TRIBUNE | SIGNEZ LA PÉTITION
Par Sergio
Coronado, Député de la 2e circ. des Français de l’étranger, Amérique latine et
Caraïbes (groupe Ecologiste) , Philippe Noguès,
Député de la 6e circ. du Morbihan (ex-PS) , Isabelle Attard ,
Députée de la 5e circonscription du Calvados (groupe Ecologiste) et Jacqueline
Fraysse, Députée de la 4e circ. des Hauts-de-Seine (groupe Gauche démocrate et
républicaine) | 10 septembre 2015
Face à la «caporalisation» du groupe socialiste, quatre députés
proposent de créer à l’Assemblée nationale une alliance «rouge-rose-vert» afin
de mener une politique anti-austérité, écologiste et sociale.
Pour un groupe «rouge-rose-vert» à l'Assemblée
Face au désenchantement, au fossé qui ne cesse de se creuser entre les
citoyens et les politiques, aux sentiments d’insécurité et de déclassement
social qui s’expriment dans notre pays, il n’est plus possible de rester sans
réagir.
Députés, nous constatons que les frontières des groupes constitués ne
permettent pas qu’une offre politique alternative à la politique du
gouvernement se fasse entendre. Face à la «caporalisation» du groupe socialiste
majoritaire, à l’implosion du groupe écologiste, à l’absence de taille critique
des autres groupes de gauche, il est urgent de faire bouger les lignes.
Nous voulons co-construire - dans le respect de chacun -
une démarche politique cohérente et collective, qui ne soit
pas seulement d’opposition mais surtout force de propositions.
Nous refusons de rester impuissants jusqu’à la fin du quinquennat,
chacun dans son groupe parlementaire, satisfait de l’atomisation des
initiatives critiques à gauche.
Nous proposons de créer un groupe rouge-rose-vert afin d’exprimer, avec
efficacité, les aspirations de la société. Il ne s’agit pas, ici, de ralliement
à un quelconque groupe existant mais d’une démarche unitaire concrète
permettant la naissance d’un nouveau groupe ouvert aux élus choisissant de
s’engager dans la voie d’une politique anti-austéritaire, écologiste et
sociale.
A gauche nous sommes, en effet, de plus en plus nombreux à plaider pour
une refondation et à partager le sentiment de l’urgence de l’engager.
Quand certains font le pari de rebâtir sur les ruines de leurs propres partis
après 2017, nous affirmons, nous, notre volonté d’agir dès aujourd’hui et
de tout faire pour éviter le cataclysme annoncé.
Nous croyons au dépassement des chapelles politiques ainsi qu’à celui des
formes traditionnelles d’engagement et de militantisme. Nous croyons au
renouveau démocratique.
A quelques semaines de la COP 21 qui va se dérouler
en France, il nous apparaît urgent de réinventer un nouveau modèle
économique, écologique et social. Des solutions existent qui passent par une
transformation du système productif, une adaptation des modes de vie et un
partage plus équitable des ressources que les politiques d’austérité imposées
actuellement, et la dictature du PIB, ne permettent pas.
Nous souhaitons, de fait, défendre, au-delà d’un simple verdissement du
système actuel, une économie réellement juste et soutenable, qui permettra aux
hommes et aux femmes de vivre bien, sans compromettre le bien-être de ceux qui
vivront demain.
Députés issus de différents courants de la gauche, riches de la
diversité de nos familles politiques, engagés pour un développement économique
et social soutenable, nous entendons symboliser et représenter à l’Assemblée
nationale les voix qui réclament une alternative.
Nous montrerons qu’une autre politique est possible, qui puisse
redonner confiance en l’avenir et constituer un rempart contre la montée de
l’extrême droite.
Nous appelons ainsi à la création d’un nouveau groupe parlementaire,
composé de tous ceux qui n’acceptent pas la dérive libérale du gouvernement et
qui refusent la résignation, le renoncement à leurs valeurs et à leurs
convictions. Il est temps d’agir et de réagir. Ne pas s’engager, c’est accepter
la déroute annoncée et demeurer sourd à l’exigence exprimée par nos concitoyens
d’un tel rassemblement.
Nous savons que la construction d’une alternative de gauche et
écologiste n’est pas chose facile. Mais là où nous pouvons agir, dans les
communes, les départements, les régions et au Parlement, il est de notre devoir
de tout faire pour contribuer à reconstruire l’espoir. On ne peut pas appeler
au rassemblement tous les quatre matins et quand les conditions le rendent
possible, ne pas en prendre l’initiative pour en faire un des leviers d’une
politique de transformation. Pour notre part, nous y sommes prêts.
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