Nous voulons un gouvernement clairement socialiste

Le nouveau gouvernement Valls se qualifie de gouvernement de clarté. Mais quelle clarté ? Nous passons d’un gouvernement de combat à un gouvernement de clarté, comme si la sémantique était plus importante que la politique menée.

François Hollande et Manuel Valls sortent tous les ministres critiques pour rester dans un entre soi suicidaire. Ils ne veulent plus entendre de voix dissonantes et annoncent clairement qu’ils ne veulent pas appliquer le programme pour lequel le Président a été élu.

Le Premier Ministre et son gouvernement annoncent clairement qu’il n’y a pas d’autre politique possible qu’une politique de l’offre qui au mieux peut être qualifiée de sociale-libérale, mais plus certainement encore qualifiable de politique de droite.

Il s’agit là clairement d’une trahison de tous les électeurs de gauche qui n’ont pas porté seulement une personne au pouvoir mais bien un programme. Les membres du Parti Socialiste n’ont pas validé une telle politique lors de leurs derniers travaux collectifs en 2010. Cela pose le problème grave du respect de la démocratie.

Les cadres du Parti Socialiste doivent prendre la mesure de la déception des électeurs et en tirer les conséquences graves et responsables qui s’imposent si le PS veut survivre à ce véritable putsch idéologique conduit par un ultra-minoritaire n’ayant recueilli que 5% des votes lors de primaire socialiste.

D’ailleurs, le rôle du Parti est également ici en jeu : il ne peut se contenter d’être le faire valoir de celui qui a pu se faire élire grâce aux voix de tout le peuple de gauche. Le Parti doit être un lieu de débat, un laboratoire d’idées et de propositions, proche des militantes et militants. C’est bien ce que nous entendons faire savoir lors des prochains Etats Généraux en présentant des cahiers de doléances.

Il y a tout lieu, de plus, de s’interroger sur la façon dont est traité le Parlement, sans cesse menacé par une possible dissolution pour éviter tout débat. Son rôle et son utilité devront aussi être questionnés lors de ces Etats Généraux qui ne peuvent plus être focalisés sur le nombril socialiste.

Nous ne pouvons ainsi aujourd’hui que dénoncer cette orientation politique prise par le Président de la République et le Premier Ministre qui ouvre le chemin à l’arrivée au pouvoir de Marine Le Pen en refusant d’entendre le sens du vote FN et d’une abstention massive. Le gouvernement continue, s’obstine et garde la voie d’une prétendue responsabilité courageuse, alors qu’il s’agit de l’orientation la plus inconsistante et irresponsable jamais prise par un gouvernement qui se dit de gauche.

Pour toutes ces raisons, nous appelons à la clarification au sein du Parti Socialiste par la tenue d’un congrès sur une durée suffisante pour que les militants puissent vraiment s’exprimer et débattre. Ce congrès doit clairement fixer l’orientation du Parti Socialiste en faisant un choix clair soit sur la ligne du gouvernement, ce qui impliquera le départ de tous ceux qui ne peuvent soutenir une telle politique, soit sur une autre orientation revenant aux valeurs fondamentales socialistes qui seules permettront le rassemblement de la gauche.

Pour Oser Plus Loin Plus Vite, le choix est clair :
nous voulons enfin un gouvernement socialiste !