vendredi 31 janvier 2014

120 000 emplois détruits dans l'industrie en 3 ans : pourquoi la grande purge ne fait que commencer


Par Jean-Pierre Corniou, directeur général adjoint du cabinet de conseil Sia Partners.

Plus de 1 000 usines fermées et 120 000 emplois perdus. Tel est le constat dressé par une étude publiée par Trendeo. Faut-il croire qu'il y a trop d'emplois dans le secteur industriel et que le phénomène est amené à se poursuivre ?

Jean-Pierre Corniou : Toutes les études publiées depuis quelques années illustrent l’ampleur de la réduction des effectifs industriels en France depuis 30 ans. De 1980 à 2007, donc avant la crise, la France a perdu 36% de ses effectifs industriels. Ce phénomène s’est accéléré depuis 2000, et s'est encore accru depuis 2008 sous l’effet de la crise. La part de l’industrie (hors construction) dans la valeur ajoutée totale, en France, est passée de 18 %, en 2000, à un peu plus de 12,5 %, en 2011. Mais il faut souligner qu’une partie de l’emploi naguère considéré comme industriel est désormais externalisé auprès d’entreprises de services spécialisés. Il y a donc une partie de destruction nette, et une part de transfert vers des activités de service.

David Graeber : « La façon la plus simple de désobéir à la finance, c’est de refuser de payer les dettes »


La dette ? Une construction sociale, fondatrice d’un pouvoir arbitraire, estime David Graeber, anthropologue et économiste états-unien, considéré par le New York Times comme l’un des intellectuels les plus influents actuellement. Les pays pauvres et les personnes endettées sont aujourd’hui enchainés aux systèmes de crédit. Piégés dans des relations basées sur la violence, les inégalités et justifiées par la morale, décrit l’auteur, dans un ouvrage qui retrace 5000 ans d’histoire de la dette. « Rembourser ses dettes » est devenu un dogme, impossible à contester. Et si, malgré tout, on décidait d’effacer l’ardoise ? Avec le mouvement Occupy Wall Street, David Graeber lance des actions de désobéissance civile pour démontrer l’absurdité du système capitaliste actuel. Entretien.

Le défi de la rénovation énergétique des logements

La Fabrique Ecologique
Fondation pluraliste de l’écologie

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vous invite à participer à la première édition des Ateliers co-écologiques 
À l’occasion de la publication de la note : 

Le défi de la rénovation énergétique des logements
Comment amplifier le passage à l’acte des ménages
Lundi 10 février de 19h à 21h

Assemblée nationale (Salle Colbert)




Inscription obligatoire, une pièce d'identité vous sera demandée à l'entrée.
Pour en savoir plus sur les ateliers co-écologiques, rendez-vous sur notre site.

Rapport biaisé sur le rapport de l'IRES

Par notre camarade Yannick Chevalier

Le but de ce billet n'est pas d'être une relecture scientifique et objective du rapport de l'IRES, mais une lecture politique et subjective. J'ai essayé autant que possible de séparer mes commentaires du contenu du rapport lorsqu'il y a divergence d'opinions, mais de toutes manières j'en encourage la lecture malgré sa taille indigeste. Je passe sur le premier chapitre, sur la compétitivité prix et les hausses de salaires, qui montre que la différence entre la France et l'Allemagne s'explique essentiellement par une compression de la demande (investissements et salaires) )plus forte en Allemagne qu'en France. Malgré l'intérêt politique de ce chapitre au niveau européen, je ne considère pas qu'il soit éclairant (au même titre que le reste du rapport) sur les raisons du marasme économique actuel.

Barack Obama augmente le salaire de base de 40%


jeudi 30 janvier 2014

Et l’Allemagne recule sur l’âge de la retraite (63 ans!)…

Le gouvernement de coalition allemand va adopter, ce 29 janvier, une réforme des retraites ramenant l'âge de départ de 67 à 63 ans à terme. Il s'agit d'une concession d'Angela Merkel aux socio-démocrates membres de sa majorité.

Premier grand dossier épineux pour le nouveau gouvernement allemand: la réforme des retraites. Andrea Nahles, la ministre sociale-démocrate du Travail, doit présenter sa proposition pour ramener l’âge la retraite à 63 ans, en Conseil des ministres ce mercredi 29 janvier.

Le Parlement devrait ensuite voter la réforme en mai, et celle-ci sera effective à partir du 1er juillet. Grâce à une écrasante majorité de 504 sièges sur 631, la grande coalition entre le SPD et la CDU devrait réussir à faire passer la réforme.

Actuellement, l’âge légal de départ à la retraite en Allemagne est fixé à 65 ans et trois mois, et est repoussé chaque année pour atteindre 67 ans en 2030. Le SPD avait pris cette mesure en 2009, dans le cadre des réformes Schröder. Cinq ans et plusieurs échecs électoraux plus tard, les sociaux-démocrates font donc demi-tour et ont imposer une nouvelle réforme à Angela Merkel.


mercredi 29 janvier 2014

La crédibilité de François Hollande un peu plus mise à mal après les chiffres du chômage


Il était 16 h 30 (heure de Paris), lundi 27 janvier, soit un peu moins de deux heures avant la publication officielle des chiffres du chômage, quand la question a été posée à François Hollande. « Je ne connais pas le chiffre qui va être publié », a, contre toute évidence, assuré le président de la République, qui achevait sa conférence de presse avec son homologue, Abdullah Gül, au premier jour de sa visite d'Etat en Turquie. Mais, preuve de l'importance de l'enjeu, il a tout de même tenu à répondre : « La seule conclusion qu'il convient de tirer, c'est que plus que jamais, le pacte de responsabilité devient un devoir qui engage tout le gouvernement », a-t-il commenté.

La France doit cesser de saper le projet de taxe sur les transactions financières

Mardi 28 janvier 2014, par Aides - Coalition PlusAttac FranceOxfam France

"Il est indispensable de trouver de nouveaux financements comme cette taxe pour lutter notamment contre les grandes pandémies et le dérèglement climatique et que la taxation des dérivés et des obligations ne réduiront que le volume des transactions spéculatives, inutiles voire dangereuses, et ne gênera en rien les transactions utiles à l’économie."

Alors que la rencontre entre Pierre Moscovici et Wolfgang Schaüble, lundi 27 janvier, a abouti à l’annonce de la relance d’une taxe sur les transactions financières (TTF) européenne « réaliste », Coalition PLUS, AIDES, Oxfam France et Attac rappellent au Président français sa promesse d’une taxe ambitieuse et solidaire.



Intervention Motion 4 au Bureau national du 28 Janvier 2014

Par Frédéric Lutaudmembre du Bureau national


Harlem,

Personne, ici, ne confond la politique du gouvernement avec celle de la droite. Nous faisons la différence entre les deux. Si nous sommes ici, c’est que nous connaissons les valeurs qui nous rassemblent. Seulement, mes camarades et moi, nous sommes inquiets, très inquiets : les chiffres du chômage sont catastrophiques. Le président n’a pas tenu sa promesse d’inverser la courbe du chômage. Et nous savons que le chômage, la première préoccupation des français est le lisier de l’extrême-droite. Alors ne nous étonnons pas des manifestations réactionnaires qui polluent aujourd’hui notre pays. 

Jean-Marc Germain parlait, à l'instant, de retrouver le chemin du plein-emploi mais le gouvernement ne propose aucune solution pour vaincre le chômage de masse.

Il exclut la possibilité de partager le travail au prétexte que ce n’est possible qu’en période de croissance. C’est faux. La preuve, les Etats-Unis mettent en place un programme de partage du travail dans plus de 23 États. L’Allemagne, au plus fort de la crise a mis en place le kurtzarbeit, littéralement partage du travail, qui a permis une progression du chômage deux fois inférieure à celle de la France.
Mais la vérité, c’est que le partage du travail existe déjà en France. Ce sont les entreprises elles-mêmes qui le mettent en place en utilisant massivement les contrats courts, les temps partiels, tous ces emplois subits. La question est de savoir si nous laissons faire le marché avec les conséquence que cela implique : d’un coté ceux qui travaillent encore, souvent trop, de l’autre ceux qui ne travaillent pas assez et ceux qui ne travaillent pas du tout. Il faut rompre avec cette répartition anarchique et légiférer sur le temps de travail.


Un capitalisme qui avantage toujours plus les dividendes et la rente


L'Insee publie ce mercredi un dossier sur « trente ans de vie économique et sociale ». On y découvre la formidable montée en puissance d'un capitalisme qui avantage la rente et les dividendes servis aux actionnaires.

C’est un ouvrage remarquable que publie ce mercredi 29 janvier l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) : pour la première fois, il présente et met en forme des séries statistiques sur une longue période, ce qui permet d’appréhender – c’est le titre du document – « trente ans de vie économique et sociale ». Agrémenté d’innombrables graphiques, le travail des statisticiens permet de cerner les mutations profondes du capitalisme français ces trois dernières décennies et d’appréhender les fortes inégalités qu’elles ont charriées. Avec à la clef, notamment, un partage des richesses qui avantage de plus en plus le capital au détriment du travail et qui pousse à une véritable explosion des dividendes servis aux actionnaires.


mardi 28 janvier 2014

Pourquoi François Hollande ne parviendra pas à relancer l’économie française s'il ne comprend pas qu'il faut changer de diagnostic


Les années passent mais la crise reste, surtout en France. Et notre économie ne pourra repartir que si on s'appuie sur des constats réels pour établir une stratégie.

Lors de ses vœux à la Nation, François Hollande a pu préciser que la crise avait été « plus longue et plus profonde que prévu ». 2013 aura été une année « intense et difficile ». De ce constat, le président s’est fixé l’emploi comme objectif prioritaire, une nouvelle fois. C’est dans ce contexte qu’il apparaît nécessaire de mettre en évidence les causes de la crise et de définir l’indispensable action à mener pour offrir un réel résultat sur cet objectif prioritaire de François Hollande.

Pourquoi le pacte de responsabilité n’améliorera pas les marges des entreprises et ne créera pas d’emplois



"le pacte de responsabilité proposé par le chef de l’Etat est un marché de dupes"

Lors de ses vœux, le président de la République a proposé aux chefs d’entreprises un donnant-donnant : une baisse des cotisations sociales patronales contre des créations d’emplois. Un mécanisme idéal en théorie mais inefficace en pratique.

Un mécanisme théorique idéal

Sur le plan théorique, quoi de plus idéale que la proposition de François Hollande : en offrant une baisse des cotisations aux chefs d’entreprises, le président réduit le coût du travail et redonne soit des marges (si les entreprises ne baissent pas leurs prix), soit de la compétitivité (si elles baissent leurs prix) aux entreprises. Ces dernières voyant leur position s’améliorer peuvent plus facilement sauver l’emploi, voire embaucher. Pierre Gattaz, le président du Medef a lui-même proposé ce donnant-donnant depuis plusieurs mois : 100 milliards de réduction des cotisations contre 1 million d’emplois créés. C’est la logique de cet échange et les mécanismes supposés vertueux qui l’accompagnent que le président a accepté le 31 décembre dernier.


dimanche 26 janvier 2014

Transition énergétique : le gouvernement patauge


Rédaction retardée, prise en compte lacunaire du débat national de 2013, rapports reportés, flou sur les scénarios d’évolution de la demande : les critiques pleuvent sur le projet de loi sur la transition énergétique.

La future loi de programmation sur la transition énergétique possède déjà son acronyme technocratique : « LPTE. » Mais a-t-elle seulement un contenu ? La dernière réunion du Conseil national de la transition écologique (CNTE), mi-janvier, a saisi d’inquiétude les représentants des ONG. Le brouillon du projet de loi n’est toujours pas prêt et la direction générale de l’énergie et du climat (DGEC), le service ministériel chargé de rédiger le document, dit manquer de ressources pour s’y atteler. Il n'y a pas non plus de tableau de suivi comparant la synthèse du débat national de l’année dernière (voir ici)au contenu de la future loi.
Pire, lorsque les associations ont fait leur propre inventaire, elles sont tombées de haut : pas même la moitié des conclusions du débat acceptées en juillet dernier par l’ensemble des acteurs (associations, syndicats, collectivités, État) sont aujourd’hui reprises par l’administration. Selon Anne Bringault, porte-parole de la coordination des ONG, la perte en ligne avoisine les 70 %...

Ayrault annonce des mesures pour les travailleurs pauvres

Encore des mesurettes, pendant ce temps le chômage progresse

PARIS (Reuters) - Jean-Marc Ayrault a annoncé vendredi un abaissement de la durée de travail nécessaire pour que les travailleurs les plus précaires puissent bénéficier d'un certain nombre de prestations sociales.

Lors d'un déplacement à Cergy (Val-d'Oise) sur le thème de la lutte contre la pauvreté, le Premier ministre a également confirmé une prochaine réforme de la prime pour l'emploi (PPE) et du revenu de solidarité active (RSA).

François Hollande et la question démocratique

26 JANVIER 2014 |  PAR EDWY PLENEL

La rupture la plus décisive du président Hollande avec le candidat Hollande n’est pas celle que l’on croit. Qu’il ait en grande part renoncé aux promesses de ses discours électoraux sur les questions sociales, c’est une évidence qui, toutefois, reste cohérente avec ses convictions économiques, plus libérales que socialistes. En revanche, sa présidence fait le choix du pouvoir personnel, à rebours d’une nécessaire refondation démocratique de la République.

Tous ceux qui ont en mémoire la lente reconstruction de la gauche, discréditée et divisée, aux débuts de la Cinquième République, se souviennent encore de la ligne de partage tracée par celui qui finira par l’incarner, François Mitterrand : « Entre de Gaulle et les républicains il y a d’abord, il y aura toujours le coup d’État. » Faudra-t-il ajouter, cinquante ans précisément après cette mise en garde du Coup d’État permanent (Plon, 1964), ce post-scriptum : « Entre Hollande et les démocrates, il y a désormais le pouvoir personnel » ?


« Il faut réduire la durée collective du travail pour aller vers un plein-emploi solidaire »



La pauvreté a augmenté parmi les plus jeunes et les plus âgés, entre 2002 et 2008. D’après l’Insee, elle a fait un bond de 32 % chez les 18-29 ans [1] et de 27 % chez les 60 ans et plus. Dans le même temps, elle a baissé de 6 % chez les 40-49 ans.
Pour l’économiste Pierre Concialdi, les jeunes et les seniors sont victimes de la situation dégradée du marché du travail et de la tendance plus générale à la hausse des inégalités, notamment entre revenus du travail et du capital. Une situation aggravée par les politiques publiques, qui ne s’arrangera que si le gouvernement opère un virage important.

vendredi 24 janvier 2014

Les trois coeurs de la crise battent encore


Les trois causes profondes de la crise sont toujours là : endettement excessif, montée des inégalités, ralentissement de la productivité. Elle est donc loin d'être finie, même si les plus gros chocs sont sans doute derrière nous.

Sortons-nous enfin de la crise ? Il est impossible de répondre à cette question en suivant seulement les courbes de la production ou du chômage et du moral. Une tempête économique et financière violente reflète toujours, au-delà du cycle économique classique, des changements profonds. Il faut aller voir le cœur de la crise pour savoir s'il bat encore. Ou plutôt les trois cœurs de cette crise, la plus impressionnante depuis près d'un siècle.

Le premier coeur est, bien sûr, la dette, comme dans les années 1930. A la fin des années 1990, les entreprises s'étaient trop endettées pour acheter les pépites du Web. Après l'éclatement de la bulle Internet, en l'an 2000, les autorités monétaires américaines ont ramené à un très bas niveau les taux d'intérêt à court terme. Les particuliers, mais aussi les banques, ont alors commencé à se surendetter à leur tour, aux Etats-Unis, en Espagne, en Irlande et dans bien d'autres pays, jusqu'à l'explosion de 2007-2008. Les prêteurs ont alors compris qu'ils avaient trop prêté. L'arrêt brutal du crédit a provoqué un retournement violent de l'activité. La dette publique a pris le relais de la dette - un mouvement habituel, mais cette fois-ci d'une ampleur sans précédent en temps de paix. On a alors découvert que certains Etats, comme la Grèce, avaient abusé de la dette bien avant la crise.

Plus de 3 millions de Français au bord du burn-out


Plus de 3 millions d'actifs ont un risque élevé de faire un burn-out, selon une étude publiée mercredi 22 janvier par le cabinet Technologia. A l'occasion de cette étude, ce cabinet de prévention des risques professionnels lance un appel pour la reconnaissance par les autorités de ce syndrome d'épuisement professionnel.

Technologia s'est fondé sur un sondage mené auprès de 1 000 actifs. Il en ressort que 12,6 % d'entre eux encourent un burn-out, ce qui, rapporté à l'ensemble de la population, porte le nombre de personnes concernées à 3,2 millions d'actifs.

Le cabinet d'experts, qui est notamment intervenu chez France Télécom après la vague de suicides de 2008-2009, relève que le risque de burn-out, caractérisé par un travail excessif et compulsif, est particulièrement élevé chez les agriculteurs (23,5 %), devant les artisans, commerçants et chefs d'entreprise (19,7 %) et les cadres (19 %). Viennent ensuite les ouvriers (13,2 %), les professions intermédiaires (9,8 %) et les employés (6,8 %).

Souffrance au travail : de plus en plus de médecins censurés sur demande des employeurs


Des médecins du travail et des généralistes sont accusés par des entreprises de violer la déontologie médicale. Celles-ci font pression en portant plainte auprès de l’Ordre des médecins. Objectif : faire modifier des certificats médicaux en effaçant tout lien entre l’état de santé du patient et son travail. Ou obtenir que les récalcitrants soient blâmés. Dominique Huez, médecin du travail à la centrale nucléaire de Chinon, vient d’être ainsi condamné par l’Ordre suite à la plainte d’un employeur. Enquête sur des pratiques qui risquent d’avoir de graves conséquences sociales et environnementales.


La baisse continue des « charges » n’est pas LA solution. Ce qui compte ce sont les salaires et les investissements


par Pouria Amirshahi député du Parti socialiste



J’étais l’invité ce mardi 14 janvier 2014 du Grand Soir 3 de France 3. Réagissant aux mesures relatives au pacte de responsabilité, j’ai souligné que la baisse continue des « charges » n’était pas LA solution.

“Il faut faire en sorte que ceux qui travaillent puissent le faire dignement et surtout préparer le redressement et la reconversion écologique de notre appareil productif.  Si la politique économique en France comme en Europe signifie simplement austérité et cadeaux supplémentaires à des entreprises qui n’en ont pas besoin, on répéterait une formule qui n’a pas marché. (…) C’est d’abord les salariés qui comptent.”

« Si on parle des institutions et de la démocratie, je suis favorable à ce que l’on parle de la place des citoyens, qui sont trop souvent éloignés des prises de décisions qui les concernent »

mercredi 22 janvier 2014

Consultation militante M4 sur la politique économique de François Hollande

Nous t’invitons à répondre aux 9 questions suivantes. Cela ne te prendra que quelques minutes, et nous permettra de disposer d’une position démocratique, que nous partagerons ensuite avec chacun.

CLIQUER SUR L'IMAGE POUR ACCÉDER AU SONDAGE










Pourquoi cette consultation ?


Le revenu maximal : une nécessité

Pierre Concialdi, chercheur à l'Institut de recherches économiques et socialesAlternatives Economiques n° 331 - janvier 2014

"En fixant, par exemple, le niveau de revenu "nécessaire" au niveau des seuils usuels de pauvreté, on définit alors la capacité contributive comme la partie du revenu qui excède ces seuils". 

L'idée d'un revenu maximal fait son chemin, à juste titre. Sur le principe, refuser cette idée revient en effet à admettre qu'un petit groupe d'individus - à la limite un seul - pourrait accaparer l'ensemble de la richesse produite. Ce qui aboutit à nier la possibilité pour les autres membres de la société de disposer des ressources les plus élémentaires d'existence. On ne peut donc guère récuser le principe d'un revenu maximal. Sauf à accepter, voire à encourager, la croissance indéfinie des inégalités et de la pauvreté.

La limitation des écarts de salaire et la fiscalité sont les deux principaux outils permettant de concrétiser cette idée. Les opposants à des mesures fiscales agitent l'idée d'un prélèvement qui serait "confiscatoire". En mobilisant ce vocabulaire, ces opposants ne font en réalité que marteler une tautologie. Par définition, tout prélèvement ampute en effet les revenus et en "confisque" une partie au profit de la collectivité. Toute la question est de savoir à partir de quel niveau de revenu s'effectue ce prélèvement et si cet effort est également réparti.

En trois ans, près de 900.000 personnes sont devenues pauvres en France


En 2011, 8,7 millions de personnes vivaient en-dessous du seuil de pauvreté, qui s’élevait à 977 euros par mois. Soit 893.000 de plus qu’en 2008. Les chômeurs et les jeunes sont les populations les plus fragiles.

Les conséquences de la crise de 2008-2009 se précisent au fil du temps. On connaissait déjà les effets de la crise sur l'activité - le PIB a reculé de 2,5% en 2009 selon l'Insee -, sur les défaillances d'entreprises - 65.000 en 2009, un record - et sur les destructions d'emplois qui se sont élevées à 331.000 en 2009 selon une étude du Trésor. Une étude de l'Insee publiée ce lundi nous éclaire sur l'impact de la crise sur la pauvreté.

Restons positifs, avec un peu d’humour

Par Georges Ben Samoun membre du Conseil national

François Hollande a pris une partie du message de la motion 4 du PS : « plus vite, plus loin » mais il a changé le verbe très important de « Oser » en « Aller » et toute la différence est là.

Aller plus vite, plus loin dans la « social-démocratie », sans remettre en cause l’économie actuelle des marchés et de la finance peu respectueuse des individus et de l’environnement et sans remettre en cause la redistribution des richesses qui permettrait un mieux vivre pour tous, ne peut aboutir qu’à une politique égoïste de droite.

Oser plus loin, plus vite nécessite :

De revoir la redistribution dans les entreprises (en fonction de leur taille et de leur profil) avec des objectifs chiffrés et contraignants (comme les adore le patronat et la commission européenne quand il s’agit de leurs objectifs), pour la création d’emplois (forcément avec le partage du travail), pour le financement des investissements, de la R&D et de la diversification, pour la refonte des salaires, pour la limitation de la rémunération du capital et des hauts revenus, … C’est cela que nous devons trouver dans les contreparties.

mardi 21 janvier 2014

Intervention Motion 4 au Bureau national du 21 Janvier 2014

Par Frédéric Lutaud, membre du Bureau national

Chers camarades,

Le gouvernement a choisi de faire du dumping fiscal, autrement dit de baisser le coût du travail. L’objectif affiché étant que nos entreprises retrouvent de la compétitivité. Une fois de plus, nous misons tout sur la croissance qui comme le dit notre président « doit-être la plus vigoureuse possible ». Maintenant, on écoule comment notre production quand on a choisi une « politique de l’offre » ? Parce que notre marché intérieur national — comme le marché européen — est miné par le chômage de masse et la déflation salariale.

Alors bien sûr en échange des exonérations fiscales nous demandons des « contreparties ». Quel sera l’effet d’un « observatoire des contreparties quand aucune mesure contraignante n’est prévue ?

Le plus inquiétant n’est pas là. Partons du principe que les entreprises soudainement investissent, ce sera pour améliorer leur compétitivité. Améliorer sa compétitivité, c’est améliorer ses gains de productivité. Investir dans son équipement, produire plus avec un maximum d’efficacité, autrement dit en économisant le travail humain.

C’est donc à une érosion du travail à laquelle que nous allons assister. La croissance s’est accompagnée depuis 60 ans d’une diminution du volume d’heures travaillées de 10% pour une augmentation de 23% de la population. C’est ce qui a créé du chômage.

Renouer avec la croissance, c’est poursuivre l’érosion du volume d’heures travaillées.

Je ne vois donc pas en quoi « la politique de l’offre » ainsi que la compétitivité pourraient nous sortir de l’impasse dans laquelle nous nous trouvons ?

lundi 20 janvier 2014

La phrase la plus importante de François Hollande : « - Il y aura redistribution. Après. »

La réaction de Gérard Filoche à la conférence de presse de François Hollande

En fait je m’en moque des étiquettes, « tournant » ou « pas tournant », « social libéral » ou non, « social démocrate » ou non. Accélération. Amplification. Ce qui m’importe c’est le fond.

On peut disserter  à l’envie sur ce que c’est que d’être « social démocrate » car il y a mille visages de la social démocratie. Ce sont des beaux mots : « social » et démocrate » :
- « social » c’est faire œuvre sociale de redistribution des richesses aux salariés qui les créent,
- « démocrate » c’est respecter le Parlement et pas gouverner par ordonnances et votes bloqués.
Dans ce cas je suis social et démocrate, et socialiste et même modéré !

Comment François Hollande s’est mis à dos les économistes de gauche

En déclarant que « l'offre crée la demande », le président français a clairement fait référence aux théories controversées de Jean-Baptiste Say, un des fondateurs de l'économie classique.
Slate.fr 17/01/2014

La conférence de presse tenue par François Hollande mardi 14 janvier, résolument axée sur l'offre et donc sur la production et l'amélioration de la productivité des entreprises, a entraîné de nombreuses réactions politiques. Jean-Luc Mélenchon y a vu un « coup de barre à droite » violent et un discours néolibéral, tandis que les représentants du centre et de la droite ont tantôt salué les intentions du président, tantôt regretté qu'il ait pris 18 mois pour affirmer une telle ligne politique.

Mais le président français a aussi déclenché un débat international chez les économistes, toujours ravis d'analyser les discours politiques à l'aune des grands théoriciens de leur discipline. Un billet en particulier a beaucoup fait réagir, celui de Francesco Saraceno, chercheur et professeur de macroéconomie italien vivant en France et bloguant en anglais, intitulé « Jean-Baptiste Hollande ».