Par Frédéric Lutaud, membre du Bureau national pour la motion 4
Chers Camarades,
Alain Bergougnoux nous explique que le congrès sera un
moment de clarification de notre ligne politique. Espérons-le. Mais l’hémorragie
militante dans les rangs du Parti socialiste et la sanction dans les urnes de
notre électorat devraient déjà nous inquiéter sinon nous interroger sérieusement.
Pour ce qui est de la « discipline collective » et
de la « responsabilité » demandées par note Premier secrétaire,
celles-ci n’ont de valeur que si elles sont partagées par tous. Et c’est peu
dire que nous avons un devoir de responsabilité devant nos militants et nos
électeurs. Nous avons fait la promesse d’un « redressement dans la justice
sociale » et que constatons-nous ? Les inégalités n’ont jamais été
aussi fortes, les dividendes explosent, le patrimoine des 500 plus grosses fortunes a encore augmenté pour
atteindre 390 Mds €. La France compte 13 milliardaires de plus que l’an
dernier. Tandis que la dernière étude en date du Secours Populaire nous
explique que « de plus en plus de Français en sont réduits à survivre ».
Cela en pleine crise et sous un gouvernement socialiste.
Le chômage, dont François Hollande a dit qu’il serait jugé sur
ses résultats en la matière, atteint un niveau record. Nous avions alerté dès
le début sur une politique de l’offre qui ne pourrait qu’aggraver la situation. Nous avons lancé un appel au Bureau national réunissant 40 % de ses
membres et demandant un infléchissement de la ligne politique. Nous avions prévenu
que le MEDEF ne jouerait pas le jeu des contreparties. A l’époque Harlem Désir nous expliquait qu’il
était trop tôt pour évaluer les effets du « pacte de responsabilité ».
Deux ans et demi plus tard, c’est un désastre social qui pousse les plus désespérés
dans les bras du Front national.
Sur la loi Macron, souvenez-vous des propos de François
Hollande : « Le combat de 2012, c’est de préserver le principe du repos
dominical, c’est-à-dire de permettre aux travailleurs de consacrer un jour de
leur semaine à leur famille, au sport, à la culture, à la liberté. Et j’y
veillerai ! ». Ce reniement à lui tout seul illustre la dérive de
notre politique. Comme dit Pierre Joxe, la loi Macron est une « déconstruction
du droit social » et va « contre notre histoire ».
Aujourd’hui, c’est le 49-3 pour nous imposer cette loi en
contradiction totale avec nos engagements. François Hollande en 2006 - toujours
lui - n’avait pas de mot assez dur pour condamner cette procédure : « une
brutalité, un déni de démocratie ». Et le premier ministre Manuel
Valls nous rappelait en Juin dernier que « la menace du 49-3 n’a jamais
fait partie de notre culture ».
Alors où est la discipline, la première que nous devons à
nos électeurs, autrement dit : le respect de nos engagements ? Un
respect qui consiste à faire en sorte que les promesses n’engagent pas
seulement ceux qui les écoutent mais d’abord ceux qui les formulent.
Heureusement que nous avons des parlementaires qui rappellent à l’exécutif ses
engagements devant les Français et le sens de nos responsabilités. Cela doit-il s’accompagner
de sanctions pour ceux qui font preuve de courage et de vigilance, ou bien le Parti socialiste
doit-il peser de tout son poids pour offrir une alternative à une politique qui
nous emmène dans le mur ?
Quand on fait un constat pareil, on ne reste pas, ce n'est pas crédible et renforce l'idée en forte progression que l'élite élue ne travaille que pour se maintenir au pouvoir (souvent la main dans la main avec l'élite économique!) : rejoignez-donc nouvelle donne par exemple !!!
RépondreSupprimerDidier Bonnin, ancien militant socialiste actif qui a fini par sortir