Le gouvernement a annoncé son plan de relance de 33 millions
d'euro pour mettre à niveau l'appareil productif Français. Depuis dix ans,
la compétitivité de l'industrie française n'a eu de cesse de se dégrader et le
secteur a détruit près de 800.000 emplois. Le problème viendrait notamment du
vieillissement de l'appareil productif, responsable d'une diminution de la
compétitivité hors prix nous dit une étude de Fondapol, mais les remèdes à l'amélioration de notre compétitivité sont-ils aussi valables pour améliorer le marché de l'emploi ?
En ce qui concerne les robots, la France affiche un retard
marqué dans l'industrie, avec une densité de 608 robots pour 10 000
employés, soit deux fois moins qu'en Italie (1 220), qu'en Allemagne (1
130) ou aux États-Unis (1 110), mais aussi 45 % de moins qu'en Espagne
(884) et 21 % de moins qu'en Corée du Sud (738). Avec 1 430 robots pour 10
000 employés, les fabricants automobiles japonais sont largement en tête.
Que
se passera-t-il si nous doublons le nombre de robots ?
Il reste qu'à production constante, la robotisation, qui
augmenterait la productivité horaire, causerait la destruction de nombreux
emplois. Ce que concède Robin Rivaton auteur de l'étude avec Christian
Saint-Etienne. Mais selon l'auteur, qui en profite pour évoquer le concept de
la destruction créatrice de Joseph Schumpeter, "avec une amélioration de
la compétitivité coût et hors coût, la robotisation nous offre de nombreuses
opportunités de revenir sur les marchés étrangers." La porte sera ouverte
sur de nouveaux emplois promet Robin Rivaton. Pour exemple, "au mois
d'avril, un des roboticiens a relancé en exclusivité un certificat pour le
métier de conducteur d'installations robotisées du fait de la pénurie de
personnel formé, argumente-t-il. Il manquerait près de 12.000
employés dans le secteur de la robotique. Les filières ne sont pas suffisantes.
Il faut ré-inciter les jeunes à se tourner vers l'industrie et ensuite ouvrir
suffisamment de places pour répondre aux besoins des industriels".
Seulement voilà, le concept de Shumpeters qui consiste à affirmer
que la croissance crée plus d'emplois qu'elle en détruit est totalement invalidé par la
réalité (lire : La vérité sur le chômage de masse). C'est donc se donner bonne conscience à peu de
frais en évacuant la question qui fâche : combien d’emplois seront détruits si nous
doublons le nombre de robots, cela l’étude ne nous le dit pas. Que vont devenir les salariés replacés par des machines ? Ce n’est pas embauchant 12.000 employés dans le secteur de la robotique que nous règlerons le chômage de masse.
Si tout le monde est d'accord pour mettre en place une
politique économisant du travail humain et améliorant l’appareil productif, il n'en
reste pas moins que celle-ci doit être accompagnée de mesures fortes pour
lutter contre le chômage de masse, sans quoi nous ne faisons qu'aggraver la
situation. Autrement dit, cela doit s'accompagner d'un partage équitable du travail comme des richesses. Force est de constater que nous ne voyons rien venir.
L'article
: 33 millions d'euros pour la robotisation des PME
Par ContrôlesEssais Mesures / 19 mars 2013
« Le plan annoncé par Arnaud Montebourg mardi matin à
Lyon, d'un montant global de 100 millions d'euros, ne se contentera pas
d'encourager la R&D et l'innovation. Il a clairement pour ambition
d'augmenter le nombre de robots industriels en service dans les PME.
L'industrie française accuse, en effet, un retard
préoccupant par rapport à ses voisins européens. Notre pays a même été dépassé
par l'Espagne en nombre de robots achetés en 2011.
Le projet Robot Start PME, initié par le SYMOP et soutenu
par l'Etat, vise à accompagner une cible de 250 à 300 PME dans l'intégration de
robots industriels. Déployé par le SYMOP avec le CETIM et le CEA-List, il
comprend trois étapes :
• une phase de diagnostic et de conseil des entreprises,
• une aide financière de 10% du coût du financement de
l'installation,
• un bilan en termes de gains de productivité, compétitivité
et d'emploi.
Pour le Président du Symop, Jean-Camille URING "ce plan
marque un tournant décisif dans la prise en compte par les pouvoirs publics de
l'impératif de remettre à niveau l'outil de production des PME françaises par
la robotisation, l'automatisation et l'ensemble des technologies de production.
Sur les 33 millions d'euros du plan, plus de 4 viendront des investissements
d'avenir, c'est une démonstration évidente de l'engagement de l'Etat."
Le Syndicat se réjouit aussi de rejoindre le "comité
robotique filière d'avenir" nouvellement créé qui va susciter une
meilleure visibilité et coordination des acteurs."
Pour Vincent Schramm, directeur général du SYMOP "il y
a une prise de conscience collective et une mobilisation du Ministère du
redressement productif qui peuvent permettre à la France de rattraper son
retard et de développer un projet d'avenir en matière de robotique au bénéfice
de la réindustrialisation." »
A l'évidence on ne peut pas refuser la robotisation de l'industrie sous peine de la voir disparaître. Il faut se tourner vers les secteurs créateurs d'emploi : transition énergétique, logement, agriculture bio, restauration de l'environnement....encore faut-il une volonté politique manifestement absente.
RépondreSupprimerLes oligarques attendent la reprise, ils peuvent toujours courir.
la robotisation est nécéssaire car elle débarasse le salarié de tâches difficiles ou dangereuses, l'image que nous en avons est celle de l'industrie automobile, la vRAI question n'est pas pourquoi des robots mais pour faire quoi et fabriquer quoi?L a productivité a quadruplé en peu d'années et il y aura des suppressions d'emploi, la question d'une planification revient peu à peu, la formation mles prévisions de nouveaux secteurs d'emloi tout cela doit être réfléchi et pensé en amont, les hauts fourneaux qui se meurent est la marque d'une fin d'époque mais pourquoi cet acier n'est pas utilisé ici et dans la bâtiment, il y a inadaptation de notre industrie aux réalités
RépondreSupprimerpar contre qui sait que 400000 metallos étaient en greve le 8mai en Allemangne et ont obtenu +5,6% d'augmentation... personne, cette industrie et ses dérivés n'est donc pas obsolete
,sur la question du chômage même constatation, nous payons 15 ans de régime de droite et les emplois supprimés sont condamnés depuis bien des années, la reconversion des activités, la reconversion des salariés cela se prépare sur des années ce qui n'a pas été fait, l'inadaptation de l'offre de formation,le manque de ccopération inter régions et l'inégalité territoriale de traitement voila un vrai danger,chacun pense s'en sortir seul... quelle erreur, alors que faire
recibler toutes les aides de l'état et les ouvrir à tous y compris les contrats aides, quelle différence entre un nonqualifié et un diplomé en ZUS aucune, tous les 2 chomeurs mais le 1er aura un contrat d'avenir, c'est une aberration, sur l'apprentissage il faut sortir de l'image de celui qui balaie l'atelier, pour cela à nous de contractualiser les accords sur la base d'il faut sauver la jeunesse de cepays et sortir le pays des difficultés mais pour cela il faut être irréprochable et nommer des missi dominici dans les départements pour mettre la nation en marche, la confiance on va la créer, question de temps, il y a en fait 5 milions de personnes sans travail, certains ont une "activité" peu sont indemnisés correctement et face à cela c'est la débrouille et les combines, je connais parfaitement ce sujet, mais le pays est riche, à nous de décider dans la justice des sacrifices à faire ,pour aller ers des jours meilleurs
Les robots ne sont intéressants que pour les tâches répétitives et/ou dangereuses ou pour produire des pièces à qualité quasi constante. Ils suppriment effectivement des emplois mais des emplois très durs et sous payés, répétitifs (tri de pièces, peinture automatisée, tri de fruits, ....). Par ailleurs, où s'arrête le robot, est ce qu'une machine à commande numérique à chargement automatique de pièces est un robot ? - Dans bien des cas, ce que fait le robot, personne ne le ferait parce que la tâche ne serait pas rentable ou parce que la qualité de la production ne serait pas assurée.
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RépondreSupprimerLe fait que le progrès technique apporte une disparition du travail humain jamais compensée par le développement de nouvelles activités depuis la seconde guerre mondiale devrait être une bonne nouvelle. Le problème c'est que notre organisation sociale n'a pas évolué en conséquence ce qui a amené un chômage endémique et un déséquilibre dans la répartition de la richesse. Ce double mouvement a mis fin à une phase de progrès social pour tous au profit d'un petit nombre qui accaparent actuellement le plus gros de la richesse produite. Ce faisant, il accumule sans pouvoir dépenser. Ils sont obligés les pauvres de placer leur argent et d'alimenter ainsi des bulles spéculatives qui ruinent nos pays quand elles éclatent.
RépondreSupprimerLe problème me semble t il ne vient pas de l'utilisation des robots; tant mieux si des machines font le travail à notre place, mais de la répartition entre tous des richesses dégagées par leur travail, c'est donc un problème politique de répartion des richesses entre les citoyens, dans un régime libéral c'est la pauvreté pour le plus grand nombre et l'élimination du plus faible c'est à dire celui qui ne réussira pas à trouver du travail.Il nous faut donc changer de modèle de société au profit de tous et non pas au profit de quelques uns.
RépondreSupprimerC'est exactement le point de vue partager par l'article : "Si tout le monde est d'accord pour mettre en place une politique économisant du travail et améliorant l’appareil productif, il n'en reste pas moins que celle-ci doit être accompagnée de mesures fortes pour lutter contre le chômage de masse, sans quoi nous ne faisons qu'aggraver la situation."
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