mardi 9 décembre 2014

La tectonique des plaques ou les théories de la Macron-économie !


Par Laurent Beaud, Secrétaire fédéral pour la motion 4 | 08 décembre 2014

Alors que les Etats Généraux des Socialistes viennent de se conclure - ils s’étaient donné pour ambition de vouloir réfléchir à refonder ou reconstruire leur identité et ont abouti  à la Charte des socialistes pour le progrès humain - certains membres du gouvernement prennent liberté d’agir et de dire des choses que le Parti Socialiste (dont ils sont issus, et par lequel ils ont été élu) n’a jamais ingéré ou intégré dans ses valeurs, ses fondamentaux. Un façon pour les grands énarques penseurs de notre parti d’adresser un pied de nez à la base militante.

Quand le PS était contre le travail du dimanche

Dimanche : « Yes week-end ! »

CHRISTIAN ECKERTJEAN-MARC AYRAULTGÉRARD CHARASSENOËL MAMÈRE ET ROLAND MUZEAU 11 DÉCEMBRE 2008

Déplafonnement des heures supplémentaires, fin des RTT et des jours fériés, disparition du repos compensateur, possibilité de travailler jusqu’à 70 ans… Depuis deux ans, la liste des reculs sociaux, présentés comme des avancées du modernisme, ne cesse de croître. Mais elle pourrait encore s’allonger avec la fin annoncée du repos dominical des salariés. Plus de deux siècles de luttes sociales sont ainsi effacés en quelques traits de plume.

Le revenu des 10 % les plus riches est 9,5 fois plus élevé que celui des 10 % les plus pauvres

Par Claire Guélaud | 09.12.2014

Jamais en 30 ans le fossé entre riches et pauvres n’a été aussi prononcé qu’actuellement dans les économies avancées. Aujourd’hui, dans les 34 pays membres de l’Organisation de Coopération et de Développement économiques (OCDE), le revenu des 10 % de la population les plus riches est 9,5 fois plus élevé que celui des 10 % les plus pauvres. Dans les années 1980, ce rapport était de 7 à 1, souligne, dans un document de travail rendu public mardi 9 décembre, l’économiste Federico Cingano - il travaille au sein de la direction de l’emploi de l’OCDE.

lundi 8 décembre 2014

La gauche radicale a raison à propos de la dette de l’Europe

Wolfgang Münchau, rédacteur en chef adjoint du Financial Times, n’est pas un suppôt de la gauche radicale. Son dernier éditorial, dans lequel il affirme que celle-ci a raison à propos de la dette de l’Europe, n’en est que plus significatif.

Éditorialiste du Financial Times en matière d’économie européenne, Wolfgang Münchau est peu suspect de complaisance envers une gauche radicale européenne qu’il qualifie volontiers de « dure ». Dans sa contribution du lundi 24 novembre, reproduite ci-dessous, il estime pourtant qu’elle seule prône les politiques économiques qui s’imposent. (traduction Bernard Marx)

dimanche 7 décembre 2014

Amazon se dote d'une armée de 15 000 robots


Etats-Unis : Amazon se dote d'une armée de 15... par lemondefr

La révolution du travail est en marche… 

Partage du temps de travail : un débat fondamental


Jean-Marie PERBOST, économiste

1000 chômeurs de plus par jour !

Pour être précis, 889 000 demandeurs d’emplois supplémentaires en 883 jours. Voilà l’augmentation effarante du chômage depuis l’arrivée de François HOLLANDE. Exactement au même rythme que lors des deux dernières années du mandat de Nicolas SARKOZY. Il faut le constater : en matière d’emploi, cette gauche au pouvoir ne fait pas mieux que la droite à laquelle elle succède. Beaucoup penseront que ce n’est pas étonnant, dans la mesure où c’est peu ou prou la même politique qui est menée.

L'impasse Schröder


Par Guillaume Duval - décembre 2014

Un rapport conjoint des économistes Henrik Enderlein et Jean Pisani-Ferry, des propositions communes des ministres de l'Economie…, le "couple franco-allemand" est de retour. Au cœur de cette relance, un "deal" où l'Allemagne ferait quelques efforts supplémentaires pour soutenir sa demande intérieure, notamment en investissant dans des infrastructures dégradées, et se montrerait indulgente vis-à-vis du retard de la France à maîtriser ses déficits publics. En échange de quoi, Paris s'engagerait sur la voie des "réformes structurelles", le mot-valise utilisé en Europe pour signifier un recul de la protection sociale, la facilitation des licenciements et la baisse des salaires réels. A la base de ce deal, figure l'idée, partagée à Paris et à Berlin, que ce sont les réformes de ce type menées par le chancelier Gerhard Schröder au début des années 2000 qui ont permis à l'économie allemande de se redresser. Et que donc, si elle veut s'en sortir, la France doit à son tour suivre ce chemin. Il s'agit pourtant d'une croyance erronée et dangereuse.

Intervention au Bureau national du 2 Décembre

Par Frédéric Lutaud, membre du Bureau national

"Les vieilles recettes libérales ne marchent pas. Le chômage de masse est maquillé par du temps partiel, la précarité et la déflation salariale. Est-cela que nous voulons pour notre pays ?"

Cher(e)s camarades,

Je m’associe complètement à votre inquiétude relative à la loi Macron. Je ne vais pas répéter ce qu’on dit avant moi mes camarades. Je ne passerai pas en revue tous les articles de cette loi que nous ne connaissons pas encore dans leur version définitive. Mais une chose est certaine, l’esprit dans lequel elle est rédigée n’est pas fait pour nous rassurer.

Je rappellerais juste que nous avons dénoncé en 2009, sous Sarkozy, la loi Mallié élargissant les possibilités d’ouverture des commerces le dimanche. Ce n’est pas pour la voir revenir en force en ouvrant la voie au travail 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 à l’américaine.

Pas plus que l’extension du travail de nuit ; les attaques contre les conseils de prud’hommes, l’inspection et la médecine du travail ; la suppression des seuils sociaux, de la visite médicale périodique des salariés, etc.

Nous constatons une accumulation de mesures libérales qui sont des attaques directes au droit du travail.

Nous nous félicitons donc qu’un mémorandum du Parti socialiste s’oppose à plusieurs titres au projet d’Emmanuel Macron. Ce sera d’ailleurs l’occasion de mesurer l’écart entre nos valeurs et nos actes, car dans la charte des socialistes, il est dit que nous voulons « le bon emploi, l'amélioration des conditions de travail (organisation, répartition, durée, accès). cela suppose des droits des salariés renforcés... ». Nous disons aussi vouloir « développer et moderniser l'Etat protecteur... » Il serait bon de le rappeler dans note mémorandum.

vendredi 5 décembre 2014

Changer le nom du PS, c’est le couper de son histoire et le fragiliser, par Michel Rocard

Par Michel Rocard | 03.12.2014 |

Il est des moments où une cure de gauchisme est nécessaire.

Le Parti socialiste (PS) vit l’une des crises les plus profondes de sa longue histoire. Pourtant, quel paradoxe. Né du refus de la cruauté inhérente au capitalisme, ce parti s’est formé autour de la certitude longtemps affirmée, puis oubliée sans être pour autant démentie, que le capitalisme était caractérisé par une instabilité structurelle qui finirait par l’emporter. Or le capitalisme est toujours là.

mardi 2 décembre 2014

Les robots vont-ils tuer nos emplois ?

PAR MARC CHEVALLIER 30/11/2014

Pour empêcher l'explosion du chômage et des inégalités, l'une des réponses incontournables devrait alors être... la réduction du temps de travail.

En 2011, le logiciel d’intelligence artificielle Watson, mis au point par IBM, avait créé la sensation aux Etats-Unis en remportant la finale de Jeopardy ! face à deux champions du jeu télévisé. Depuis il a trouvé des applications moins ludiques : selon IBM, il est désormais capable d’établir des diagnostics médicaux pour le dépistage du cancer avec une plus grande fiabilité que des médecins humains, ainsi que de proposer des traitements adaptés au profil des patients.

Réhabilitez la politique budgétaire !



Par Michel Santi, économiste | 02/12/2014 | 

Alors que la politique monétaire montre ses limites, l'importance de la politique budgétaire, corsetée par les traités européens, apparaît plus que jamais évidente.

Les discussions et les questionnements sont sans fin quant à l'efficacité des baisses de taux quantitatives (Quantitative easing, QE), quant à savoir si elles sont dangereuses pour l'économie dans le sens où elles favoriseraient les bulles spéculatives. Mais en premier lieu, leurs détracteurs brandissent l'argumentation asymétrique selon laquelle il vaudrait mieux que nos économies connaissent une légère déflation de 1% (c'est-à-dire une inflation négative de -1%) sans QE qu'une inflation de 3% en présence de QE, qui dépasserait donc le plafond de 2% usuellement toléré par les banques centrales. D'une certaine manière, cette opposition aux QE est compréhensible car la création monétaire est - intuitivement - inflationniste. Pour autant, et en dépit des milliers de milliards crées, imprimés, recyclés dans les Bons du Trésor et injectés dans les banques, l'inflation peine considérablement à se matérialiser au sein des nations dont la banque centrale a entrepris ces QE (parfois dans le cadre de multiples programmes comme aux Etats-Unis ou au Japon). Elle cède même la place en bien des pays à la déflation.

lundi 1 décembre 2014

Intervention à Vive La Gauche samedi 29 Novembre

Par Frédéric Lutaud, membre du Bureau national pour la motion 4

Cher(e)s camarades,

Nous sommes tous effrayés par la perspective d’un second tour Sarkozy ou Juppé / Marine Lepen en 2017. Mais si c’est pour que nous présentions un candidat de gauche qui baisse le coût du travail, fait une politique de l’offre, allonge les retraites, impose la rigueur, l’ANI et la loi Macron, excusez-moi, la droite sait très bien le faire.

Aussi, remplacer le gouvernement Valls, tous le monde en a rêvé. C’est le travail de nos députés frondeurs. Mais par quoi le remplacer ? Si nous voulons sauver la fin du quinquennat, François Hollande doit s’appuyer sur une majorité rouge-rose-vert.

Notre seule chance de succès en 2017, repose sur l’unité de la gauche car c’est toujours dans l’unité que la gauche a gagné.

Pour cela nous devons avoir une clarification idéologique dans notre parti. Cela commence par le congrès. Ne nous faisons pas d’illusion, Cambadélis va faire une motion à gauche pour ratisser le plus large possible. La charte est la première étape pour semer la confusion idéologique. Nous l’avons vu, ce texte fourre-tout n’hésite pas à rassembler écosocialisme et croissance productive. Il n’y a pas une ligne sur la réorientation du système monétaire, pourtant la finance à plus que sa part dans la crise que nous traversons. C’est pourquoi, nous devons avoir une ligne politique claire et crédible pour rassembler les militants. Autrement dit, un projet sur lequel bâtir une motion commune à vocation majoritaire.

Cela commence ici à Vive La Gauche. Nous avons perdu déjà beaucoup de temps depuis La Rochelle, alors la motion 4 réitère sa demande de constitution d’un comité de pilotage, sur des bases transparentes et démocratiques, afin de débattre avec tous les courants qui se proposent de porter une alternative à la politique du gouvernement.

Le faux-semblant du plein-emploi anglo-saxon

Par Olivier Passet 27/11/2014
Directeur des synthèses économiques de Xerfi

Le Royaume-Uni comme les Etats-Unis font aujourd’hui cavalier seul en termes de croissance, avec des rythmes qui avoisinent 3 % et une dynamique solide de l’emploi. Les deux économies sont passées sous la barre des 6 % de chômage cet été. Principale anomalie au tableau cependant, en dépit de leur taux de chômage relativement faible, elles ne développent aucun des symptômes qui caractérisent le voisinage du plein-emploi. Aucune tension sur les prix ni sur les salaires ne se dessine qui permettrait de donner un nouveau souffle au mouvement de reprise.

mardi 25 novembre 2014

Crise financière : un banquier repenti balance

Par Sophie Fay03-10-2013 | 

Banquier pendant 37 ans, Jean-Michel Naulot tire la sonnette d’alarme : la dictature des marchés, plus dangereuse que jamais, règne toujours !

Attention, danger ! C’est l’avertissement que lance un ancien banquier, Jean-Michel Naulot, dans un essai virulent qui paraît ce jeudi : "Crise financière : pourquoi les gouvernements ne font rien" (Seuil). L’homme sait de quoi il parle. Il a derrière lui trente sept ans de carrière bancaire et dix ans de régulation financière. Depuis 2003, il siège au Collège de l’Autorité des marchés financiers (AMF), le gendarme de la Bourse. Il vient de démissionner de la Commission des marchés de cet organisme qu’il quittera définitivement en décembre. Objectif : retrouver sa liberté de parole pour dénoncer haut et fort ce qu’il appelle "la centrale nucléaire financière" et une "dictature des marchés, que les gouvernements font semblants de combattre, mais qu’en réalité, ils acceptent".

Pourquoi le capitalisme aura disparu dans... moins de 40 ans

Jean-Yves Paillé  |  21/11/2014 |

Fin de l'accumulation du capital, automatisation, réchauffement climatique, pollution... Dans le livre “Le capitalisme a-t-il un avenir ?”, un collectif réunissant un sociologue, un historien et un économiste voit dans la conjoncture actuelle certaines tendances qui pourraient mener à la fin de l’économie de marché.

Intervention au Bureau national du 25 Novembre

Par Frédéric Lutaud, membre du Bureau national pour la motion 4

CherEs camarades,

Je tiens d’abord à saluer l’initiative des parlementaires en faveur de la reconnaissance officielle de l’Etat Palestinien. Je voudrais juste préciser, pour répondre à l’intervention de Jean-Marc Germain, que c’est aussi la meilleure réponse que nous pouvons apporter au sentiment d’insécurité exprimé par la communauté juive de France. Car c’est la seule façon de mettre un terme à l’importation du conflit Israélo-Palestinien et à ses conséquences sur notre territoire.

Par ailleurs, nous aimerions avoir des éclaircissements, sinon des explications concernant les déclarations récentes de notre ministre de l’économie.

Après avoir fait l’éloge des réformes Schröder dont aurait bénéficié son successeur Angela Merkel, voici que celui-ci souhaite « assouplir » les 35h qui fut la mesure qui créa le plus d’emplois en France. Faire travailler plus longtemps ceux qui ont déjà du travail alors que tant de chômeurs en cherchent nous paraît plus qu’inopportun.

jeudi 20 novembre 2014

Pourquoi nous n’avons pas voté la Charte des États Généraux - Intervention au Bureau national du 18 Novembre 2014

Par Frédéric Lutaud, membre du Bureau national

CherEs camarades,

Nous déplorons que deux mois de contribution aux États Généraux, avec toute la richesse militante que cela représente pour notre parti, s’achèvent dans la précipitation : 48h pour déposer des amendements à une charte rédigée par un comité de rédaction restreint à la direction. Et nous devons voter dans la foulée au Bureau national sur un texte dont nous prenons connaissance à l’instant des modifications.
Sur la méthode, c’est franchement regrettable que nous ne nous donnions pas les moyens de la réflexion et du recul sur un document qui engage notre identité socialiste.

Nous découvrons un texte remanié sur de nombreux points depuis sa version précédente fournie la veille. Nous relevons des améliorations notables.
D’abord en ce qui concerne le titre où la notion de « nouveau progressisme » dans laquelle nous ne nous retrouvons pas a disparu. Y aurait-il un progressisme archaïque à opposer au « nouveau progressisme » ? Nous sommes socialistes donc progressistes. Nous l’avons toujours été. Nous n’avons pas besoin de nous justifier. Cela relève pour ainsi dire du pléonasme.
Mais surtout, si nous revendiquons sans conteste notre attachement au progrès, il ne faudrait pas que cela encourage la tentation cultivée par certains de substituer le mot « progressisme » à celui de « socialisme ». Le « progressisme » fait référence dans les esprits au blairisme et aux tentatives de recentrage que l’on a pu voir aux État-Unis.
Pour nous, le socialisme reste une idée neuve, une idée d’avenir. C’est elle que nous voulons défendre.

lundi 17 novembre 2014

Intervention au Conseil national du 15 Novembre 2014

Par Henri Chazelle
Membre du comité de pilotage des Etats généraux du Parti socialiste


"Nous déplorons qu'un travail collectif de trois mois se conclue ainsi dans la précipitation."




Chers camarades, amies et amis, bonjour,

Une forte demande militante

Quelles que soient leurs sensibilités, les militantes et militants expriment une forte demande de débat d'idées.
Ils sont prêts à écouter leurs camarades, les citoyens, les forces vives du pays.

dimanche 16 novembre 2014

Intervention au Conseil national du Parti socialiste du 15 Novembre 2014



Par Frédéric Lutaud, membre du Bureau national

CherEs camarades,

J’ai bien entendu notre Premier secrétaire, j’ai aussi écouté attentivement la synthèse de Guillaume Bachelay. J’ai compris aussi la position d’Henri Weber. La charte des États-Généraux n’est pas une plate-forme programmatique, elle ne constitue pas un programme de gouvernement. Elle dessine une orientation, la carte d’identité de nos valeurs. Certes, mais cela ne doit pas être le grand écart entre ce que nous écrivons, ce que nous disons et ce que nous faisons.

jeudi 13 novembre 2014

« La dette est un prétexte d’asservissement » Gabriel Colletis



PAR MATHIEU ARNAL | 15 OCTOBRE 2014 |  

Entretien avec Gabriel Colletis, professeur de sciences économiques à l’Université Toulouse I Capitole et chercheur au Laboratoire d’études et de recherches sur l’économie, les politiques et les systèmes sociaux (LEREPS). Il dresse un virulent réquisitoire contre l’« illégitimité » de la dette et plaide pour la constitution d’une société des citoyens comme nouvelle « agora » politique.

Depuis 2008-2009 et les débuts de la crise, la Troïka (Commission Européenne, Banque Centrale Européenne, Fonds monétaire International) a imposé à la Grèce différentes politiques d’austérité. Une stratégie qui ne marche pas puisque la crise de la dette grecque avait failli faire exploser la zone euro il y a deux ans. A vos yeux, cette dette est même illégitime…

La question de la dette est très ancienne puisqu’elle remonte à l’Antiquité. Il faut avoir en tête qu’un des concepteurs des lois d’Athènes, Solon (-640 -558 av. J.C), avait dénoncé ce qu’il appelait la « dette servage ». Il considérait qu’on n’avait pas le droit d’asservir quelqu’un au prétexte que cette personne devait de l’argent à un autre. Hors très souvent ce cas existe encore aujourd’hui en 2014. Les gens tombent en esclavage parce qu’ils ont des dettes ou parce que leurs parents ont contracté des dettes. Je crois que la dette est un des prétextes d’asservissement et ceci vaut aussi bien pour les individus que pour les Etats. Et de ce point de vue-là, le cas de la Grèce est intéressant. On pourrait aussi bien parler du cas de l’Argentine, de l’Equateur… Des pays qui ont été confrontés à des politiques que les institutions internationales, au premier rang desquels le Font monétaire international (FMI), ont voulu leur imposer, au prétexte que ces pays étaient endettés. La « dette prétexte » me paraît un élément déterminant. Si vous voulez qu’on vous aide à rembourser cette dette, il va falloir en contrepartie que vous meniez en œuvre des politiques d’austérité et de privatisation, c’est-à-dire autant de formes de bradage non seulement des biens publics mais surtout des communs. Le gouvernement grec s’apprête à vendre des milliers de kilomètres de littoral, c’est-à-dire quelque chose qui ne lui appartient pas puisqu’il appartient à tous les Grecs. Il se pose donc non seulement un problème de légitimité mais aussi un problème de légalité.