Par Frédéric Lutaud, membre du Bureau national
"Les vieilles recettes libérales ne marchent pas. Le chômage de masse est maquillé par du temps partiel, la précarité et la déflation salariale. Est-cela que nous voulons pour notre pays ?"
Je m’associe complètement à votre inquiétude relative à la
loi Macron. Je ne vais pas répéter ce qu’on dit avant moi mes camarades. Je ne
passerai pas en revue tous les articles de cette loi que nous ne connaissons pas encore dans leur version définitive. Mais une chose est certaine, l’esprit dans lequel
elle est rédigée n’est pas fait pour nous rassurer.
Je rappellerais juste que nous avons dénoncé en 2009, sous
Sarkozy, la loi Mallié élargissant les possibilités d’ouverture des commerces
le dimanche. Ce n’est pas pour la voir revenir en force en ouvrant la voie au
travail 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 à l’américaine.
Pas plus que l’extension du travail de nuit ; les
attaques contre les conseils de prud’hommes, l’inspection et la médecine du
travail ; la suppression des seuils sociaux, de la visite médicale périodique
des salariés, etc.
Nous constatons une accumulation de mesures libérales qui
sont des attaques directes au droit du travail.
Nous nous félicitons donc qu’un mémorandum du Parti socialiste
s’oppose à plusieurs titres au projet d’Emmanuel Macron. Ce sera d’ailleurs
l’occasion de mesurer l’écart entre nos valeurs et nos actes, car dans la charte
des socialistes, il est dit que nous voulons « le bon emploi, l'amélioration
des conditions de travail (organisation, répartition, durée, accès). cela
suppose des droits des salariés renforcés... ». Nous disons aussi vouloir « développer
et moderniser l'Etat protecteur... » Il serait bon de le rappeler dans
note mémorandum.
Il n’en reste pas moins que nous ne comprenons pas comment un tel projet, aussi éloigné de nos valeurs socialistes, ait pu voir le jour ? Mais Emmanuel Macron a t’il jamais été socialiste ? Je ne veux pas relancer le débat.
Peut-être faut-il trouver un début d’explication dans
l’attrait que représentent les pays anglo-saxons ? Les Etats-Unis et le Royaume-Unis
font aujourd’hui cavaliers seuls en termes de croissance, avec des rythmes qui
avoisinent 3 % et affiche une dynamique solide de l’emploi. Notre
gouvernement souhait-il appliquer les vielles recettes de la dérèglementation
du marché du travail avec l’espoir de rejoindre les performances de nos voisins
anglo-saxon ?
Seulement voilà, une étude d’Olivier Passet, directeur des
synthèses économiques de Xerfi, cabinet d’expertise économique, vient de tomber.
Que nous dit-elle ? :
« Le plein-emploi anglo-saxon tiendrait en partie de
l’illusion. »
« Au total, le volume d’heures mobilisé par l’économie
américaine, rapporté au nombre des personnes en âge de travailler, s’est
effondré de 13 % depuis 2000.
Le volume d’heures travaillées par tête a diminué de
3 %.
C’est la généralisation du temps partiel. »
Quant aux performances anglaises, elles doivent aussi
« beaucoup à la proportion record des temps partiels courts, à l’explosion
du statut de l’auto-entrepreneuriat et un développement mal estimé des contrats
« zéro heure ». Depuis 2008, l’Office national des
statistiques (ONS) estime que deux tiers des emplois créés l’ont été sous
le statut d’auto-entrepreneur, avec un revenu médian qui a chuté de 27 %
depuis le début de la crise. »
Bref, les vieilles recettes libérales ne marchent pas. Le chômage
de masse est maquillé par du temps partiel, la précarité et la déflation
salariale. Est-cela que nous voulons pour notre pays ?
Nous attendons que note parti s’oppose vigoureusement à l’ordonnance Macron, comme le font actuellement les syndicats.
Nous attendons que note parti s’oppose vigoureusement à l’ordonnance Macron, comme le font actuellement les syndicats.
"ils n'ont pas pu favoriser la Justice et voilà qu'ils favorisent la force ou les + forts et les + grandes corporations capitalistes"...
RépondreSupprimerEn effet rien ne va plus dans ce cadre. Rachetons cette sale dette -NOUS chaque citoyen (PAS des entreprises ou transnationales!) ET reprenons NOS appareils productifs pour en faire des coopératives, ET fini la soumission au " marché" , au fmi, à la banque mondiale...aux capitalistes ! Là "ils" vont trop loin, bradent tout et n'apprennent plus rien de l'Histoire ...répètent mimétiquement la soumission et l'impuissance...(N'oublions pas Sarraut en 36 par exemple...qui aurait pu faire arrêter la guerre qui a suivie: Comment éviter aussi l'Histoire du ressentiment...cette maladie contagieuse qui va nous venir des extrêmes...pour avoir laissé faire à ce point l'injustice...