Par Catherine
Trautmann (ancienne ministre, eurodéputée, présidente de la délégation
socialiste française au Parlement européen) et Sylvie Guillaume (eurodéputée,
vice-présidente du groupe socialistes au Parlement européen)
Les Roms font l'objet de polémiques en
France et en Europe.
Plutôt que de céder à une simplification du discours et à une précipitation qui
font le jeu des partis se nourrissant des peurs et des frustrations, nous
devons réfléchir et agir de
façon équilibrée sur cette problématique complexe.
Revenons d'abord aux faits : les Roms sont
l'un des derniers peuples transnationaux et sans Etat. La plupart des 20 000
Roms installés en France viennent essentiellement de Roumanie mais sur les
6 millions qui vivent dans l'Union
européenne, seuls 1,85 million sont roumains et 750 000 sont
bulgares. 750 000 vivent en Hongrie,
500 000 en Slovaquie,
200 000 en République
tchèque... Soit trois pays qui appartiennent d'ailleurs déjà à
l'espace Schengen pour faire référence
à une autre polémique.
Leur situation appelle une réponse
européenne. Ce que l'on constate, c'est qu'aucun Etat membre n'échappe aux
difficultés. Dans un contexte économique etsocial difficile, la cohabitation des
riverains et des habitants de camps roms, dans des conditions souvent
insalubres, attise rivalités et frustrations. Il n'est d'ailleurs pas étonnant
de voir ces
populations surreprésentées dans les faits de délinquance entretenus par des
réseaux mafieux. Notre responsabilité politiqueest de créer un
cadre de droits et de devoirs pour toutes les populations.
RÈGLES EUROPÉENNES DE NON-DISCRIMINATION
Pour parvenir à
une insertion durable des Roms, les responsabilités doivent être assumées à
tous les niveaux compétents :
- Au niveau européen, surtout : c'est à la
Commission européenne qu'il incombe de construire et
de faire respecter les
règles européennes en matière de non-discrimination, de liberté de circulation
et de droits de résidence. Les déclarations et les œillères ne suffisent plus.
De la même façon elle doit veiller au
monitoring efficace de la mise en place des stratégies nationales d'intégration
des Roms et à la consommation des
fonds européens. Il en va ainsi du soutien à l'accès à l'éducation, à l'emploi, aux soins de santé et au logement dans les
Etats membres concernés.
- Dans les pays d'origine, ensuite : chaque
pays doit lutter contre
toutes les formes de discrimination à l'égard de ces populations et prendre en
charge des politiques d'intégration proactives de manière à ne pas contraindre leurs
populations à l'exil. Ils ont d'ailleurs à leur disposition plusieurs fonds
européens - dont le Fonds social européen - qui pourraient lutter contre
la pauvreté en général et favoriser les
programmes d'insertion pour permettre des
changements sur le terrain. Aujourd'hui pourtant, leur trop faible mobilisation
représente un échec patent et une hypocrisie à laquelle il faut mettre un
terme.
- Dans les pays d'accueil, enfin : les
autorités locales, en première ligne dans la gestion quotidienne de nouveaux
arrivants sur leurs territoire doivent être davantage soutenues pour mobiliser le
soutien financier européen et appuyer des
projets portés par des acteurs associatifs engagés. Certains dispositifs, tels
que les villages d'insertion, ont essuyé les plâtres il y a quelques temps ;
mais d'autres formes plus abouties de dispositifs sont désormais élaborées et
permettent decontractualiser l'accès
aux droits, en contrepartie du respect des conditions de scolarisation des
enfants, de non-recours à la mendicité, d'apprentissage de la langue, de
formation...
Nous, socialistes européens, rejetons
fermement toute forme de populisme et tout raccourci sensationnaliste dans le
débat en cours à l'égard de ces populations. La spirale "installation-désordres-évacuation-réinstallation" est
sans fin. Nous devons donc y substituer des
actions concrètes. C'est tout le sens de notre action au Parlement européen, et
c'est pourquoi nous nous reconnaissons pleinement dans la circulaire
interministérielle du mois d'août 2012 qui engage tout le gouvernement. La
fermeté est indéniablement nécessaire, mais le travail social également.
Catherine Trautmann (ancienne ministre,
eurodéputée, présidente de la délégation socialiste française au Parlement
européen) et Sylvie Guillaume (eurodéputée, vice-présidente du groupe
socialistes au Parlement européen)
La polémique lancée par SARKOZY et reprise par VALLS a déjà fait des dégâts. Encouragés par la presse (conditionnée par des communiquants ?) qui porte VALLS aux nues de la popularité générale, des électeurs du Président HOLLANDE ont déjà décidé de voter MARINE aux prochaines élections (je cite là des faits observés dans mon environnement ; il ne s'agit évidemment pas de socialistes profondément convaincus).
RépondreSupprimerJe constate donc que VALLS prépare notre prochaine défaite électorale : désigner des boucs émissaires marche mieux que promettre des emplois incertains, mais à ce jeu, le FN qui a déjà baptisé VALLS : SARKOZY 2.0, est plus crédible.
Je regrette que le ministre VALLS ne maîtrise pas l'administration dont il a la charge : bien qu'ayant coupé quelques têtes éminemment sarkozystes, il a reculé très rapidement sur la question des contrôles d'identité, et, en lançant le haro sur les Roms il a obtenu rapidement l'adhésion des policiers, braves gens qui depuis longtemps (j'ai des connaissances parmi eux) craignent les méchants Roms, lesquels n'ont pas été élevés dans la crainte du gendarme, crainte qui est - normalement - le commencement de la sagesse...
Politiquement, j'attends une bonne et franche collaboration entre les ministres de l'intérieur et de la justice, sous l'égide du Premier Ministre, les deux Ministères étant pourvu des moyens humains (bien formés) et matériels nécessaires. Cela pourrait montrer une efficacité de gauche supérieure à celle de la droite dans la paix publique, la sécurité pour tous, l'ordre juste.