mercredi 16 avril 2014

Intervention au Conseil national du 15 Avril 2014

Par Frédéric Lutaud, membre du Bureau national pour la motion 4


Chers camarades,

La défaite historique de nos candidats aux municipales place chacun de nous face à ses responsabilités. L’avenir du parti en dépend, tout autant que celui du pays.

Nous avons tous notre interprétation des résultats. Notre courant pense que le gouvernement n’a pas mené la politique de gauche attendue par nos électeurs. Celle-ci a été, par conséquent, sévèrement sanctionnée dans les urnes. Certains estiment, au contraire, que la politique du gouvernement n’a pas été comprise. D’autres considèrent qu’il faut accélérer la politique de « l’offre », la baisse du « coût » du travail et les coupes budgétaires.

Nous contestons ce programme économique. Il n’est pas dans l’esprit du discours Bourget. Avec deux ans de montée continue de chômage et 900 000 pauvres supplémentaires, nous sommes loin de  « réanchanter le rêve Français »  comme l’avait promis François Hollande.

Quoi qu’il en soit, la question du rôle de notre parti ne pourra être tranchée sans retourner devant les militants. C’est à eux qu’il revient de prendre cette décision. Car le remplacement de notre Premier secrétaire ne doit pas éluder la question de fond : celle de la ligne politique. Celui qui conduira le Parti socialiste demain ne pourra le faire que de façon transitoire. Il aura la charge de mettre en place une direction collégiale, d’organiser des états-généraux du Parti socialiste pour redonner la parole aux militants et à la société civile. Et bien sûr d’organiser un congrès extraordinaire dont nous fixerons la date, ENSEMBLE, ultérieurement.

A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Sans quoi nous connaissons déjà le destin qui nous est réservé. Défaite aux européennes, défaite aux régionales et l’hémorragie dans nos rangs se poursuivra. Il en va aussi de la légitimité de notre Premier secrétaire.

C’est pourquoi nous soutenons la candidature de Sylvain Mathieu, Premier fédéral de la Nièvre. Il n’appartient à aucun courant constitué. Il saura rassembler autour de lui l’intelligence collective de notre parti. Il a pour mandat cette direction collégiale dont nous avons tant besoin. Il incarne le renouveau du parti et l’espoir de changer nos pratiques. Avec lui nous pourrons surmonter la grave crise politique que nous traversons, sans clivage et sans manœuvre d’appareil, sans les cooptations qui sont aujourd’hui la règle dans notre parti.

Le changement c’est maintenant. Nous devons en faire la démonstration ici-même au Parti socialiste, dans l'enceinte de ce Conseil national. Les Français nous regardent.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vos réactions nous intéressent…