lundi 11 août 2014

Le gouvernement tétanisé par le scénario noir de la rentrée

PAR MARTINE ORANGE | 10 AOÛT 2014 

La rentrée s’annonce sous de sombres auspices pour le gouvernement. Selon les prévisions du Trésor, toute l’Europe, y compris l’Allemagne, est prise dans une spirale déflationniste. Tous les espoirs de retrouver la croissance, d’endiguer le chômage, de redresser les comptes publics risquent d’être réduits à néant. Montebourg milite pour un changement de politique. Valls hésite et Hollande ne dit rien.  

Déflation. François Hollande a lâché le mot. « Il y a un vrai risque déflationniste en Europe. En France, l’inflation n’a jamais été aussi basse », déclare-t-il le 3 août au Monde. En marge d’un entretien sur les relations avec l’Allemagne au moment du centenaire de la Première Guerre mondiale, le président de la République n’a pu s’empêcher de s’attarder longuement sur les risques encourus dans la zone euro. Comme si, après avoir découvert les sombres prévisions économiques lors du séminaire gouvernemental du 1er août, il estimait urgent de préparer l’opinion publique à une rentrée difficile. Comme s’il lui fallait prendre tout de suite à témoin les Français pour leur annoncer que le sol se dérobait sous ses pieds.

mercredi 6 août 2014


« M. Hollande, vous êtes comptable d'une certaine idée de la France qui se joue à Gaza »

LE MONDE | 04.08.2014 |Par Rony Brauman (Ex-président de MSF, professeur à Sciences Po), Régis Debray (Ecrivain et philosophe), Edgar Morin (Sociologue et philosophe) (Directeur de recherches émérite au CNRS) et Christiane Hessel (Veuve de Stéphane Hessel)

« Quand la violence crée une spirale incontrôlée et la mort de 300 civils innocents, la situation exige une réponse urgente et déterminée », viennent d'indiquer à bon escient le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, au moment d'élever au niveau 3 les sanctions économiques contre la Russie.

On ne sait pas si le président russe, Vladimir Poutine, où l'un de ses subordonnés, a donné l'ordre de faire sauter en vol le Boeing 777 de la Malaysia Airlines. Mais il y a déjà cinq fois plus de civils innocents massacrés à Gaza, ceux-là soigneusement ciblés et sur l'ordre direct d'un gouvernement. Les sanctions de l'Union européenne contre Israël restent au niveau zéro. L'annexion de la Crimée russophone déclenche indignation et sanctions. Celle de la Jérusalem arabophone nous laisserait impavides ? Peut-on à la fois condamner M. Poutine et absoudre M. Nétanyahou ? Encore deux poids deux mesures ?

lundi 4 août 2014

S.O.S PALESTINE

STOP AUX MASSACRES  DANS LA BANDE DE GAZA !

Stéphane Hessel portait la cause palestinienne dans son cœur  et il le faisait savoir ! Il s’est à plusieurs reprises indigné contre  la guerre et la colonisation  que les gouvernements de droite extrémistes d’Israël livraient à la Palestine. Il prônait la coexistence des deux peuples dans deux états indépendants,  côte à côte, en évoquant tous les indignés des deux cotés qui militaient pour la paix !

Nous, signataires  de la motion  du Parti Socialiste portée alors par Stéphane Hessel lors  de notre dernier congrès continuons à porter ce flambeau.

La guerre disproportionnée, entre l’armée israélienne et le groupe armé du Hamas à laquelle nous assistons aujourd’hui, devient un massacre contre le peuple palestinien, contre un peuple enfermé dans un camp, une prison à ciel ouvert.

Le conflit israélo-palestinien par Stéphane Hessel


vendredi 1 août 2014

Une société sans croissance: la politique à l’heure de la « grande stagnation »

Par Fabien Escalona publié le 28.07.2014
Enseignant à Sciences Po Grenoble

L’entrée des démocraties occidentales dans une ère sans croissance paraît de plus en plus crédible. Or, le triomphe de l’Etat nation libéral-démocratique et social a été profondément lié aux «Trente Glorieuses». Que peut-on en attendre pour l’avenir de nos régimes politiques ?

Nicolas Sarkozy se faisait fort d’aller la «chercher avec les dents», tandis que François Hollande la guette désespérément. En son nom, Pierre Gattaz prétend « tout renégocier » : aucun sacrifice ne serait de trop pour précipiter son retour, du Smic aux seuils sociaux dans les entreprises. Au niveau de l’Union européenne (UE), une stratégie baptisée « Europe 2020 » lui a été dédiée, en l’affublant des adjectifs «intelligente, durable et inclusive».

mercredi 30 juillet 2014

Que chacun travaille moins pour que tous travaillent !


Chômage en hausse, économie en berne, faut-il une nouvelle fois mettre des points sur les « i » ?  La nouvelle augmentation du nombre des chômeurs – la huitième hausse mensuelle consécutive, +0,3%, record battu avec 3 millions 660.000 inscrits à pôle emploi – ne va malheureusement rien changer à la stratégie, s’il en est, de lutte contre ce fléau déstructurant pour la société.

dimanche 27 juillet 2014

Retour à une croissance séculaire faible ou deuxième révolution industrielle ?

Le débat Gordon vs Brynjolfsson et McAfee

Par Bertrand Jacquillat - 24/07/2014

Aux Etats-Unis comme en Europe, on constate un déclin du poids de l’industrie au profit du secteur des services. Le même basculement semble s’opérer entre ces deux secteurs que celui intervenu dans la seconde partie du XXe siècle entre l’agriculture et l’industrie. Celui qui s’opère aujourd’hui est à relativiser dans la mesure où, en s’externalisant, une partie des services n’est plus comptabilisée dans l’industrie. Ce basculement est par ailleurs normal, les gains de productivité dans l’industrie étant supérieurs à ceux dans les services, les prix relatifs des premiers par rapport aux seconds baissent, ce qui mécaniquement diminue leur part dans la comptabilité nationale.

jeudi 24 juillet 2014

mardi 22 juillet 2014

Pour une analyse profane des conflits

Peut-on comprendre la guerre au Mali si l’on fait l’impasse sur la difficile survie des tribus qui peuplent le vaste désert du Sahara ? Que le drapeau des rebelles soit celui de l’islamisme radical ne change rien aux données profanes, économiques, sociales et politiques qui, là comme au Liban, en Irak, en Iran ou en Palestine, constituent le terreau des affrontements et des crises.

par Georges Corm, février 2013

Ecologie : « Sortir de l'idée du recyclage à l'infini »


PAR JADE LINDGAARD | 15 JUILLET 2014

Le mythe du recyclage à l’infini est un leurre en l’état de nos processus industriels, alerte Philippe Bihouix, ingénieur, qui, dans son livre L’Âge des low tech, plaide pour les « basses technologies ». Ou comment « revenir à l’âge des Visiteurs, mais avec le dentiste ». 


Après le « développement durable » et « la croissance verte », un nouveau concept fait florès en matière d’écologie : « l’économie circulaire ». Il balaie assez large et désigne à la fois la généralisation du recyclage, la prise en compte du cycle de vie des produits, la conception écologique des biens manufacturés afin d’en faciliter le retraitement, la chimie verte… C’est l’idée d’une activité vertueuse, qui viserait à réduire son impact environnemental tout en générant du profit. Une sorte d’idéal. 

Le problème, c’est qu’en l’état actuel de nos processus de fabrication industrielle, l’économie circulaire est inatteignable. Elle ne peut être au mieux qu’un but vers lequel tendre, alerte Philippe Bihouix, auteur d’un essai érudit et passionnant : L’Âge des low tech – Vers une civilisation techniquement soutenable (éditions du Seuil, collection anthropocène). Ingénieur, spécialiste des métaux, il démontre que le mythe du recyclage à l’infini est un leurre. Plus nos sociétés produisent et consomment des produits high tech (téléphones et ordinateurs portables, etc.), plus elles épuisent des ressources rares. Ces mêmes biens sont par ailleurs de plus en plus composites, donc de plus en plus difficiles, voire impossibles, à recycler. Les matériaux qui les composent sont trop inextricablement imbriqués les uns dans les autres pour espérer les séparer et les récupérer. C’est le cas des métaux utilisés sous forme chimique, mais aussi des nanotechnologies. Le problème concerne directement les énergies renouvelables, éoliennes, cellules photovoltaïques, ou encore la voiture à l’hydrogène – aujourd’hui en projet.  

Cela ne signifie pas qu’il faut revenir aux énergies fossiles et arrêter les filières de recyclage et de traitement des déchets, bien au contraire. Il faut revoir nos besoins en énergie pour les réduire drastiquement, martèle Bihouix. Il faut aussi développer une nouvelle culture technique : celle des « basses technologies ». De quoi s’agit-il exactement ? « Revenir à l’âge des Visiteurs, mais avec le dentiste », plaisante l’auteur. Mais encore ? La suite dans notre entretien vidéo ci-dessus. 

Philippe Bihouix, L’Âge des low tech – Vers une civilisation techniquement soutenable, Le Seuil, 336 p., 19,50 euros.



dimanche 20 juillet 2014

Leur écologie et la nôtre

L’écologie n’a pas de sens s’il s’agit simplement de faire accepter au capitalisme les contraintes écologiques. « (...) La lutte écologique n’est pas une fin en soi, c’est une étape » vers « une révolution économique, sociale et culturelle qui abolit les contraintes du capitalisme et, par là même, instaure un nouveau rapport des hommes à la collectivité, à leur environnement et à la nature (...) » Un classique d’André Gorz, à relire avant ou pendant les vacances.

« Réforme ou révolution ? »

L’écologie, c’est comme le suffrage universel et le repos du dimanche, dans un premier temps, tous les bourgeois et tous les partisans de l’ordre vous disent que vous voulez leur ruine, le triomphe de l’anarchie et de l’obscurantisme. Puis, dans un deuxième temps, quand la force des choses et la pression populaire deviennent irrésistibles, on vous accorde ce qu’on vous refusait hier et, fondamentalement rien ne change.

mercredi 16 juillet 2014

Le sinistre centenaire de l’impôt sur le revenu

PAR LAURENT MAUDUIT | 16 JUILLET 2014  

Commémorant le centenaire de l'impôt sur le revenu, l'Institut des politiques publiques livre une note ravageuse montrant comment, depuis trente ans, ce prélèvement a été progressivement démantelé. Cette radiographie constitue un réquisitoire contre la politique fiscale conduite par François Hollande, au mépris de « l’esprit de la République ».

C’est un anniversaire important mais que les dignitaires socialistes français, oublieux des combats de leurs glorieux prédécesseurs, se sont bien gardés de commémorer : instauré par la loi du 15 juillet 1914, l’impôt sur le revenu vient juste d’avoir cent ans. Aucun oubli pourtant dans cette absence de célébration : si ni François Hollande ni Manuel Valls n’ont jugé opportun de saluer cet événement historique, c’est qu’en vérité, la politique fiscale qu’ils conduisent aujourd’hui tourne radicalement le dos aux principes de justice fiscale et sociale qui ont été à l’origine de la création du plus célèbre des prélèvements français.

En douterait-on, il suffit de consulter la passionnante étude que vient de publier à cette occasion l’Institut des politiques publiques (IPP). Retraçant l’histoire fiscale du siècle écoulé, elle établit une radiographie consternante de ce qu’est devenu l’impôt sur le revenu : un impôt croupion, qui taxe bien davantage les classes moyennes que les très hauts revenus.

Susan George : “La mobilisation contre le traité transatlantique est difficile à cause du secret”

Propos recueillis par Vincent Remy - 10/07/2014
Née aux Etats-Unis, française depuis 1994, Susan George a toujours été une militante. Cofondatrice d'Attac (1998)

Le débat sur le TTIP-Tafta a émergé pendant la campagne des élections européennes. C'est un début de fonctionnement démocratique, non ?
Susan George : Qu'on débatte ou non, ces négociations restent antidémocratiques, parce que personne ne dispose des textes, pas même les députés européens. Nous ne pouvons délibérer qu'à partir d'hypothèses. Or, seuls les députés de la Commission du commerce international sont informés de temps à autre par le commissaire européen au commerce, Karel De Gucht, qui leur dit ce qu'il veut bien leur dire. A l'issue de chaque cycle de négociations, nous ne savons pas ce qui a été discuté, ces gens ne sont comptables de rien, c'est secret, et une fois le traité signé, il sera irréversible.

jeudi 26 juin 2014

La motion 4 au travail à Bellerive-sur-Allier

Bellerive-sur-Allier - Frédéric Lutaud - photo Charlotte Picard 2014
Bellerive-sur-Allier - Patrick Ardoin - Frédéric Lutaud - photo Jean-Paul Nail 2014

Bellerive-sur-Allier - Frédéric Lutaud - Marie Noëlle Lienemann - photo Jean-Paul Nail 2014


Bellerive-sur-Allier - Patrick Ardoin - photo Jean-Paul Nail 2014

Bellerive-sur-Allier - Frédéric Lutaud -  photo Jean-Paul Nail 2014

Bellerive-sur-Allier - Patrick Ardoin - photo Jean-Paul Nail 2014

Bellerive-sur-Allier - Pouria Amirshahi - Barbara Romagnan - Patrick Ardoin - Marie Noëlle Lienemann - Frédéric Lutaud - Emmanuel Maurel - Gérard Filoche - photo Charlotte Picard 2014

Citation Kenneth Ewart Boulding


« L'euro peut être sauvé, mais il faudra plus que des beaux discours »


Le constat du prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz est sévère : au rythme actuel de la « reprise », aucun retour à la normale ne peut être envisagé avant la prochaine décennie dans la zone euro. « L'extrême austérité que de nombreux pays européens ont adoptée a presque été un coup de grâce » pour la monnaie unique : une réforme ambitieuse de la structure et des politiques est nécessaire, explique-t-il. 

En exclusivité pour la France, Mediapart a publié cette tribune du prix Nobel de l'économie Joseph Stiglitz. Le texte original en anglais a été publié dans le quatrième numéro du magazine d'opinion publique européenne Queries.

Lors de notre étude portant sur les dommages résultant des années de crise et de récession en Europe, qui finalement semblent être en train de décliner, le fait que la zone euro ne se soit pas désagrégée nous a fait pousser un soupir de soulagement. Mais le retour à la croissance est bien loin d'être un retour à la prospérité. Au rythme actuel de la « reprise », aucun retour à la normale ne peut être envisagé avant la prochaine décennie. Même l'Allemagne, qui est souvent vantée comme étant le pays réussissant le mieux, a vu une maigre croissance de 0,63 % ces cinq dernières années – un taux qui dans d'autres circonstances aurait été synonyme d'échec total. L'euro n'est pas une fin en soi. Il était supposé être l'instrument d'une Europe plus prospère, avec des niveaux de vie plus élevés. En ce qui concerne la zone euro dans sa totalité, les revenus se situent aujourd'hui à 20 % en dessous de qu'ils auraient dû être si la tendance de la croissance prédominant lors des années précédant l'euro avait perduré. Il a été demandé aux Européens de consentir davantage de sacrifices – baisse des salaires, baisse des avantages, affaiblissement des systèmes de protection sociale –, tout cela au nom du sauvetage de l'euro.

mercredi 25 juin 2014

John Ashton préconise de faire de la semaine de quatre jours la norme en Europe d'ici dix à vingt ans

La motion 4 n'est pas seule à défendre le partage du travail. Nos voisins britanniques sont de plus en plus convaincus de la nécessité d'une telle mesure. Déclaration scientifique et sondage à l'appui le confirment. Réduire le stress lié au travail, réduire les dépenses de santé et réduire le chômage : pour réaliser ce que tout dirigeant devrait souhaiter, il suffit de passer à la semaine de quatre jours, explique John Ashton, expert britannique en santé publique, qui étudie notamment les effets du stress et de l'anxiété sur la société.

Le président de la faculté de santé publique du Royaume-Uni (UK Faculty of Public Health), interrogé par le Guardian, estime que la semaine de cinq jours doit être supprimée afin de mettre un terme à la mauvaise distribution du travail, qui nuit actuellement à la santé des travailleurs et de ceux qui n'ont pas de travail : "Le problème est qu'une partie de la population travaille trop dur et l'autre n'a pas de travail", précise-t-il.