vendredi 28 février 2014

Pacte de responsabilité: "on se moque du monde" lance Thierry Lepaon (CGT)


Le secrétaire général de la CGT Thierry Lepaon a lancé vendredi une charge virulente contre le pacte de responsabilité, dénonçant un "deal" entre le patron du Medef et le président François Hollande et estimant qu'"on se moque du monde", dans une interview au Figaro (bien au Figaro).

"Le président de la République signe son deal avec Pierre Gattaz (patron du Medef, ndlr), puis on nous demande de nous rencontrer entre organisations patronales et syndicales. Il nous siffle, et il faudrait qu'on arrive! On a l'impression d'être utilisés, c'est assez désagréable", dénonce le responsable CGT dans le quotidien, alors que les partenaires sociaux engagent vendredi les discussions sur les "contreparties" en terme d'emploi que pourraient concéder les entreprises en échange des 30 milliards d'euros de baisse de charges promis par le gouvernement.

Selon M. Lepaon, "le président de la République n'a pas choisi son moment par hasard. Il annonce ce pacte dans la précipitation à un moment où la courbe du chômage continue à augmenter". "Quand on ne veut pas parler du bilan, on parle d'autre chose", dénonce le leader CGT pour qui le Medef "a compris la faiblesse de Hollande et les entreprises en profitent pour en réclamer toujours plus".

Pour M. Lepaon, baisser le coût du travail "ne sert à rien". Il dénonce des discussions qui ne sont "pas à la hauteur des enjeux" et déplore le fait que la réunion de vendredi, qui intervient deux mois après l'annonce du pacte par le président lors de ses voeux de fin d'année ne soit qu'"une réunion de calendrier et de méthode".

"C'est affligeant... On se moque du monde! C'est une insulte à toutes celles et ceux qui ont réellement à coeur d'améliorer la situation économique et sociale de notre pays", lance M. Lepaon, soulignant toutefois que son syndicat participera aux discussions, ne pratiquant pas, dit-il "la politique de la chaise vide".

Interrogé sur les contreparties aux baisses de charge que la CGT pourrait réclamer, il a répondu: "Nous ne rentrons pas dans le système des contreparties, car nous récusons ce pacte".

Mais, a-t-il ajouté, la CGT compte notamment demander "le contrôle des aides publiques accordées aux entreprises", évoquer la question de l'investissement industriel et réclamer "que s'ouvrent des négociations sur les salaires minimum dans les branches".

Sur les économies que le gouvernement entend réaliser (50 milliards d'ici à 2017), M. Lepaon se montre aussi plus que circonspect. "François Hollande est incapable de dire où il fera ces économies! En réalité, il n'arrivera pas à les trouver", prédit le chef de file de la CGT. "Tout simplement parce que tous ses ministres vont lui dire qu'ils sont à l'os".

"Accorder des allègements au patronat et dire qu'on les financera par des économies sans savoir lesquelles, ce n'est pas sérieux! C'est même suicidaire", poursuit M. Lepaon, estimant que "Bruxelles va nous rappeler rapidement à l'ordre".


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