Par Frédéric Lutaud
Il faut prendre toute la mesure de la crise politique de ce quinquennat. On peut dire que la mandature de François Hollande aura fait perdre toutes illusions démocratiques à ceux qui en avaient encore et révélée la vraie nature du pouvoir qui n'est ni une dérive libérale ni une dérive autoritaire, mais bien plutôt la consécration des forces qui nous dirigent.
François Hollande avait affirmé « mon adversaire, c’est la finance ! », c’est d’ailleurs en partie pour cela que l’électorat de gauche avait consenti à son élection. Une fois Président, il nomme Macron ministre de l’économie, un ancien banquier de chez Rothschild.
Avant son élection, François Hollande considère « l'utilisation du 49.3 brutale [...] et anti-démocratique », lui préférant le « dialogue social ». Le 49.3 sera utilisé à plusieurs reprises durant son quinquennat pour des lois indignes qui engagent l’avenir du monde du travail, excusez-moi du peu.
Le Parti socialiste a toujours été vent debout contre l’allongement des retraites et le travail du dimanche. Une fois au pouvoir, le gouvernement issu de ses rangs s’empresse d’allonger les cotisations retraites et d’étendre le travail du dimanche.
Bref, la liste serait longue si nous devions égrener toutes les trahisons gouvernementales piétinant l'engagement de ses militants dans le mépris le plus absolu de la démocratie.
Rappelons tout de même les 40 milliards du pacte de responsabilité sans contrepartie versés au patronat, même Sarkozy n’avait pas osé. Résultat : 33,3% d’augmentation de dividendes en 2015 (un record en Europe) et plus d’un million de chômeurs supplémentaires depuis l’accession de François Hollande au pouvoir. Tout cela dans la plus grande impunité constitutionnelle puisque la Ve République concentre les pouvoirs sur des individus prêts à en abuser.
Il y a bien le mécontentement de la population. D’abord dans les urnes avec des élections intermédiaires systématiquement perdues pour le Parti socialiste de façons cuisantes. Le message n’étant visiblement pas assez clair, le peuple descend dans la rue : manifestations, nuits debout, grèves... Mais aussi opposition des députés. Rien n’y fait. Ces messieurs les ministres crachent au visage des principes républicains : répression policière des manifestants, criminalisation des mouvements sociaux et de l’action syndicale, mépris souverain du débat parlementaire.
Dès lors, la question n’est plus seulement de refuser la loi El Khomri mais de savoir si nous voulons continuer à vivre dons un monde qui bafoue nos aspirations démocratiques et notre dignité politique. Combien de temps pourrons-nous encore supporter la violence qui nous est infligée ? L’unité syndicale et des forces progressistes est le seul moyen d’opposer une résistance qui pourra nous libérer des servitudes d’un gouvernement illégitime.
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