Par Laure Durand, membre du conseil national du PS pour la motion 4
Puisque Jean-Christophe, tu nous a toutes et tous rassurés
quant a ta volonté du débat respectueux, de la parole sans faux semblant, et
nous avons pu en avoir plusieurs illustrations ce matin, j'en profite pour prendre la parole. En toute
humilité mais sans concession ».
Il n'est pas vrai que ces ouvriers et ces employés se ruent
sur le FN, ils s'abstiennent surtout eux aussi, comme la majorité des citoyens.
N'oublions pas que le 1er parti de France, auj. Ce n'est pas le FN mais le
parti des apathiques, le parti des abstentionnistes.
Nous avons 2 missions qui s’ouvrent à nous aujourd’hui.
La première mission est de créer un nouveau rassemblement.
Tu l’as dit Jean-Christophe, nous devons reconstruire une union sur un socle
commun.
À 2 conditions :
La première est que nous respections nos partenaires.
Si nous considérons toutes leurs idées comme irréalistes et
toutes leurs critiques comme non fondées et irresponsables, alors nous ne
pourrons que continuer de diviser la gauche. Notre premier ministre et camarade
Manuel Valls nous a alerté contre ceux qui ne souhaiteraient pas sérieusement
gouverner. A titre personnel je me demande donc quelles sont ces alliances que
Manuel Valls appelle de ses vœux.
La seconde est de redonner confiance par les actes. Comment
pourrons-nous convaincre de la possible mise en œuvre d’un programme commun...
si nous ne le faisons pas alors que nous sommes déjà au pouvoir !
La deuxième mission consiste à retrouver nos électeurs.
Et là je ne peux qu’exprimer la colère que l’on entend
jusque dans les sections : qui a voté pour un socialisme de l’offre ??? Qu’est-ce
que le socialisme de l’offre ?
Nos électeurs du premier tour comme du second ont d’abord
entendu le discours du Bourget. Ils ont entendu notre proposition numéro 9
visant à supprimer 30 milliards de niches fiscales pour réinvestir dans la fonction
publique.
Ils ont entendu notre volonté de faire une vraie réforme
fiscale de fond.
Ils ont entendu notre volonté de justice et de remise en
cause des programmes néo-libéraux. C’est aussi ce que nous avons dit pendant
les européennes avec ou sans collage nocturne d'affiches. Mais le problème ce
ne sont pas les affiches mais les mots qui ne sont plus lus, plus crus.
Nous ne représentons pas l’alternative nécessaire à la
droite qui puisse redonner espoir et faire barrage à l’extrême droite. Alors, nous devons à nouveau assumer d’être de gauche.
Retrouvons notre fierté de défendre des idées saugrenues et
anachroniques selon la droite et les médias comme la réduction du temps de
travail, les emplois jeunes ou encore le vote des étrangers. Nous sommes forts
quand nous n’avons pas peur d’innover et d’imposer le progrès social. »
« Loi ESS, loi consommation, amélioration du congé parental,
abolition de la prostitution, non cumul des mandats ... bien-sûr qu’il y a des raisons d’être
fiers.
Mais cela ne saurait suffire, les électrices et les
électeurs nous l'ont dit aux municipales, en restant chez eux, chez nous, notamment
nous qui perdons notamment notre belle ville rose de Toulouse malgré un bilan
excellent et une campagne de terrain sans précédent. »
J'aimerais néanmoins finir, chers camarades par plusieurs
notes d’espoir.
De nombreuses initiatives sont lancées pour engager le
rassemblement de la gauche.
De nombreux députés rappellent le devoir de nos
parlementaires de contrôler l’exécutif dans le mandat qui a été donné pendant
les élections.
De nombreux militants, clubs, courants, nous alimentent d’idées concrètes
pour réduire notre dépendance à la finance et investir dans l’avenir.
— Regardons le rapport d’Alain Grandjean sur le financement
de la transition écologique par l’outil monétaire.
— Regardons la proposition de plan d’investissement de
la confédération européenne des syndicats.
— Regardons les propositions de réduction du temps de
travail en Suède et dans bien d’autres pays.
— Regardons vers Podemos, vers Syrisa, vers les mouvements
brésiliens qui œuvrent à une société post-croissance, plus juste, plus économe
et plus écologique.
Sans cet investissement volontariste et fort, nos électeurs
continueront de nous fuir. Mais la recomposition à gauche se fera. Elle sera longue, et se fera en dehors du PS.
Nous aimons notre parti, notre responsabilité est historique.
Nous connaissons l'histoire, nous savons aussi ce qu'il est advenu du Pasok ou
du PSOE en Espagne.
Nous ne souhaitons pas cela pour le parti socialiste
français et les forces progressistes de gauche Européennes ne le souhaitent pas
non plus.
Oui il faut se respecter. Se respecter c'est respecter notre
histoire, notre mémoire, nos promesses, les espoirs que notre électorat porte
sur nous.
Oui il faut revoir notre logiciel.
Pas pour le réorienter mais pour le renouveler, pour
l’adapter aux nouveaux outils et aux nouveaux problèmes. Ces outils existent. N’ayons plus peur de les utiliser et
redonnons dès maintenant la fierté d’être socialistes.
Chères et chers
camarades, je vous remercie.
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