Par Frédéric Lutaud membre du Bureau national du PS
Jean-Christophe, nous avons entendu ton appel à l’apaisement
et à l’unité du Parti socialiste, nous y souscrivons pleinement. Seulement voilà,
nous constatons que nous sommes victimes d’une logique d’agression généralisée
de la part du gouvernement. Cela fait deux semaines que nous n’avons pas siégé
au Bureau national et je souhaiterais rafraichir la mémoire de chacun sur la
brutalité des propos qui ont été tenus à notre égard et qui ne sont pas dignes
d’un camarade socialiste. Je parle des propos tenus par notre Premier ministre
Manuel Valls dans son entretien à l’Obs. Aussi, s’entendre traiter de
« gauche passéiste au surmoi marxiste » relève du plus grand mépris.
Nous pourrions lui retourner le compliment en qualifiant son action de
blairisme rétrograde. Mais quand nous critiquons la politique du gouvernement,
nous employons des arguments de fond. Nous restons sur le terrain politique. Nous
ne nous abaissons pas à des caricatures grossières.
La brutalité avec laquelle le gouvernement traite tous ceux
qui critiquent de prêt ou de loin sa politique trouve finalement son
prolongement dans les événements tragiques qui ont débouché sur la mort de Rémi
Fraisse. Cette inaptitude au dialogue ne peut qu’entrainer un rapport de force
désastreux pour la vie politique de notre pays. Je ne m’étendrai pas sur la
mort de Rémi Fraisse qui, je le rappelle, fut un de nos camarades au Parti
socialiste et sur laquelle l’enquête en cours fera toute la lumière. Je ne
dirai qu’une chose : cette situation est le résultat symptomatique d’un pouvoir
qui refuse le débat et adopte le principe d’exclusion pour imposer ses choix, incapable
de la moindre écoute, autiste à toute revendication. Jamais la gauche ne
devrait avoir recours aux mêmes procédés que ceux qui caractérisent la droite
pour traiter un conflit social. C’est ici l’échec de nos valeurs les plus
fondamentales.
Quelles réponses apportons-nous à la désespérance
sociale ? Les chiffres du chômage sont à nouveau tombés, ils sont encore
calamiteux. Qui s’en inquiète ? Cela ne fait même pas l’objet d’une intervention
dans ce Bureau national. Alors on a beau jeu de brandir l’épouvantail Alain
Jupé pour nous contraindre à faire bloc derrière un gouvernement qui affiche à
son bilan un demi-million de chômeurs supplémentaire.
Tandis que Michel sapin se propose de réduire le périmètre
de la taxe sur les transactions financières (encore un renoncement), François
Hollande invite les entreprises françaises à s’impliquer dans l’exploitation
des sables bitumeux au Canada. Comme le rappel Delphine Batho à ceux qui l’auraient
oublié : « c’est l'endroit où
il y a une catastrophe écologique gigantesque, des destructions de la forêt
boréale, des égouts à ciel ouvert, et c'est le pétrole qui est le plus sale du
monde ». Il faut avouer que c’est du meilleur effet avant la grande
conférence mondiale sur l’écologie.
Je voudrais revenir maintenant sur ce qui s’est passé
dernièrement au parlement. Je profite de la présence de Jean-Marc Germain pour
poser la question. Comment est-ce possible que des parlementaire socialistes
votent avec la droite pour rejeter un amendement sur la progressivité de la
CSG, une promesse de campagne de François Hollande ? Même si celui-ci
n’était pas formulé ainsi, il était question de fusionner CSG et impôt sur le
revenu, ce dernier étant progressif cela revient au même. Expliquer-moi comment
peut-on voter avec la droite contre ce qui constitue un engagement présidentiel auprès des
français ? Est-ce que je pourrais avoir une réponse de la part Jean-Marc
et bien sûr de notre Premier secrétaire ?
Commentaire de l'auteur :
Aucune réponse a été formulée.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vos réactions nous intéressent…