En 2011, 8,7 millions de personnes vivaient en-dessous du
seuil de pauvreté, qui s’élevait à 977 euros par mois. Soit 893.000 de plus
qu’en 2008. Les chômeurs et les jeunes sont les populations les plus fragiles.
Les conséquences de la crise de 2008-2009 se précisent au
fil du temps. On connaissait déjà les effets de la crise sur l'activité - le
PIB a reculé de 2,5% en 2009 selon l'Insee -, sur les défaillances
d'entreprises - 65.000 en 2009, un record - et sur les destructions d'emplois
qui se sont élevées à 331.000 en 2009 selon une étude du Trésor.
Une étude de l'Insee publiée ce lundi nous éclaire sur l'impact de la crise sur
la pauvreté.
Selon l'enquête
Revenus fiscaux et sociaux, le niveau de vie médian des Français
s'est stabilisé entre 2010 et 2011 à 19.550 euros annuels. Les 10 %
des personnes les plus modestes ont un niveau de vie inférieur à
10.530 euros par an. Les 10 % les plus aisés disposent d'au moins
37 450 euros par an, soit 3,6 fois plus. En 2011, les niveaux de
vie ont augmenté uniquement pour la moitié la plus aisée de la population. En
revanche, pour la moitié la plus modeste, ils reculent, mais moins que les deux
années précédentes.
Résultat, le taux de pauvreté, c'est-à-dire la proportion de
personnes dont le niveau de vie se situe en-dessous du seuil du niveau de
pauvreté, progresse de 0,3 point pour s'établir à 14,3%. A titre de
comparaison, il atteignait 13% en 2008. En 2011, le seuil mensuel de pauvreté,
qui correspond à 60 % du niveau de vie médian de la population, s'établissait
à 977 euros mensuels en 2011, contre 985 euros en 2008.
« Cette hausse est la troisième consécutive, même si
elle est plus modérée que celles enregistrées lors des deux années précédentes »,
observe l'Insee. Résultat, 8,7 millions de personnes vivaient sous le seuil de
pauvreté en 2011 contre 7,8 millions en 2008. Soit 900.000 personnes
supplémentaires !
Les chômeurs et les jeunes, les plus fragiles
Qui sont les populations les plus touchées par la montée de
la pauvreté ? La pauvreté s'accroît davantage parmi les chômeurs et les
jeunes âgés de 18 à 29 ans. « Dans un contexte où le chômage est
resté relativement stable en moyenne annuelle entre 2010 et 2011, la diminution
du niveau de vie des chômeurs provient en partie de l'augmentation des durées
de chômage. Elle s'accompagne d'une légère hausse du nombre de ceux qui ne
perçoivent plus d'indemnisation. (...) Par ailleurs, les revalorisations des
allocations chômage ont été inférieures à l'inflation », explique l'Insee.
L'augmentation des difficultés financières de jeunes
s'explique par le fait que la part des jeunes ayant un emploi recule
(- 1,4 point à 55,4 %) et aussi parce qu'ils sont
proportionnellement plus souvent au chômage (+ 0,4 point à
12,2 %) ou inactifs (+ 0,9 point à 32,3 %). « En
outre, ceux qui ont un emploi en 2011 sont plus souvent en contrat à durée
limitée ou à temps partiel qu'en 2010. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vos réactions nous intéressent…