Par Frédéric Lutaud, membre du Bureau national du PS pour la
motion4
Deux questions adressées au Ministre du redressement
productif Arnaud Montebourg
La première concerne directement ton action. Tu nous as
parlé de ta volonté de redresser industriellement la France. Je souhaiterais connaître quels sont les grands chantiers industriels de l’avenir que tu as
identifié. Car la question que tout le monde se pose, c’est :
réindustrialiser la France mais pour produire quoi ?
Tu nous as beaucoup parlé de l’industrie automobile et de sa
conversion au moteur électrique, mais j’ai cru comprendre que l‘automobile est
un secteur sinistré et tout les experts considèrent que l’avenir de la
transition écologique se situe plutôt dans la rationalisation des transports
collectifs.
Tu nous as aussi parlé de l’aéronautique mais les carnets de
commandes sont pleins pour 10 ans, ce n’est donc pas là qu’il faut concentrer
nos efforts.
Je souhaiterai donc connaître les grands chantiers
industriels qui seront en mesure de mobiliser significativement notre appareil
productif. Considérant que celui-ci tourne à 70% de ses capacités de
production, il ne s’agit pas seulement d’améliorer l’outil de production
existant mais bien, selon l’ambition affichée, de provoquer un sursaut
industriel qui relancerait l’économie française.
Ma seconde question concerne l’emploi. Tu nous dis que
« le robot crée l’emploi ». Mais tous les chiffres disent le
contraire. Il suffit de constater combien l’industrialisation de notre
agriculture a décimé la population agricole. Depuis 1950 nous avons connu une
croissance de 1000% et perdu l’équivalent de 10% d’heure de travail humain. C’est
considérable. Partout nos sociétés industrialisées produisent plus avec moins
de main-d’œuvre. Rien que dans l’industrie automobile dont tu parlais, le
bureau américain des statistiques du travail (BLS) prévoit une baisse de
l’emploi dans la production de véhicule et dans l'industrie de la fabrication
de ses pièces détachées de 16 % jusqu’en 2018, contre 11 % de croissance. Le
gouvernement a décidé d’investir 33 millions d’euros pour la robotisation des
PME. Cela aura obligatoirement des incidences sur les gains de productivité et
donc sur le marché de l’emploi français. Comment comptes-tu « distribuer
de la prospérité dans notre pays » comme ton projet de nouvelle France industrielle se propose de le
faire ? Quelle réponse apportes-tu à ce « paradoxe » qui veut
que plus nous développons nos forces productives plus nous nous dispensons de
travail humain ?
Réponse d’Arnaud Montebourg
Réponse à la question 1 : Les grands chantiers
industriels de l’avenir sont : l’informatique, la force de calcul. Sur le
terrain écologique : les bateaux, les avions et train ainsi que le
bâtiment.
Commentaire : Comment l’informatique
française pourra t'elle se démarquer significativement sur l’échiquier international, prise en étau entre Samsung, Microsoft, Apple…? Quant aux avions et le train,
c’est ce que nous faisons déjà avec nos succès en aéronautique ou avec le TGV.
Le bâtiment est bien entendu un des grands chantiers industriels de la
transition écologique mais celui-ci une fois accompli remettra les pendules à
zéro. Il ne peut représenter une perspective d’avenir à long terme sur lequel
nous pouvons fondé l’espoir de la France industrielle de demain.
Réponse à la question 2 : On peut avoir une lecture au
niveau macro économique mais nous constatons sur le terrain que les entreprises
qui investissent se développent et créés de l’emploi.
J’ai à l’instant démontré le contraire en citant l’étude du
bureau américain des statistiques du travail (BLS) sur l’industrie automobile.
A l’échelle de la France tout entière, le bilan de la création d’emploi sur un
demi-siècle est négatif quand il ne s'accompagne pas d'une réduction du temps de travail.
http://gascon.blog.lemonde.fr/2013/10/15/34-plans-industriels-confies-a-34-pilotes-alerte-a-la-coherence-et-a-la-vigilance/
RépondreSupprimerBonjour Jean Claude, connais-tu l'identité de la personne qui a rédigé le billet que tu nous transmets ?
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