J'accuse les candidats de gauche d'avoir fait perdre la gauche, alors que celle-ci aurait du être au second tour. Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, en entretenant une division stérile, portent l'entière responsabilité de cet échec.
J'accuse Benoît Hamon d'avoir démissionné après sa proposition d’unité derrière sa candidature à l'issue des primaires. On ne règle pas le sort de la gauche dans l'arrière-salle d'un café chilien, mais dans la transparence démocratique, devant les électeurs. Hamon s'est rangé à l'idée que la candidature de Mélenchon s'effondrerait à son profit en passant un accord unilatéral avec les écologistes. Il a perdu son bras de fer. Son score ridicule nous coûte la victoire.
J'accuse Mélenchon de n'avoir jamais recherché l'unité de la gauche, refusant toute conciliation, s'appuyant sur la frange la plus sectaire de ses militants, alors que 71 % de ses électeurs aspiraient au rassemblement et 93 % pour les électeurs de Benoît Hamon. La théorisation du rassemblement du « peuple » au détriment de l'unité de la gauche subit un désaveu cinglant. Ce n'est pas faute d'avoir alerté. Malgré la faiblesse du score de Benoît Hamon et une droite plombée par les affaires, le candidat de la France Insoumise arrive quatrième.
J'accuse Benoît Hamon d'avoir perdu tout sens des priorités en passant la fin de sa campagne à attaquer le programme de la France insoumise pour tenter de retenir les électeurs, foulant aux pieds le pacte de non-agression passé avec Mélenchon. Pendant ce temps, Jacques Généreux et Thomas Piketty, responsables de leurs programmes respectifs, affichaient un accord quasi unanime sur le fond. L'ennemi, c'est la droite et l'extrême droite, pas L'avenir en commun.
J'accuse d'autant plus facilement le candidat de la France insoumise d'avoir pris en otage le peuple de gauche, que je suis de ceux qui ont appelé à voter massivement pour lui afin de lui donner toutes ses chances. Nous sommes des milliers à l'avoir exhorté au rassemblement de la gauche. Son entêtement suicidaire et sa rivalité avec Benoît Hamon nous valent 5 ans de souffrances sociales supplémentaires qui seront un marchepied pour la candidate d'extrême droite.
Aucun tribun du peuple, aucun "futur désirable" ne remplaceront le rassemblement des forces de gauche. C'est la leçon du Front populaire, de la gauche plurielle, de Siriza en Grèce et du gouvernement de coalition au Portugal. Nous ne pouvons que condamner fermement les candidatures aventurières et leur inconséquence. Elles désespérerent les luttes sociales, retardent l'unité syndicale et politique.
Insoumis, socialistes, communistes et écologistes doivent reprendre le chemin du dialogue et reconstruire la gauche sur des bases fraternelles, solidaires et démocratiques et cela dès les législatives. Ne nous laissons pas enfermer dans le combat des chefs. Sans unité rien de grand n'est possible.
La gauche aurait pu être en tête au premier tour probablement, mais cela n'en fait pas une force majoritaire dans le pays pour autant. Le système de vote de la 5eme république est ainsi fait que ce que l'on perçoit majoritaire ne l'est en fait pas, ce qui concourt au dévoiement de la démocratie et aux errances de l'électorat. Ceci étant dit je partage l'avis de ce post, ni Mélanchon ni Hamon n'ont été à la hauteur de l'Histoire.
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