Par Frédéric Lutaud, membre du Bureau national du PS pour la motion 4
Deux ans se sont écoulés depuis le congrès de Toulouse. La vocation de la motion 4 est restée intacte : porter les engagements du discours du Bourget et encourager le gouvernement à oser plus loin, plus vite, dans la construction d’un nouveau modèle de développement. Avec les 10 000 militants qui nous ont porté au Conseil national et au Bureau national, nous partageons toujours l’indignation de notre Premier signataire Stéphane Hessel devant le creusement des inégalités, les excès de la finance et l’incurie du chômage de masse. La crise sociale et écologique ne trouvera de résolution sans une autre répartition des richesses, sans un changement de politique économique et monétaire maintenant.
Deux ans se sont écoulés depuis le congrès de Toulouse. La vocation de la motion 4 est restée intacte : porter les engagements du discours du Bourget et encourager le gouvernement à oser plus loin, plus vite, dans la construction d’un nouveau modèle de développement. Avec les 10 000 militants qui nous ont porté au Conseil national et au Bureau national, nous partageons toujours l’indignation de notre Premier signataire Stéphane Hessel devant le creusement des inégalités, les excès de la finance et l’incurie du chômage de masse. La crise sociale et écologique ne trouvera de résolution sans une autre répartition des richesses, sans un changement de politique économique et monétaire maintenant.
Considérant avec vigilance les
renoncements successifs du gouvernement sur l’encadrement des salaires, la
séparation des banques d’affaires et de dépôts et la révolution fiscale, nous
avons tenu un discours constructif pour que la gauche prenne ses
responsabilités. L’augmentation des minimas sociaux nous a semblé insuffisante
et nous avons demandé un geste significatif de la part d’un gouvernement
socialiste. Puis, nous avons pris clairement position contre l’allongement des
cotisations retraite qui maintient plus longtemps les salariés sur le marché du
travail alors que tant de chômeurs ont besoin d’y rentrer. Nous n’avons pas été
entendus, mais jamais nous n’avons renoncé à nos engagements en apportant aussi notre soutien au mariage pour tous, à la loi sur l’économie sociale et solidaire, en
faisant campagne pour les Européennes ou en défendant encore récemment la
réforme pénale.
En début année, François
Hollande a surpris tout le monde en se déclarant pour une « politique de
l’offre » essentiellement tournée vers la baisse du « cout du
travail », sans jamais évoquer le coût exorbitant du capital. Cette
orientation n’a jamais fait partie du programme socialiste et elle rentre en
contradiction avec le texte de notre motion. Ce n’est pas en jouant la surenchère
dans le dumping intra-européen que nous construirons l’Europe sociale. Ce n’est
pas avec 40 milliards d’allègements fiscaux que les PME trouveront des
débouchés alors que la demande est insuffisante. Les 50 milliards de coupe
budgétaire et l’absence de lutte contre l’évasion et la fraude fiscale sont incompatibles
avec une politique d’investissements publics nécessaires à la transition
écologique. Mais encore, nous ne traiterons pas le chômage de masse sans une
autre répartition du travail et sans un autre pilotage de la création monétaire
à l’échelle de l’Europe. La « politique de l’offre » s’est révélée un
échec partout où elle a été appliquée et vous l’avez désavouée à 70% lors de la
dernière consultation militante de la motion 4.
Depuis, le Parti socialiste
a subi deux débâcles historiques successives, aux municipales et aux
européennes. Notre électorat nous a sévèrement sanctionné dans les urnes et la
cote de popularité de notre Président est au plus bas. Nombreux sont ceux qui
portent un regard désabusé sur la politique du gouvernement et s’interroge sur
l’attitude à adopter. Cela nous a valu quelques divisions au sein de notre
motion et la démission de certains de nos camarades partis pour d’autres
aventures politiques. Faut-il continuer à soutenir le gouvernement ou rentrer
dans l’opposition ?
Nous pensons que nous
n’avons pas d’autre choix que de rester fidèles à nos engagements. Jaurès
disait : « le courage politique c’est de chercher la vérité et de la
dire ». C’est ce que nous nous efforçons de faire à chaque fois que le
gouvernent s’égare. Nous n’opterons ni pour un soutien inconditionnel, ni pour
une critique systématique. Mais, il nous semble qu’un changement de cap reste
indispensable. Celui-ci ne sera possible que dans un rassemblement unitaire de
la gauche. Nous invitions à engager des
discussions avec tous ceux qui souhaitent construire un nouveau modèle de
développement sans attendre le retour utopique de la croissance. Il ne s’agit
pas de se dissoudre et encore moins de perdre notre identité mais de prendre
toute notre place dans une dynamique de rassemblement pour convaincre de nos
solutions et de nos valeurs. Nous n’avons pas d’ennemi à gauche et nos idées
doivent devenir majoritaires pour sortir de la crise.
Sauver notre parti nécessite
un dialogue constructif et responsable avec toutes les sensibilités du PS comme
avec la société civile, dans nos régions comme au Bureau national. Et au-delà
de nos rangs, nous devons travailler au rassemblement unitaire de la gauche
pour faire obstacle au Front national et construire un nouveau modèle de
développement à la poursuite du progrès social et de la protection de
l’environnement.
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