Alors que les Etats Généraux des Socialistes viennent de se
conclure - ils s’étaient donné pour ambition de vouloir réfléchir à
refonder ou reconstruire leur identité et ont abouti à la Charte des
socialistes pour le progrès humain - certains membres du
gouvernement prennent liberté d’agir et de dire des choses que le Parti Socialiste
(dont ils sont issus, et par lequel ils ont été élu) n’a jamais ingéré ou
intégré dans ses valeurs, ses fondamentaux. Un façon pour les grands énarques penseurs
de notre parti d’adresser un pied de nez à la base militante.
S’il est vrai que les socialistes n’ont pas, jusqu’ici, apporté de réponses véritables à des problèmes devenus planétaires, il est à considérer que pire, ils ne peuvent plus garantir la pérennité des lois et mécanismes établis ou soutenus par eux depuis la naissance du parti il y a plus de cent ans : le système des retraites, l’assurance maladie, l’assurance chômage et par dessus tout, le maintien des services publics comme outils de péréquation sociale. Quelle signification peuvent avoir alors les paroles, les projets ou les actes d’un Guesde, d’un Jaurès, d’un Blum, d’un Mitterand sur la revendication d’égalité et la justice sociale dans un pays où coexistent des gens à 600 euros de revenus mensuels et des P.D.G du CAC40 à plusieurs dizaines de millions d’euros de revenus annuels ? Que répondre aux millions de chômeurs, de travailleurs pauvres qui aspirent avant tout à travailler pour vivre, manger, se loger, se soigner dans la dignité ?
Les petites gens ont désormais le sentiment que les socialistes servent la pâtée au MEDEF.
Avec la crise financière de 2008 et ses suites,
naturellement rien n’est plus indispensable que de reconstruire une idéologie
de rupture avec le capitalisme : le libéralisme n’est pas une fatalité, ni
pour le peuple ni pour les peuples. D’ailleurs pour nombres d’experts et autres
économistes, ce système est à bout de souffle et se voit voué à la disparition.
Comme j’ai pu le faire avec Oser. Plus Loin. Plus Vite., il est encore temps
d’imaginer intégralement un nouveau modèle de développement économique, social
et écologique. Encore faut-il qu’il existe un grand parti pour combattre sans
trêve les injustices et les inégalités, pour bâtir un projet autour duquel se
regrouperont de vrais militants et non des prébendiers.
Tant bien même, alors que le Parti Socialiste réengage sa
réflexion sur lui-même, sur sa raison, il ne doit pas succomber à la facilité
des petites ambitions personnelles, des sinécures, mais retrouver les valeurs
et le souffle du collectif. Repartir au contact des gens, des jeunes, des
victimes du chômage, de la précarité et de la parcellisation du travail. Les
maîtres mots à adopter : « abnégation »,
« dévouement », « modestie » et « inextinguible
espoir ». Pire que cela, les petites gens ont désormais le sentiment que
les socialistes servent la pâtée au MEDEF pour que les grands patrons veuillent
bien créer quelques emplois en échange de quelques cadeaux sonnants et
trébuchants pour le grand capital.
Comment comprendre alors les tentations de dérives
idéologiques vers la droite d’un gouvernement issu de la gauche ?
Dans un passé proche (le kaléidoscope ne remontera pas
jusqu’à l’épisode de l’ANI pour éviter d’être trop long), il y a eu François
Rebsamen, ministre du travail, qui déclarait vouloir « s'attaquer à
la question des seuils fiscaux et sociaux » en reprenant en
partie une vieille revendication du patronat : se disant prêt à
« suspendre pendant trois ans » les seuils au-delà desquels les
entreprises doivent s’acquitter de nouvelles obligations. Pour s’appuyer, le
ministre brandit le fameux rapport « Attali » de 2008, nous y reviendrons.
Mais Quelle belle
manière de défendre le salarié, ses conditions de travail !
Quelle drôle de façon de vider de sens l’engagement syndicaliste ! Une
vison moderne de l’entreprise ! Nous dira t’on certainement.
Manuel Valls a trouvé plus à droite que lui au sein du Parti Socialiste et du gouvernement en la personne du jeune et fringant ministre de l’économie, Emmanuel Macron.
Manuel Valls a trouvé plus à droite que lui au sein du Parti Socialiste et du gouvernement en la personne du jeune et fringant ministre de l’économie, Emmanuel Macron.
Il y a eu ensuite les propos récurrents du premier ministre,
Manuel Valls, qui souhaitait un recentrage du parti au point d’en retirer le
corpus idéologique et l’entité « socialiste » jusqu'à à son intitulé :
«Il faut en finir avec la gauche passéiste, celle qui s’attache à un passé
révolu et nostalgique, hantée par le surmoi marxiste et par le souvenir des
Trente Glorieuses (…) la gauche devrait être moderne et réformiste». Mais
dites donc monsieur le premier ministre, le réformisme au pouvoir de Tony blair
(1997-2007) et de Gerhard Schroeder (1998-2005) cela commence à dater un
peu ! Les enjeux à relever et les résultats à obtenir sur le front de
l’emploi et de la lutte contre les inégalités via une véritable réforme fiscale
ont beaucoup changé. Si les solutions à apporter doivent être repensé, à
construire, il convient avant tout de coller au contexte économique. Et oui une
crise majeure due à la finance est passée par là, et même François Hollande a
tâté la densité et la persistance de celle-ci, ne serait-ce en terme de
croissance. Les plus malingres auraient tendance à dire que ce réformisme
social-libéral a idéologiquement facilité la construction et l’accession au
pouvoir d’une droite décomplexée moderne à l’opposé des besoins des gens, une
droite de repli sur soi et d’individualisme à outrance.
Enfin bon ! Manuel a trouvé plus à droite que lui au
sein du Parti Socialiste et du gouvernement en la personne du jeune et fringant
ministre de l’économie, Emmanuel Macron : Remise en question du code du
travail, réflexion sur la compétitivité et le capital, haro sur les 35heures,
privatisations… le deuxième « Manu » du gouvernement jette les pavés… dans la mare ! Ou comment les tensions se ravivent entre
réformistes et révolutionnaires !
Les théories « macron-économiques » !
Ce mercredi 10 décembre 2014, le projet de loi « pour
la croissance et l’activité » sera présenté en conseil des ministres,
avant d’être examiné en janvier à l'Assemblée nationale et en mars au Sénat.
Sur la question économique, historiquement,
philosophiquement et fondamentalement, les socialistes préconisent depuis
toujours une organisation de la société en vue de faire prévaloir les intérêts
généraux sur les intérêts particuliers et de réaliser une plus grande justice
et fraternité entre les hommes.
Et c’est bien là que le bas blesse ! Emmanuel Macron
est un ovni politique et son projet de loi une véritable bombe à fragmentation.
L’homme avant d’avoir été ministre, tel un chat au sept vies, fut inspecteur
général des finances et banquier d’affaires à la banque Rothschild, le tout, et
cela ne s’invente pas, après avoir suivi un cursus à l’ENA et des études en philosophie avec
une thèse sur l’intérêt général, en rapport avec la philosophie du droit de
Hegel. Pour rappel, politiquement en 2007 il fit partie du groupe des Gracques,
composé d’anciens patrons et de hauts fonctionnaires, qui appelât à une
alliance entre Ségolène Royal et François Bayrou, juste avant d’être nommé
rapporteur de la commission « Attali » pour la libération de la
croissance française sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy.
Bien que je ne sois pas adepte des faux-semblants, des
procès d’intention et autres préjugés, conscient que le niveau de vie ou la
situation socioprofessionnelle d’un individu n’expliquent pas ou ne construisent
pas dans leur intégralité les convictions de celui-ci, il n’y a toutefois
qu’un pas à croire que le conseiller de François Hollande, devenu ministre de
l’économie n’a jamais vraiment adhéré à l’adversité à faire à la finance, à la
séparation des activités bancaires ou au partage du temps de travail, tels que
nous avons pu le décliner ici ou ailleurs.
Mais quelle est donc la substance de la loi
« Macron » ?
Quel est le problème ?
Quel est le problème ?
Le problème, c'est qu'il y a beaucoup de choses dans cette
loi qui heurtent. "La loi Macron est un texte de 107 articles qui sont
autant de bombes à fragmentation", admet dans Le Point le
président de la commission des Lois Jean-Jacques Urvoas. En l'état, elle
s'attaque aux professions réglementées, instaure pour l'instant douze dimanches
travaillés par an, permet aux entreprises de favoriser les licenciements
collectifs et j'en passe. Et puis, il y a surtout la manière dont Macron s'y
prend pour vendre son projet. « En réunion interministérielle, il dit que
face à l'excès de normes, il faut tout libéraliser », m'a raconté un
ministre qui s'étrangle : « C'est le langage du Medef ! » Face à ça,
quelques membres du gouvernement s'inquiètent. Il y en a un qui m'a dit :
« On va essayer de gauchir la présentation de sa loi, parce qu'avec son
discours actuel, il tient quinze secondes devant les parlementaires PS. Il va
se prendre des tomates. »
En réponse à « l’hémisphère droit du cerveau
présidentiel » (le surnom donné à Emmanuel Macron lorsqu’il fut conseiller
à l’Elysée), l'aile gauche du Parti Socialiste lance une campagne pour appeler
les parlementaires à voter contre ce projet de loi « pour la croissance et
l'activité », car elle constitue "la remise en cause de tous les combats
historiques de la gauche pour le droit du travail, les seuils sociaux, le temps
de travail, le travail de nuit et le travail du dimanche" tel que
l’explique Marie-noëlle Lienemann.
Dans son intervention
en Bureau National du parti, Frédéric Lutaud d’Oser Plus Loin Plus
Vite, n’en dit pas moins en justifiant son opposition et en démystifiant les
réformes à l’anglo-saxonne : « Je rappellerais juste que nous avons
dénoncé en 2009, sous Sarkozy, la loi Mallié élargissant les possibilités
d’ouverture des commerces le dimanche. Ce n’est pas pour la voir revenir en
force en ouvrant la voie au travail 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 à
l’américaine. Pas plus que l’extension du travail de nuit ; les attaques
contre les conseils de prud’hommes, l’inspection et la médecine du travail ; la
suppression des seuils sociaux, de la visite médicale périodique des salariés,
etc. Nous constatons une accumulation de mesures libérales qui sont des
attaques directes au droit du travail. Nous nous félicitons donc qu’un
mémorandum du Parti socialiste s’oppose à plusieurs titres au projet d’Emmanuel
Macron. Ce sera d’ailleurs l’occasion de mesurer l’écart entre nos valeurs et
nos actes, car dans la charte des socialistes, il est dit que nous voulons
« le bon emploi, l'amélioration des conditions de travail (organisation,
répartition, durée, accès). Cela suppose des droits des salariés
renforcés... ». Nous disons aussi vouloir « développer et moderniser
l'Etat protecteur... » Il serait bon de le rappeler dans note mémorandum.
Il n’en reste pas moins que nous ne comprenons pas comment un tel projet, aussi
éloigné de nos valeurs socialistes, ait pu voir le jour ? (…) Les vieilles
recettes libérales ne marchent pas. Le chômage de masse est maquillé par du
temps partiel, la précarité et la déflation salariale. Est-cela que nous
voulons pour notre pays ? »
Sous prétexte de favoriser l’emploi, le projet de loi
fourre-tout censé « libérer l’activité », selon son intitulé, concocté par le
ministre de l’Économie comme pour incarner la dictature des intérêts privés sur
les choix sociaux et sociétaux, marque une accélération dans la
déréglementation des horaires de travail et la casse des institutions que sont
les prud’hommes, l’inspection et la médecine du travail. Si la plupart des
thèmes et des mesures du projet sont connus, certains y ont été inclus dans la
plus grande opacité. La mouture finale révèlera à coup sûr une attaque de
grande ampleur contre les droits des salariés. Il révèle aussi la brutalité de
la méthode du gouvernement qui, pour certains thèmes, passera par ordonnance
pour éviter le débat au Parlement.
La « déprotection » du travailleur pour libérer
l’entreprise !
S’il est une évidence que l’extension des possibilités
d’horaires d’ouverture des commerces, ne permettra pas de la consommation
supplémentaire – ce qui est dépensé en 6 jours, le sera en 7, et rien de plus
etc… - en raison d’un pouvoir d’achat limité des ménages, et donc de
chiffres d’affaires supplémentaires sur le mois, il conviendra de considérer
que les enseignes seront tentées d’adapter leurs salariés à ces horaires plutôt
que d’en recruter de nouveaux en complément des équipes en place, voir de les
précariser d’avantage. Ainsi donc, pourquoi vouloir à tout prix assouplir les
réglementations du travail alors que celles-ci auraient tendance à imposer
l’embauche ?
Un joli cadeau à la grande distribution, qui comme tout le monde le sait, est extrêmement généreuse à offrir son lot d’emplois précaires, partiels, pénibles et mal payés.
Lors du quinquennat de Nicolas Sarkozy, la loi Mallié
élargissant les possibilités d’ouverture des commerces cinq dimanches par an
accordée par le maire de la commune. Elle avait légalisé la situation des
centres qui ouvraient jusqu’alors dans l’illégalité, en créant le concept de
« périmètre d’usage de consommation exceptionnel » (Puce), réservé aux
agglomérations de plus d’un million d’habitants. Le nouveau projet de loi
explose les records en matière d’extension du travail dominical, et ouvre la
voie au travail 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, avec la possibilité de faire
travailler les salariés jusqu’à minuit sans que cela soit considéré comme du
travail de nuit !
Avec la loi (ou les ordonnances) Macron, d’une part, les
cinq dimanches par an d’ouverture des magasins passent à douze par an, dont
cinq seraient accordés de droit aux commerces, sans que l’édile local puisse
s’y opposer. D’autre part, le projet va généraliser l’ouverture des centres
commerciaux. Un joli cadeau à la grande distribution, qui comme tout le monde le
sait, est extrêmement généreuse à offrir son lot d’emplois précaires, partiels,
pénibles et mal payés. Ce qui n’est donc pas en soi une politique pour lutter
contre le chômage de masse.
Toujours avec cette loi, les Puce sont transformés en
« zones commerciales caractérisées par un potentiel commercial », une
définition en forme de pléonasme qui signifie que toute zone commerciale,
partout en France, pourra obtenir l’autorisation. Autre innovation, en plus des
zones touristiques actuelles, le texte crée les fameuses « zones touristiques
internationales », qui permettront notamment aux magasins des Champs-Élysées et
aux grands magasins comme le Printemps et les Galeries Lafayette à Paris
d’ouvrir le dimanche alors que les actions en justice de l’intersyndicale
Clic-P les en empêchent aujourd’hui. Ces zones seront déterminées par les
ministères du Travail, du Tourisme et du Commerce, une manière d’exclure les
municipalités, comme celle de Paris qui a refusé en 2010 ce cadeau aux grands
magasins. Anne Hidalgo, maire PS de la capitale, n’a pas manqué de réagir en
prévenant qu’elle n’accepterait pas que « les pouvoirs du maire soient captés
par Bercy ». C’est dans ces zones touristiques internationales que les
enseignes se voient tailler un Code du travail sur mesure, avec un nouveau
concept de « travail de soirée » qui décale à minuit le déclenchement du
travail de nuit.
Pour faire passer la pilule, le gouvernement instaure pour
ces innovations une garantie de volontariat des salariés et le doublement du
salaire pour les heures de travail dominical ou vespéral. L’épisode de l’ANI
démontre la déconstruction du leurre du volontariat, du fait des pressions
possibles des directions sur les salariés. Et pour les majorations de salaire,
le texte offre une issue aux patrons. Les entreprises pourront négocier des
accords moins favorables, et ce n’est qu’en l’absence d’accord que le filet de
sécurité de la loi s’appliquera, avec la majoration de 100 %. De plus, ce filet
ne concernera pas les établissements de moins de 20 salariés. L’éclatement de
l’activité des groupes en petits établissements distincts leur permettra
d’échapper au surcoût du dimanche. Un vrai projet industriel et commercial pour
la France !
Dans un article de
l’Humanité du jeudi 20 novembre, Fanny Doumayrou explique
comment le ministre souhaite accélérer les jugements prud’homaux sans
réellement donner les moyens nécessaire en technocratisant à souhait la Justice
du travail :« La spécificité de la justice prud’homale, rendue par
des juges issus du monde du travail à parité entre employeurs et employés,
c’est du passé. Sous prétexte que les délais de jugement dans les conseils de prud’hommes
d’Île-de-France sont inacceptables, Macron engage une restructuration profonde
de l’institution, déjà entamée avec la suppression de l’élection des juges
prud’homaux. Il n’est pas question de donner à ces tribunaux les moyens
nécessaires à un bon fonctionnement, mais de les mettre au pas pour qu’ils
fassent de l’abattage, au détriment des salariés qui demandent réparation.
Dans 92 % des cas, les salariés saisissent les prud’hommes à
l’occasion d’un licenciement. Or, dans ce cas, le projet prévoit qu’avec
l’accord des parties, l’affaire sera renvoyée vers une formation restreinte
(deux juges au lieu de quatre) qui statuera sous trois mois et allouera au
salarié une indemnité forfaitaire en fonction d’un barème lié à son ancienneté
dans l’entreprise. « On ne sera plus de vrais juges car le travail d’un juge,
c’est de regarder chaque cas et de voir les préjudices, pas d’allouer un
montant fixe », s’insurge Jamila Mansour, présidente CGT des prud’hommes de
Bobigny, où les juges CGT, FO et Solidaires font la grève des audiences depuis
lundi, comme à Paris et à Lyon.
Les militants sont las des actions et des dires d’un gouvernement qu’ils ont largement appuyé en 2012. Ils ne désirent plus être le paillasson d’une minorité qui les prend en otage.
Les militants sont las des actions et des dires d’un gouvernement qu’ils ont largement appuyé en 2012. Ils ne désirent plus être le paillasson d’une minorité qui les prend en otage.
Autre aspect de la réforme, le juge professionnel prendra le
pas sur les juges prud’homaux. Aujourd’hui, les affaires sont jugées par les
conseillers prud’homaux et ne font l’objet d’un départage par un magistrat que
quand ils ne parviennent pas à trancher. Le projet Macron permet de passer
directement à l’étape du juge professionnel. Une manière d’accélérer les
procédures et d’instaurer en douce le système d’échevinage (un juge professionnel
assisté d’un assesseur employeur et un salarié), fortement rejeté par les
organisations syndicales et patronales. « Dans ce système, les juges
prud’homaux deviennent optionnels, déplore Jamila Mansour, de la CGT. Le
gouvernement veut enterrer les prud’hommes mais de manière perverse car il n’a
pas le courage d’y aller frontalement. »
Enfin, ce sont les deux surprises du chef, l’inclusion dans
le projet Macron d’une carte blanche pour réformer la médecine du travail
et l’inspection du travail par voie d’ordonnances, histoire de contourner
magistralement les débats au Parlement. Concernant l’inspection du travail, le
premier volet de la réforme dite Sapin – la restructuration des services – est
passé par décret et en cours d’application. Restait le deuxième volet,
consistant à donner aux inspecteurs de « nouveaux pouvoirs » de sanction contre
les employeurs en infraction, sous forme d’amendes administratives ou de
transactions pénales décidées par les directeurs régionaux du travail. Un
projet contesté par les syndicats et rejeté au printemps par le Parlement. Il
se pourrait que le texte de ce mercredi nous ressortent de nouveaux
aménagements du Code du travail. Même opacité pour les médecins du travail qui
ont découvert fin octobre qu’ils seront frappés par le « choc de
simplification » du gouvernement. Ce dernier compte supprimer la visite
médicale périodique des salariés et mettre fin aux avis d’aptitude « avec
restrictions » délivrés par les médecins du travail, qui obligent l’employeur à
aménager les postes de travail. La réforme est finalement venue se nicher dans
la loi Macron, mais là encore sans précision.Bref déprotéger le salarié pour
faire gagner l’entreprise !
Il va sans le dire que tout cela ne va pas dans le corpus
idéologique qui est le mien. A force de jouer la tectonique des plaques, le séisme
risque fort d’arriver d’ici le prochain congrès du Parti Socialiste qui l’on se
laisse à le dire se tiendra à Poitiers en juin.
Pour conclure, les militants sont las des actions et des
dires d’un gouvernement qu’ils ont largement appuyé en 2012. Ils ne désirent
plus être le paillasson d’une minorité qui les prend en otage.
P.S. : Une petite citation pour la route « Pour que les
hommes, tant qu’ils sont des hommes, se laissent assujettir, il faut de deux
choses l’une : ou qu’ils y soient contraints, ou qu’ils soient
trompés. (…) Les grands ne sont grands que parce que nous sommes à
genoux : levons-nous ! » Discours de la servitude volontaire, Etienne
de la Boétie.
Simplement rappeler que la loi Macron était la loi Montebourg. Celui-ci l'avait annoncée quelques semaines avant d'être éjecté du gouvernement.Comme quoi un ministre de "gauche" voulait faire passer une "réforme" de droite.
RépondreSupprimerLes services de Bercy avaient préparé cette loi, pour faire plaisir à la CE, qui demande "des réformes". La déréglementation de certaines professions,le choc de simplification,l'ouverture des magasins le dimanche,sont censées relancer l'activité économique pour la CE,la BCE et el FMI.Cela a été imposé en Grèce,Portugal et Espagne par la troïka sans résultats probants pour la croissance.