Par Frédéric Lutaud,
membre du Bureau national du Parti socialiste pour la motion 4
membre du Bureau national du Parti socialiste pour la motion 4
Je
voudrais revenir sur l’idée de « fragmentation », qui pourrait s’avérer
funeste pour notre parti. Jean-Christophe, j’ai bien entendu que
tu nous mettais en garde contre toutes tentations de division qui déboucheraient
sur une recomposition à gauche en dehors du Parti socialiste.
Comme
tu le sais, je fais partie d’une motion qui dialogue avec les autres courants du
Parti socialiste. Nous organisons même des réunions publiques avec d'autres
formations politiques de gauche afin d’échanger. Le dialogue est d’ailleurs
plutôt fructueux. Si nous faisons cette démarche avant tout c’est parce que nous la
pensons essentielle. Essentielle, car nous ne résoudrons pas la crise dans les
couloirs de Matignon ni de Solferino, mais en rassemblant la gauche dans un
projet commun. Et pas seulement les organisations politiques, il est indispensable,
comme l’a rappelé mon camarade Patrick Ardoin, d’y associer aussi la société civile.
Ce n’est pas l’idée de fragmentation qui nous travaille mais plutôt l’idée de
convergence.
Le
danger, il se trouve plutôt à l'intérieur de notre parti. Car au cœur de la crise que
traverse notre organisation politique, il y a une véritable fracture entre ceux qui soutiennent
cette erreur historique qu’est le « pacte de responsabilité » et ceux
qui demandent une autre politique. Autrement dit ceux qui demandent que soient mis en œuvre
au moins le programme du Bourget même si notre motion souhaite que nous allions
plus, loin plus vite. Car nos électeurs ne nous ont pas pardonné une ligne
politique pour laquelle ils n’ont jamais voté. Nos électeurs n’ont jamais voté
pour un « socialisme de l’offre » et pour la baisse du « coût du
travail ». Si nous le changeons pas rapidement d’orientation politique
nous signons probablement l’arrêt de mort du Parti socialiste.
Alors
bien sûr, tu viens de proposer des Etats généraux de notre parti. J’espère que
ce sera l’occasion de redéfinir nos engagements et de proposer des solutions concrètes.
Car la politique du gouvernement est sans solutions face à la crise de l’emploi. Les
chiffres du chômage sont désastreux et le FN prospère sur la misère sociale.
Les
Etats Généraux, je propose que nous commencions à les faire entre nous,
ici-même au Bureau national, en commençant par répondre aux questions que je
pose inlassablement avec beaucoup de détermination, comme tu l’as souligné la
dernière fois. Comment répartir les gains de productivité ? Comment
répondre à la crise du chômage de masse dans une société qui produit de plus en
plus avec de moins de travail humain ? Comment trouver le chemin d’une
prospérité sans croissance ?… Bref, toutes ces questions que je te pose et que
j’ai posées à ton prédécesseur mais aussi à Guillaume Bachelay, qui
d’ailleurs a promis de réagir lors de ma dernière intervention… mais cela
fait maintenant deux ans que j’attends sa
réponse.
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