Partage du temps de travail : un débat fondamental

Jean-Marie PERBOST, économiste

1000 chômeurs de plus par jour !

Pour être précis, 889 000 demandeurs d’emplois supplémentaires en 883 jours. Voilà l’augmentation effarante du chômage depuis l’arrivée de François HOLLANDE. Exactement au même rythme que lors des deux dernières années du mandat de Nicolas SARKOZY. Il faut le constater : en matière d’emploi, cette gauche au pouvoir ne fait pas mieux que la droite à laquelle elle succède. Beaucoup penseront que ce n’est pas étonnant, dans la mesure où c’est peu ou prou la même politique qui est menée.

« Ça ne marche pas, donc on continue ! »

Voilà ce qui semble être la seule détermination du gouvernement dans la lutte contre le chômage. Cet acharnement à ne jamais réfléchir autrement, à ne jamais essayer autre chose est proprement scandaleux, car ce sont des millions de Français qui, jour après jour, en payent le coût social et humain.

"On ne changera rien à la politique de l'emploi"

Michel Sapin, ministre du travail, le 26/02/2014

D’où vient l’impuissance de nos dirigeants ?

D’abord et avant tout de leur incapacité à comprendre l’incroyable révolution qui se déroule pourtant sous leurs yeux. Les ordinateurs, les logiciels, les robots remplacent de plus en plus souvent le travail humain. C’est la révolution de la productivité. Chacun peut le constater autour de lui : des emplois disparaissent car ils sont désormais effectués par des machines. Du fait des nouvelles technologies, il n’est plus nécessaire que chacun travaille 40h par semaine. Mais tolérer que 10% de la population active soit, de ce fait, au chômage n’est en rien une solution. C’est un renoncement.

Négocier un autre partage du temps de travail, plus juste, doit redevenir une priorité.

Il faut s’employer dans les mois qui viennent à expliquer comment il est possible de s’en sortir mieux qu’avec 10% de chômeurs et la multiplication des petits boulots. Alors qu’une commission parlementaire évalue les politiques de RTT et que le retour de Nicolas SARKOZY risque à la fois de décomplexer un peu plus la droite et de tétaniser la gauche sur le sujet, il est crucial de mener et gagner le combat des idées.