivité aurait augmenté.
C'est une position raisonnable que d'aller vers la diminution du temps de travail. Mais il ne pas oublier que dans le même temps des besoins sociaux et environnementaux (qui nécessitent du travail !) ne sont pas satisfaits, simplement parce qu'ils ne sont pas internalisés dans la production, et que le PIB n'en tient aucun compte.
J'ai tenté de proposer, dans le cours de la discussion au sein des partisans de la motion OPLPV, un bref amendement incitant l'Europe à se doter d'un indicateur plus équilibré et complet que le PIB, en s'inspirant des recommandation de J. Stiglitz.
Je n'ai pas abouti. J'espère que quelqu'un y parviendra un jour. Sinon nous resterons longtemps à viser un peu à côté de la cible.
En attendant, j'encourage tous et toutes les camarades, chaque fois qu'ils utilisent le mot "croissance", à le remplacer par "croissance du PIB", afin de se remémorer à quel point ce qu'ils invoquent ainsi est imparfait et pauvrement défini...
Cordialement
Philippe Waldteufel Clamart
philippe.waldteufel@clamart.fr
Je partage entièrement ton point de vue concernant la nécessité de revoir notre indicateur de développement. Je n'ai pas voulu ici m'étendre sur les faiblesses majeures du PIB afin de ne pas noyer le sujet. Autrement dit, même si nous utilisons les critères économique de la doxa libérale la démonstration croissance/emploi ne tient pas. Néanmoins, Je partage ton souhait d'un amendement incitant l'Europe à se doter d'un indicateur plus équilibré et complet que le PIB, en s'inspirant des recommandations de J. Stiglitz.
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RépondreSupprimerChristophe, soutenir la production est bien entendu un principe acquis mais attention à laquelle. Ne pas tomber dans le productivisme. Mais, ce que démontre l'article c'est que le soutien à la production s'accompagne de gains de productivité. Soutenir l'efficacité productive renforce l'érosion du travail humain.
RépondreSupprimerAS, Frédéric Lutaud
En fait nous avons dépassé le stade de la diminution des heures et devons rentrer de plein pied dans la notion d'allocation inconditionnelle planétaire de revenue.
RépondreSupprimerPour les déconologiste, je les engage à travailler sur l'élaboration de biens de consommations à très longue durée de vie donc réparable et évolutif en plus du recyclable: Je n'ai jamais voulu changer de frigo 10 fois je veux un beau meuble frgorifique démontable permettant de changer l'isolement et les joints et un échange standard pour mon compresseur avec possibilité d'ajouter une nouvelle électronique de contrôle et si j"en ai marre de mon frigo je veux pouvoir le revendre façon chaise directoire!
Soyons moderne utilisons la technologie non pas pour choisir le condensateur qui pétera maximum 3 mois après la garantie, mais lme condensateur qui durera 50 ans ou plus