REVUE DE PRESSE. Les éditorialistes se font l'écho
des experts sur le climat, qui ont délivré un "message
alarmiste" dimanche.
Le fleuve Gan (Chine) complètement asséché à cause du
réchauffement climatique. STR
"Apocalypse climatique", "défi immense",
"signal d'alarme"... Au lendemain de la publication par
les experts sur le climat d'une
évaluation mondiale alarmante, les éditorialistes de la presse
quotidienne veulent croire à une réaction des politiques. Même s'ils jugent
sévèrement "les écologistes" qui "feraient mieux de se
concentrer sur cette question vitale du réchauffement climatique, plutôt que de
se retrouver à manifester aux côtés d'anarchistes ou de casseurs". Revue
de presse.
"Voici un quart de siècle, lors de la création du
Groupement d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), il
faisait froid à la Toussaint. On se rendait dans les cimetières avec des
manteaux. Or nous venons de passer un week-end en tee-shirts et lunettes de
soleil !" s'emporte Alain Dusart dans "L'Est Républicain".
"Pendant ce temps, à Copenhague, les experts du Giec étaient à l'ouvrage.
En présence du secrétaire général de l'ONU, ils ont délivré un
nouveau message alarmiste sur les 'effets sévères et irréversibles' du
réchauffement climatique."
"Un round de négociations va s'étirer pendant un an
avant la conférence de Paris fin 2015 où les pays signataires devront
s'engager. À ce stade, le pessimisme est de rigueur. En un siècle, la
température a grimpé de presque 1 degré et le niveau des mers de 19
centimètres", s'alarme l'éditorialiste.
Un enfant né en 2014 a toutes les chances de connaître
l'apocalypse climatique puisque, sur le siècle écoulé, la teneur en dioxyde de
carbone est supérieure à celle produite pendant 800.000 ans."
Et de prévenir : "D'ici à 2050 il faudra réduire cet
accélérateur des gaz à effet de serre de 40 % à 70 %, et les supprimer d'ici à
2100. Le tout dans un esprit de coopération, c'est-à-dire en renonçant aux intérêts
particuliers. Autant dire une belle utopie et un défi immense à relever si
l'humanité ne veut pas finir carbonisée."
"Un compromis est atteignable"
"En adoptant en octobre un nouveau plan de réduction
des émissions de gaz à effet de serre correspondant au minimum requis par les
experts du Giec, l'Union Européenne a démontré qu'un compromis est atteignable
entre des pays aux intérêts divergents, y compris dans un contexte économique
plaçant logiquement la croissance et
l'emploi en tête des priorités", se réjouit malgré tout Dominique Garraud,
dans les colonnes de "La Charente Libre".
"Il revient singulièrement à François Hollande de
convaincre les plus réticents des pays qui se retrouveront en décembre à Lima
pour préparer la conférence de Paris. Sa visite officielle débutée hier dans un
Canada pleinement engagé dans l'exploitation - ravageuse - pour l'environnement
de ses ressources en gaz et en pétrole de schiste aura ainsi valeur de
test."
Les écolos "nuisent à la cause suprême qu'ils devraient
défendre"
"Les écologistes feraient mieux de se concentrer sur
cette question vitale duréchauffement
climatique, plutôt que de se retrouver à manifester aux côtés
d'anarchistes ou de casseurs", juge de son côté Bruno Dive, pour
"Sud-Ouest". "Par la multiplication de déclarations
intempestives de leurs leaders, par leurs réticences ou leur retard à condamner
des violences inadmissibles, ils nuisent à leur crédit et à la cause suprême
qu'ils devraient défendre."
Cécile Duflot, pour ne citer qu'elle, donne l'impression
d'être plus en guerre contre François Hollande ou Manuel Valls, que pour la
préservation de la planète."
"Sans doute ce président et ce gouvernement ne
montrent-ils pas une fibre verte très poussée", affirme l'éditorialiste.
"Mais ils ont fait voter une loi sur la transition énergétique que
les écologistes ont agréée. [...] Cette cause est noble ; elle est même
vitale. Pourquoi la discréditer en s'affichant dans des manifestations avec des
"alliés" pour le moins douteux et souvent violents ? Rien ne devrait
faire "barrage" à la lutte contre le dérèglement climatique."
"Avant qu'il ne soit trop tard"
"La montée des épisodes climatiques extrêmes
fragilisant la sécurité alimentaire et la disponibilité en eau, les décennies à
venir vont voir s'amplifier les déplacements de populations et les conflits
pour l'accès aux ressources", prédit quant à lui Philippe Waucampt
dans "Le Républicain Lorrain". "En tirant une nouvelle fois le
signal d'alarme, le Giec tente
de mobiliser les Etats avant qu'il ne soit trop tard. L'objectif de limiter à
deux degrés l'augmentation de la température d'ici à 2050 suppose de réduire de
moitié au minimum les émissions de gaz à effet de serre. Ce que l'accès à un
pétrole redevenu moins cher est loin de garantir."
Et l'éditorialiste de s'inquiéter du "risque de voir
l'actuel monde multipolaire s'avérer encore plus incontrôlable politiquement
[et] d'observer une radicalisation de la conscience écologiste dont les
événements de ces derniers jours en France ne sont sans doute qu'un avant-goût".
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