Par Frédéric Lutaud, membre du Bureau national
Harlem,
Personne, ici, ne confond la politique du gouvernement avec
celle de la droite. Nous faisons la différence entre les deux. Si nous sommes ici,
c’est que nous connaissons les valeurs qui nous rassemblent. Seulement, mes
camarades et moi, nous sommes inquiets, très inquiets : les chiffres du
chômage sont catastrophiques. Le président n’a pas tenu sa promesse d’inverser
la courbe du chômage. Et nous savons que le chômage, la première préoccupation des
français est le lisier de l’extrême-droite. Alors ne nous étonnons pas des
manifestations réactionnaires qui polluent aujourd’hui notre pays.
Jean-Marc Germain parlait, à l'instant, de retrouver le chemin du plein-emploi
mais le gouvernement ne propose aucune solution pour vaincre le chômage de
masse.
Il exclut la possibilité de partager le travail au prétexte
que ce n’est possible qu’en période de croissance. C’est faux. La preuve,
les Etats-Unis mettent en place un programme de partage du travail dans plus de
23 États. L’Allemagne, au plus fort de la crise a mis en place le
kurtzarbeit,
littéralement partage du travail, qui a permis une progression du chômage deux
fois inférieure à celle de la France.
Mais la vérité, c’est que le partage du travail existe déjà en France.
Ce sont les entreprises elles-mêmes qui le mettent en place en utilisant
massivement les contrats courts, les temps partiels, tous ces emplois subits.
La question est de savoir si nous laissons faire le marché avec les conséquence
que cela implique : d’un coté ceux qui travaillent encore, souvent trop, de
l’autre ceux qui ne travaillent pas assez et ceux qui ne travaillent pas du
tout. Il faut rompre avec cette répartition anarchique et légiférer sur le
temps de travail.