Par Rémi Demersseman-Pradel, membre du Bureau national pour la motion 4
Je voudrais simplement évoquer le problème du
financement bancaires des entreprises, PME et TPE de France, et son impact
direct sur l’emploi.
Il y a une semaine, la BCE a baissé ses taux
de prêt aux banques et mis en place un taux de dépôt négatif. L’objectif est de
facilité l’accès des banques aux liquidités. Sans leur imposer de conditions
sur leurs marges financières et en espérant que les liquidités mises sur le
marché entraîneraient une baisse spontanée des taux de crédits et une
augmentation des prêts aux entreprises. Mais qu’est-ce qui garantit ce
résultat ?
Or il faut savoir qu’il y a actuellement plus
de 250 milliards d’Euros de trésorerie disponibles dans les entreprises en
Europe. Il n’y a donc pas un problème de disponibilité, mais un problème
d’allocation des ressources financières. Les banques notamment font un
arbitrage de placement de leurs liquidités vers les marchés, pas vers les PME
et TPE de France.
Cet arbitrage a un impact direct sur l’emploi
en France. En effet, les PME et TPE, ne pouvant pas se développer faute de
liquidités à investir, ne peuvent embaucher. Ma société a ainsi créé près de
300 emplois en 7 ans. Nous avons la capacité technique de créer 30 à 50
nouveaux emplois chaque année, et nous ne pouvons le faire en raison d’une
insuffisance de prêts bancaires, et ce alors même que mes résultats financiers
permettent de justifier la viabilité de l’entreprise. J’ai la volonté de céder
ma société à mes salariés, et cette volonté est empêchée en raison de cette
problématique qui m’impose d’avoir des investisseurs extérieurs dans mon
capital.
Il existe un moyen simple d’agir en la
matière. En permettant à la BCE de financier directement les Etats, ou de les
financer via la Banque Publique Européenne, les banques prêteront autant
d’argent en moins à l’Etat, ce qui leur libérera les montants correspondants
qu’elles pourront alors prêter aux entreprises. En leur imposant d’autres
contraintes, on peut financier les 3,6 millions de PME/TPE qui gèrent une bonne
partie de notre réserve d’emploi.
Cela me semble être intéressant à étudier dans
le cadre de notre groupe de travail Economie. Je vous remercie.
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