Par Thomas Petit, Conseillé national de la motion 4
La stratégie de la motion 1 a mené à l'échec des municipales.
On continue ?
Au lendemain de la guerre, les forces vives de la France ont
su se rassembler pour reconstruire. Communistes et patrons, droite et gauche,
petits et grands, résistants de la première heure et généraux de la première
armée, malgré leurs fortes oppositions, ils ont su dépasser leurs logiques
idéologiques pour mener un combat plus grand. Le pragmatisme l'a emporté sur
les postures et les intérêts individuels.
Hier, la majorité PS issue du congrès de Toulouse, malgré son échec flagrant démontré par la déroute historique aux municipales, a préféré rejeter l'idée d'une direction collégiale et le retour devant les militants. On peut s’étonner de ce choix alors qu’il ne s’agissait pas comme en 45 d’associer les opposés, mais bien de relancer le PS avec tous les camarades socialistes.
Cette proposition, faite par des membres des motions 1 (Un Monde d’Avance), 3 (Maintenant la Gauche) et 4 (Oser Plus Loin Plus Vite)[1], a obtenu un tiers des voix du conseil national.
La majorité du congrès de Toulouse s’enferme donc dans une
stratégie qui a mené à l’échec. Dont acte.
Pourtant, comme l’a dit Sylvain Matthieu, candidat au premier
secrétariat incarnant cette volonté de changement, il ne s’agissait pas de
s’opposer au gouvernement mais bien de revenir à la feuille de route, au
mandat, qui a été donné par les citoyens lors des dernières présidentielles.
Cette feuille de route a été décrite dans le discours du Bourget et dans les 60 propositions.
Il est nécessaire de revenir à cette feuille de route, d’assumer notre orientation socialiste pour proposer une alternative à des discours qui non seulement ne sont plus crédibles vu leur mise en échec depuis 2008, mais sont de toute manière totalement en contradiction avec les valeurs socialistes.
Comment accepter qu’un leader du parti parle de supprimer le
SMIC alors que cette politique a mené au doublement de la pauvreté dans un
pays riche comme l’Allemagne ? Comment soutenir un pacte de responsabilité
à 180° des engagements 3 et 9 des 60 propositions[2] pour
lesquelles nos citoyens nous ont élu ?
Alors oui nous sommes conscients que la situation est difficile. Mais il n’est pas plus réaliste, au contraire, d’imposer des mesures qui ont fait toutes leurs preuves d’échec et de désastres sociaux. Même les plus fervents de leurs anciens défenseurs comme le FI ou l’OCDE nous disent d’arrêter le massacre.
Pourtant il existe des solutions des alternatives.
L’investissement des Etats pour stabiliser les entreprises et la finance est une piste. Il vaut mieux investir 30 milliards dans des entreprises instables mais prometteuses que de distribuer 30 milliards de cadeaux fiscaux à l’aveuglette. Au moins, un investissement crée un patrimoine à mettre en face des dettes, ce qui n’est pas le cas d’une dépense fiscale.
L’orientation de l’économie vers la transition écologique est un moteur majeur. Le rapport du CESE mené par Alain Grandjean expliquait comment financer cette transition. Saisissons-nous de ces pistes !
Réguler l’économie est nécessaire et passe par la question de
la gouvernance des entreprises. Comment accepter que des groupes partent et
empêchent la reprise d’activité sur les sites qu’ils abandonnent ? La
droite nous parle de droit de propriété, nous devons leur répondre
responsabilité du propriétaire.
Pour la motion 4 Oser Plus Loin Plus Vite qui a été menée par
Stéphane Hessel au congrès de Toulouse, il ne suffit pas d’écouter ou de faire
de la pédagogie. Il faut désormais entendre et répondre. Répondre à l’indignation
par le respect et par les actes. Répondre par des mesures humaines et
progressistes.
En résumé, répondre par une action résolument
socialiste !
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