jeudi 22 mai 2014

TAFTA, le point de vue de Thomas Petit

Le positionnement de la motion4 n'a pas encore fait l'objet d'un consensus et d'une consultation de ses militants sur le TAFTA. La tribune de notre camarade Thomas Petit, Conseillé national et délégué à l'Europe pour la motion 4, reste l'expression d'un point de vue personnel. Merci à lui d'alimenter le débat sur ce sujet complexe qui fait polémique. Vos réactions sont attendues.



Traité transatlantique : pourquoi il faut voter pour le Parti Socialiste Européen

Les medias parlent beaucoup du traité transatlantique.
Les populistes, que ce soit Marine LePen ou Jean-Luc Melenchon, s'opposent frontalement à ce traité.
Vous ont-ils dit de quoi il s'agissait ? Ont-ils proposé des options différentes ? S'opposent-ils à un mauvais accord ?

La réponse est non aux trois questions.

Les populistes s'opposent pour s'opposer.

Pourtant, l'accord n'existe pas : il n'y a qu'un mandat de négociation visant à faciliter les échanges entre la France et les USA en diminuant les barrières de marché.
Ces ouvertures pourraient notamment empêcher les USA de bloquer un contrat comme celui des A400M.

Les négociations vont prendre beaucoup de temps (environ 6 ans).
Le résultat devra être validé par le Parlement Européen ET par les 42 Parlements nationaux !
Quel sens cela a-t-il de ne pas vouloir discuter alors qu'il y a tant de pare-feux pour éviter l'application d'un mauvais accord ?

Non seulement ça n'a pas de sens mais ce serait dangereux pour tous les citoyens européens et en particulier pour les travailleurs.
Si l'Union Européenne ne détermine pas avec les USA les normes qui s'imposeront au monde, ce sont les chinois qui le feront.
Les populistes sont-ils donc pour que ce soient les normes chinoises qui s'imposent à nous ???
Bien sur, ils vous diront non, la main sur le cœur. Pourtant c'est bien l'enjeu principal de ces négociations.

Évidemment, un tel accord pourrait aboutir à une ouverture désordonnée et dérégulée des marchés.
Il serait inconcevable pour les socialistes européens que soit mise en place une instance d'arbitrage privée qui serait au-dessus des Etats par exemple.
On peut effectivement s'inquiéter lorsque l'on lit le programme des centristes européens représentés par Verhofstadt, et soutenus par l'UDI de Bayrou, ou encore celui de la droite pro-européenne (PPE ou Parti Populaire Européen) dont le candidat est M. Juncker,1er ministre du Luxembourg et défenseur à ce titre pendant 20 ans du secret bancaire.

Les socialistes européens et leur candidat Martin Schulz posent au contraire des conditions fortes, des lignes rouges, et donnent la possibilité aux électeurs de valider un mandat clair. Ce mandat est à la fois responsable en permettant la discussion, et protecteur en donnant clairement aux USA les lignes rouges à ne pas dépasser :
• exception culturelle ;
• préservation du principe de précaution (et donc de la possibilité d'exclure les OGMs par exemple) et des préférences collectives en matière d'éthique, de droit du travail, de la santé, qui fondent le modèle social européen ;
• préservation des indications géographiques comme les appellations d'origine contrôlée (AOC) ;
• protection des services publics ;
pas d'instance d'arbitrage privée ;
• protection des données personnelles (l'accord SWIFT a déjà été bloqué par le Parlement Européen) ;
• protection de la propriété industrielle et intellectuelle (l'accord ACTA a déjà été bloqué par le Parlement Européen).

Contrairement aux populistes, il s'agit d'un message de vérité proposé aux électeurs.
D'ailleurs, seuls les socialistes européens proposent que les négociations soient transparentes et communiquées aux citoyens.

Voter socialistes est donc le seul vote permettant de s'assurer que l'Union Européenne aura son rôle à jouer sur la scène internationale dans les prochaines années sans détruire le modèle social européen.
Au contraire, laisser la discussion se faire sans nous reviendrait à jeter en pâture nos travailleurs et nos citoyens vers les normes les plus faibles.
Le Parlement Européen a déjà montré dans les actes qu'il ne laisserait pas passer un bon accord. Les socialistes posent d'ores-et-déjà les termes d'un bon accord.

Nous serons vigilants à ce que la boussole de nos représentants au Parlement Européen ne soit pas l'espérance d'un gain d'une croissance de 0,5 % mais bien le progrès social que l'on peut tirer d'un partenariat transatlantique notamment pour favoriser la transition écologique en Europe et dans le monde.


1 commentaire:

  1. le problème avec le traité TAFTA est qu'il va à rebours des politiques de développement des petites et moyennes entreprises qu'on voudrait mener. Sur le fond, une harmonisation des règles entre différentes zones signifie que les entreprises, quelle que soit leur taille, devront s'adapter aux nouvelles règles, mais aussi que les plus puissantes (en terme de lobbying) peuvent imposer des règles qui les avantagent.
    Alors que l'hétérogénéité des règles entre les différentes zones permettent à de petites entreprises de se développer dans des niches sur des marchés protégés avant de passer à une échelle supérieure, l'homogénéisation va les contraindre à arriver immédiatement dans un marché hyper-concurrentiel.

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