Le changement climatique pourrait impacter les vies de millions de personnes dans un délai très court. D’ici dix ans les premières villes seront touchées. Explications.
Vous avez déjà entendu parler du « départ climatique » ? Non, ce n’est pas ce moment d’hiver ou vous faites vos valises frénétiquement pour Marrakech ou Saint-Domingue. C’est le nouveau terme trouvé et validé par les scientifiques experts en climatologie, qui produisent régulièrement des études et des projections sur le changement climatique qui pourrait bien procurer quelques bouffées de chaleur à nos enfants.
Ce « climate departure », puisque c’est le terme anglais qui fait foi, et que l’on pourrait plus précisément traduire par « point de départ d’un nouveau climat » ou « point de basculement » est fondé sur une statistique somme toute assez simple : un point du monde atteint son « climate departure » quand son année la plus froide à partir de maintenant sera plus chaude que son année la plus chaude relevée entre 1960 et 2005. On passera alors de « l’ancien » au « nouveau » climat. Vous suivez ? Voilà : il fallait bien un repère, une unité de mesure tangible pour évaluer le réchauffement climatique. Maintenant nous l’avons.
A partir de ce modèle de calcul, des scientifiques, dont le directeur du Global Ecology at the Carnegie Institution for Science de Washington, ont publié une carte mondiale du changement climatique, mettant en évidence l’impact de ce dernier sur les principales villes du monde, et indiquant celles qui seraient touchées en premier. En faisant la moyenne de ces relevés, il ressort que le basculement global se situera en 2047.
L’Indonésie, la Jamaïque et l’Inde aux premières loges
Les villes marquées d’un point rouge sont celles qui seront touchées en premier, et parmi elles, Manokwari en Indonésie, qui monte sur la plus haute marche du podium avec un « basculement » en 2020, soit dans seulement sept ans, suivie de près par Kingston, Jamaïque (2023). A l’autre bout de l’échelle, la ville qui prendra chaud en dernier sera Anchorage en Alaska, ce qui laisse encore un peu de temps aux autochtones pour investir dans un barbecue et de l’huile solaire indice de protection 30. On notera au passage que nous (les humains) pouvons encore un peu ralentir le processus si nous diminuons de façon substantielle nos émissions de dioxyde de carbone, mais cela ne retarderait l’échéance que de cinq ans en moyenne.
Alors, nous sommes cuits ? Pas sûr. Les études sur le changement climatique se succèdent et s’empilent, et finissent souvent par être contradictoires. Dernier exemple en date : le printemps 2013, réputé être l’un des plus froids et pourris de ces dernières décennies, au sujet duquel certains experts se sont empressés de nous expliquer que c’était aussi un effet du réchauffement climatique. Comme l’explique le professeur Didier Raoult dans une chronique publiée sur Le Point : « le modèle mathématique établi à la fin du XXe siècle pour prédire l’évolution de la température de la Terre avec 95 % de certitude… s’est révélé faux. La température actuelle est en dessous des limites prévues par le modèle. La planète ne se réchauffe plus depuis 1998. »
Qui croire ? Difficile à dire. Mais on se rassure comme on peut. En attendant de se réchauffer.
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