Par Frédéric Lutaud, membre du Bureau national pour la motion 4
Chers camarades,
La défaite historique de nos candidats aux municipales place
chacun de nous face à ses responsabilités. L’avenir du parti en dépend, tout
autant que celui du pays.
Nous avons tous notre interprétation des résultats. Notre
courant pense que le gouvernement n’a pas mené la politique de gauche attendue
par nos électeurs. Celle-ci a été, par conséquent, sévèrement sanctionnée dans
les urnes. Certains estiment, au contraire, que la politique du gouvernement
n’a pas été comprise. D’autres considèrent qu’il faut accélérer la politique de
« l’offre », la baisse du « coût » du travail et les
coupes budgétaires.
Nous contestons ce programme économique. Il n’est pas dans
l’esprit du discours Bourget. Avec deux ans de montée continue de chômage et 900
000 pauvres supplémentaires, nous sommes loin de « réanchanter le rêve Français » comme l’avait promis François Hollande.
Quoi qu’il en soit, la question du rôle de notre parti ne
pourra être tranchée sans retourner devant les militants. C’est à eux qu’il
revient de prendre cette décision. Car le remplacement de notre Premier
secrétaire ne doit pas éluder la question de fond : celle de la ligne
politique. Celui qui conduira le Parti socialiste demain ne pourra le faire que
de façon transitoire. Il aura la charge de mettre en place une direction
collégiale, d’organiser des états-généraux du Parti socialiste pour redonner la
parole aux militants et à la société civile. Et bien sûr d’organiser un congrès
extraordinaire dont nous fixerons la date, ENSEMBLE, ultérieurement.
A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Sans
quoi nous connaissons déjà le destin qui nous est réservé. Défaite aux
européennes, défaite aux régionales et l’hémorragie dans nos rangs se poursuivra.
Il en va aussi de la légitimité de notre Premier secrétaire.
C’est pourquoi nous soutenons la candidature de Sylvain
Mathieu, Premier fédéral de la Nièvre. Il n’appartient à aucun courant
constitué. Il saura rassembler autour de lui l’intelligence collective de notre
parti. Il a pour mandat cette direction collégiale dont nous avons tant besoin.
Il incarne le renouveau du parti et l’espoir de changer nos pratiques. Avec lui
nous pourrons surmonter la grave crise politique que nous traversons, sans
clivage et sans manœuvre d’appareil, sans les cooptations qui sont aujourd’hui
la règle dans notre parti.
Le changement c’est maintenant. Nous devons en faire la
démonstration ici-même au Parti socialiste, dans l'enceinte de ce Conseil national. Les Français nous regardent.
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