mardi 9 décembre 2014

La tectonique des plaques ou les théories de la Macron-économie !


Par Laurent Beaud, Secrétaire fédéral pour la motion 4 | 08 décembre 2014

Alors que les Etats Généraux des Socialistes viennent de se conclure - ils s’étaient donné pour ambition de vouloir réfléchir à refonder ou reconstruire leur identité et ont abouti  à la Charte des socialistes pour le progrès humain - certains membres du gouvernement prennent liberté d’agir et de dire des choses que le Parti Socialiste (dont ils sont issus, et par lequel ils ont été élu) n’a jamais ingéré ou intégré dans ses valeurs, ses fondamentaux. Un façon pour les grands énarques penseurs de notre parti d’adresser un pied de nez à la base militante.

Quand le PS était contre le travail du dimanche

Dimanche : « Yes week-end ! »

CHRISTIAN ECKERTJEAN-MARC AYRAULTGÉRARD CHARASSENOËL MAMÈRE ET ROLAND MUZEAU 11 DÉCEMBRE 2008

Déplafonnement des heures supplémentaires, fin des RTT et des jours fériés, disparition du repos compensateur, possibilité de travailler jusqu’à 70 ans… Depuis deux ans, la liste des reculs sociaux, présentés comme des avancées du modernisme, ne cesse de croître. Mais elle pourrait encore s’allonger avec la fin annoncée du repos dominical des salariés. Plus de deux siècles de luttes sociales sont ainsi effacés en quelques traits de plume.

Le revenu des 10 % les plus riches est 9,5 fois plus élevé que celui des 10 % les plus pauvres

Par Claire Guélaud | 09.12.2014

Jamais en 30 ans le fossé entre riches et pauvres n’a été aussi prononcé qu’actuellement dans les économies avancées. Aujourd’hui, dans les 34 pays membres de l’Organisation de Coopération et de Développement économiques (OCDE), le revenu des 10 % de la population les plus riches est 9,5 fois plus élevé que celui des 10 % les plus pauvres. Dans les années 1980, ce rapport était de 7 à 1, souligne, dans un document de travail rendu public mardi 9 décembre, l’économiste Federico Cingano - il travaille au sein de la direction de l’emploi de l’OCDE.

lundi 8 décembre 2014

La gauche radicale a raison à propos de la dette de l’Europe

Wolfgang Münchau, rédacteur en chef adjoint du Financial Times, n’est pas un suppôt de la gauche radicale. Son dernier éditorial, dans lequel il affirme que celle-ci a raison à propos de la dette de l’Europe, n’en est que plus significatif.

Éditorialiste du Financial Times en matière d’économie européenne, Wolfgang Münchau est peu suspect de complaisance envers une gauche radicale européenne qu’il qualifie volontiers de « dure ». Dans sa contribution du lundi 24 novembre, reproduite ci-dessous, il estime pourtant qu’elle seule prône les politiques économiques qui s’imposent. (traduction Bernard Marx)

dimanche 7 décembre 2014

Amazon se dote d'une armée de 15 000 robots


Etats-Unis : Amazon se dote d'une armée de 15... par lemondefr

La révolution du travail est en marche… 

Partage du temps de travail : un débat fondamental


Jean-Marie PERBOST, économiste

1000 chômeurs de plus par jour !

Pour être précis, 889 000 demandeurs d’emplois supplémentaires en 883 jours. Voilà l’augmentation effarante du chômage depuis l’arrivée de François HOLLANDE. Exactement au même rythme que lors des deux dernières années du mandat de Nicolas SARKOZY. Il faut le constater : en matière d’emploi, cette gauche au pouvoir ne fait pas mieux que la droite à laquelle elle succède. Beaucoup penseront que ce n’est pas étonnant, dans la mesure où c’est peu ou prou la même politique qui est menée.

L'impasse Schröder


Par Guillaume Duval - décembre 2014

Un rapport conjoint des économistes Henrik Enderlein et Jean Pisani-Ferry, des propositions communes des ministres de l'Economie…, le "couple franco-allemand" est de retour. Au cœur de cette relance, un "deal" où l'Allemagne ferait quelques efforts supplémentaires pour soutenir sa demande intérieure, notamment en investissant dans des infrastructures dégradées, et se montrerait indulgente vis-à-vis du retard de la France à maîtriser ses déficits publics. En échange de quoi, Paris s'engagerait sur la voie des "réformes structurelles", le mot-valise utilisé en Europe pour signifier un recul de la protection sociale, la facilitation des licenciements et la baisse des salaires réels. A la base de ce deal, figure l'idée, partagée à Paris et à Berlin, que ce sont les réformes de ce type menées par le chancelier Gerhard Schröder au début des années 2000 qui ont permis à l'économie allemande de se redresser. Et que donc, si elle veut s'en sortir, la France doit à son tour suivre ce chemin. Il s'agit pourtant d'une croyance erronée et dangereuse.

Intervention au Bureau national du 2 Décembre

Par Frédéric Lutaud, membre du Bureau national

"Les vieilles recettes libérales ne marchent pas. Le chômage de masse est maquillé par du temps partiel, la précarité et la déflation salariale. Est-cela que nous voulons pour notre pays ?"

Cher(e)s camarades,

Je m’associe complètement à votre inquiétude relative à la loi Macron. Je ne vais pas répéter ce qu’on dit avant moi mes camarades. Je ne passerai pas en revue tous les articles de cette loi que nous ne connaissons pas encore dans leur version définitive. Mais une chose est certaine, l’esprit dans lequel elle est rédigée n’est pas fait pour nous rassurer.

Je rappellerais juste que nous avons dénoncé en 2009, sous Sarkozy, la loi Mallié élargissant les possibilités d’ouverture des commerces le dimanche. Ce n’est pas pour la voir revenir en force en ouvrant la voie au travail 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 à l’américaine.

Pas plus que l’extension du travail de nuit ; les attaques contre les conseils de prud’hommes, l’inspection et la médecine du travail ; la suppression des seuils sociaux, de la visite médicale périodique des salariés, etc.

Nous constatons une accumulation de mesures libérales qui sont des attaques directes au droit du travail.

Nous nous félicitons donc qu’un mémorandum du Parti socialiste s’oppose à plusieurs titres au projet d’Emmanuel Macron. Ce sera d’ailleurs l’occasion de mesurer l’écart entre nos valeurs et nos actes, car dans la charte des socialistes, il est dit que nous voulons « le bon emploi, l'amélioration des conditions de travail (organisation, répartition, durée, accès). cela suppose des droits des salariés renforcés... ». Nous disons aussi vouloir « développer et moderniser l'Etat protecteur... » Il serait bon de le rappeler dans note mémorandum.

vendredi 5 décembre 2014

Changer le nom du PS, c’est le couper de son histoire et le fragiliser, par Michel Rocard

Par Michel Rocard | 03.12.2014 |

Il est des moments où une cure de gauchisme est nécessaire.

Le Parti socialiste (PS) vit l’une des crises les plus profondes de sa longue histoire. Pourtant, quel paradoxe. Né du refus de la cruauté inhérente au capitalisme, ce parti s’est formé autour de la certitude longtemps affirmée, puis oubliée sans être pour autant démentie, que le capitalisme était caractérisé par une instabilité structurelle qui finirait par l’emporter. Or le capitalisme est toujours là.

mardi 2 décembre 2014

Les robots vont-ils tuer nos emplois ?

PAR MARC CHEVALLIER 30/11/2014

Pour empêcher l'explosion du chômage et des inégalités, l'une des réponses incontournables devrait alors être... la réduction du temps de travail.

En 2011, le logiciel d’intelligence artificielle Watson, mis au point par IBM, avait créé la sensation aux Etats-Unis en remportant la finale de Jeopardy ! face à deux champions du jeu télévisé. Depuis il a trouvé des applications moins ludiques : selon IBM, il est désormais capable d’établir des diagnostics médicaux pour le dépistage du cancer avec une plus grande fiabilité que des médecins humains, ainsi que de proposer des traitements adaptés au profil des patients.

Réhabilitez la politique budgétaire !



Par Michel Santi, économiste | 02/12/2014 | 

Alors que la politique monétaire montre ses limites, l'importance de la politique budgétaire, corsetée par les traités européens, apparaît plus que jamais évidente.

Les discussions et les questionnements sont sans fin quant à l'efficacité des baisses de taux quantitatives (Quantitative easing, QE), quant à savoir si elles sont dangereuses pour l'économie dans le sens où elles favoriseraient les bulles spéculatives. Mais en premier lieu, leurs détracteurs brandissent l'argumentation asymétrique selon laquelle il vaudrait mieux que nos économies connaissent une légère déflation de 1% (c'est-à-dire une inflation négative de -1%) sans QE qu'une inflation de 3% en présence de QE, qui dépasserait donc le plafond de 2% usuellement toléré par les banques centrales. D'une certaine manière, cette opposition aux QE est compréhensible car la création monétaire est - intuitivement - inflationniste. Pour autant, et en dépit des milliers de milliards crées, imprimés, recyclés dans les Bons du Trésor et injectés dans les banques, l'inflation peine considérablement à se matérialiser au sein des nations dont la banque centrale a entrepris ces QE (parfois dans le cadre de multiples programmes comme aux Etats-Unis ou au Japon). Elle cède même la place en bien des pays à la déflation.

lundi 1 décembre 2014

Intervention à Vive La Gauche samedi 29 Novembre

Par Frédéric Lutaud, membre du Bureau national pour la motion 4

Cher(e)s camarades,

Nous sommes tous effrayés par la perspective d’un second tour Sarkozy ou Juppé / Marine Lepen en 2017. Mais si c’est pour que nous présentions un candidat de gauche qui baisse le coût du travail, fait une politique de l’offre, allonge les retraites, impose la rigueur, l’ANI et la loi Macron, excusez-moi, la droite sait très bien le faire.

Aussi, remplacer le gouvernement Valls, tous le monde en a rêvé. C’est le travail de nos députés frondeurs. Mais par quoi le remplacer ? Si nous voulons sauver la fin du quinquennat, François Hollande doit s’appuyer sur une majorité rouge-rose-vert.

Notre seule chance de succès en 2017, repose sur l’unité de la gauche car c’est toujours dans l’unité que la gauche a gagné.

Pour cela nous devons avoir une clarification idéologique dans notre parti. Cela commence par le congrès. Ne nous faisons pas d’illusion, Cambadélis va faire une motion à gauche pour ratisser le plus large possible. La charte est la première étape pour semer la confusion idéologique. Nous l’avons vu, ce texte fourre-tout n’hésite pas à rassembler écosocialisme et croissance productive. Il n’y a pas une ligne sur la réorientation du système monétaire, pourtant la finance à plus que sa part dans la crise que nous traversons. C’est pourquoi, nous devons avoir une ligne politique claire et crédible pour rassembler les militants. Autrement dit, un projet sur lequel bâtir une motion commune à vocation majoritaire.

Cela commence ici à Vive La Gauche. Nous avons perdu déjà beaucoup de temps depuis La Rochelle, alors la motion 4 réitère sa demande de constitution d’un comité de pilotage, sur des bases transparentes et démocratiques, afin de débattre avec tous les courants qui se proposent de porter une alternative à la politique du gouvernement.

Le faux-semblant du plein-emploi anglo-saxon

Par Olivier Passet 27/11/2014
Directeur des synthèses économiques de Xerfi

Le Royaume-Uni comme les Etats-Unis font aujourd’hui cavalier seul en termes de croissance, avec des rythmes qui avoisinent 3 % et une dynamique solide de l’emploi. Les deux économies sont passées sous la barre des 6 % de chômage cet été. Principale anomalie au tableau cependant, en dépit de leur taux de chômage relativement faible, elles ne développent aucun des symptômes qui caractérisent le voisinage du plein-emploi. Aucune tension sur les prix ni sur les salaires ne se dessine qui permettrait de donner un nouveau souffle au mouvement de reprise.

mardi 25 novembre 2014

Crise financière : un banquier repenti balance

Par Sophie Fay03-10-2013 | 

Banquier pendant 37 ans, Jean-Michel Naulot tire la sonnette d’alarme : la dictature des marchés, plus dangereuse que jamais, règne toujours !

Attention, danger ! C’est l’avertissement que lance un ancien banquier, Jean-Michel Naulot, dans un essai virulent qui paraît ce jeudi : "Crise financière : pourquoi les gouvernements ne font rien" (Seuil). L’homme sait de quoi il parle. Il a derrière lui trente sept ans de carrière bancaire et dix ans de régulation financière. Depuis 2003, il siège au Collège de l’Autorité des marchés financiers (AMF), le gendarme de la Bourse. Il vient de démissionner de la Commission des marchés de cet organisme qu’il quittera définitivement en décembre. Objectif : retrouver sa liberté de parole pour dénoncer haut et fort ce qu’il appelle "la centrale nucléaire financière" et une "dictature des marchés, que les gouvernements font semblants de combattre, mais qu’en réalité, ils acceptent".

Pourquoi le capitalisme aura disparu dans... moins de 40 ans

Jean-Yves Paillé  |  21/11/2014 |

Fin de l'accumulation du capital, automatisation, réchauffement climatique, pollution... Dans le livre “Le capitalisme a-t-il un avenir ?”, un collectif réunissant un sociologue, un historien et un économiste voit dans la conjoncture actuelle certaines tendances qui pourraient mener à la fin de l’économie de marché.

Intervention au Bureau national du 25 Novembre

Par Frédéric Lutaud, membre du Bureau national pour la motion 4

CherEs camarades,

Je tiens d’abord à saluer l’initiative des parlementaires en faveur de la reconnaissance officielle de l’Etat Palestinien. Je voudrais juste préciser, pour répondre à l’intervention de Jean-Marc Germain, que c’est aussi la meilleure réponse que nous pouvons apporter au sentiment d’insécurité exprimé par la communauté juive de France. Car c’est la seule façon de mettre un terme à l’importation du conflit Israélo-Palestinien et à ses conséquences sur notre territoire.

Par ailleurs, nous aimerions avoir des éclaircissements, sinon des explications concernant les déclarations récentes de notre ministre de l’économie.

Après avoir fait l’éloge des réformes Schröder dont aurait bénéficié son successeur Angela Merkel, voici que celui-ci souhaite « assouplir » les 35h qui fut la mesure qui créa le plus d’emplois en France. Faire travailler plus longtemps ceux qui ont déjà du travail alors que tant de chômeurs en cherchent nous paraît plus qu’inopportun.

jeudi 20 novembre 2014

Pourquoi nous n’avons pas voté la Charte des États Généraux - Intervention au Bureau national du 18 Novembre 2014

Par Frédéric Lutaud, membre du Bureau national

CherEs camarades,

Nous déplorons que deux mois de contribution aux États Généraux, avec toute la richesse militante que cela représente pour notre parti, s’achèvent dans la précipitation : 48h pour déposer des amendements à une charte rédigée par un comité de rédaction restreint à la direction. Et nous devons voter dans la foulée au Bureau national sur un texte dont nous prenons connaissance à l’instant des modifications.
Sur la méthode, c’est franchement regrettable que nous ne nous donnions pas les moyens de la réflexion et du recul sur un document qui engage notre identité socialiste.

Nous découvrons un texte remanié sur de nombreux points depuis sa version précédente fournie la veille. Nous relevons des améliorations notables.
D’abord en ce qui concerne le titre où la notion de « nouveau progressisme » dans laquelle nous ne nous retrouvons pas a disparu. Y aurait-il un progressisme archaïque à opposer au « nouveau progressisme » ? Nous sommes socialistes donc progressistes. Nous l’avons toujours été. Nous n’avons pas besoin de nous justifier. Cela relève pour ainsi dire du pléonasme.
Mais surtout, si nous revendiquons sans conteste notre attachement au progrès, il ne faudrait pas que cela encourage la tentation cultivée par certains de substituer le mot « progressisme » à celui de « socialisme ». Le « progressisme » fait référence dans les esprits au blairisme et aux tentatives de recentrage que l’on a pu voir aux État-Unis.
Pour nous, le socialisme reste une idée neuve, une idée d’avenir. C’est elle que nous voulons défendre.

lundi 17 novembre 2014

Intervention au Conseil national du 15 Novembre 2014

Par Henri Chazelle
Membre du comité de pilotage des Etats généraux du Parti socialiste


"Nous déplorons qu'un travail collectif de trois mois se conclue ainsi dans la précipitation."




Chers camarades, amies et amis, bonjour,

Une forte demande militante

Quelles que soient leurs sensibilités, les militantes et militants expriment une forte demande de débat d'idées.
Ils sont prêts à écouter leurs camarades, les citoyens, les forces vives du pays.

dimanche 16 novembre 2014

Intervention au Conseil national du Parti socialiste du 15 Novembre 2014



Par Frédéric Lutaud, membre du Bureau national

CherEs camarades,

J’ai bien entendu notre Premier secrétaire, j’ai aussi écouté attentivement la synthèse de Guillaume Bachelay. J’ai compris aussi la position d’Henri Weber. La charte des États-Généraux n’est pas une plate-forme programmatique, elle ne constitue pas un programme de gouvernement. Elle dessine une orientation, la carte d’identité de nos valeurs. Certes, mais cela ne doit pas être le grand écart entre ce que nous écrivons, ce que nous disons et ce que nous faisons.

jeudi 13 novembre 2014

« La dette est un prétexte d’asservissement » Gabriel Colletis



PAR MATHIEU ARNAL | 15 OCTOBRE 2014 |  

Entretien avec Gabriel Colletis, professeur de sciences économiques à l’Université Toulouse I Capitole et chercheur au Laboratoire d’études et de recherches sur l’économie, les politiques et les systèmes sociaux (LEREPS). Il dresse un virulent réquisitoire contre l’« illégitimité » de la dette et plaide pour la constitution d’une société des citoyens comme nouvelle « agora » politique.

Depuis 2008-2009 et les débuts de la crise, la Troïka (Commission Européenne, Banque Centrale Européenne, Fonds monétaire International) a imposé à la Grèce différentes politiques d’austérité. Une stratégie qui ne marche pas puisque la crise de la dette grecque avait failli faire exploser la zone euro il y a deux ans. A vos yeux, cette dette est même illégitime…

La question de la dette est très ancienne puisqu’elle remonte à l’Antiquité. Il faut avoir en tête qu’un des concepteurs des lois d’Athènes, Solon (-640 -558 av. J.C), avait dénoncé ce qu’il appelait la « dette servage ». Il considérait qu’on n’avait pas le droit d’asservir quelqu’un au prétexte que cette personne devait de l’argent à un autre. Hors très souvent ce cas existe encore aujourd’hui en 2014. Les gens tombent en esclavage parce qu’ils ont des dettes ou parce que leurs parents ont contracté des dettes. Je crois que la dette est un des prétextes d’asservissement et ceci vaut aussi bien pour les individus que pour les Etats. Et de ce point de vue-là, le cas de la Grèce est intéressant. On pourrait aussi bien parler du cas de l’Argentine, de l’Equateur… Des pays qui ont été confrontés à des politiques que les institutions internationales, au premier rang desquels le Font monétaire international (FMI), ont voulu leur imposer, au prétexte que ces pays étaient endettés. La « dette prétexte » me paraît un élément déterminant. Si vous voulez qu’on vous aide à rembourser cette dette, il va falloir en contrepartie que vous meniez en œuvre des politiques d’austérité et de privatisation, c’est-à-dire autant de formes de bradage non seulement des biens publics mais surtout des communs. Le gouvernement grec s’apprête à vendre des milliers de kilomètres de littoral, c’est-à-dire quelque chose qui ne lui appartient pas puisqu’il appartient à tous les Grecs. Il se pose donc non seulement un problème de légitimité mais aussi un problème de légalité.

mercredi 12 novembre 2014

Le degré zéro de la politique

PAR EDWY PLENEL | 12 NOVEMBRE 2014 | 

Cadeau inespéré pour Nicolas Sarkozy et pour Marine Le Pen, l’affaire Jouyet n’est pas une affaire Fillon mais une affaire Hollande. Les confidences du secrétaire général de l’Élysée engagent le président de la République qui les a permises et cautionnées. Analyse d’une énième illustration d’une politique sans grandeur sous une présidence sans hauteur.

Toute politique se mesure à ses indignations. Un pays, sa vie publique, sa vitalité démocratique, se juge à ce qui l’enflamme, le transporte ou le révolte. Tout comme Albert Camus disait, à la Libération, « qu’un pays vaut souvent ce que vaut sa presse », une démocratie vaut ce que valent ses colères.

mardi 11 novembre 2014

La croissance économique forte a une grande probabilité de ne pas revenir dans les pays développés : vraies et fausses raisons et incertitudes…

Par Jean-Marie Harribeylundi 15 septembre 2014, 

La croissance économique nourrit tous les fantasmes. Les fantasmes de ceux qui placent en elle tous les espoirs de sortir du marasme dans lequel les a plongés la crise éclatée en 2007 : aggravation du chômage, de la pauvreté et des inégalités, déficits, endettement privé et public, à quoi il faut ajouter sur le long terme épuisement des ressources et changement du climat. Les fantasmes également de ceux qui sont partis en croisade contre elle au nom de la décroissance pour mettre fin au productivisme. Il se pourrait bien que les espoirs ou velléités des uns et des autres soient douchés par l’évolution du capitalisme contemporain. En effet, il est probable que la croissance économique forte ne reviendra pas dans les pays capitalistes développés. Le problème est d’identifier pourquoi, de façon à agir dans la bonne direction pour continuer tout de même sur la voie du progrès humain. Or, les études qui nous sont proposées oscillent entre vraies et fausses raisons. Il en résulte une marge d’incertitude non négligeable.

lundi 10 novembre 2014

« Changeons le système, pas le climat », les propositions de la société civile

PAR ATTAC FRANCE  |  10 NOVEMBRE 2014 |  

Ce jeudi 6 novembre, les organisations citoyennes internationales ont présenté leurs exigences et leurs propositions concrètes en matière de lutte contre les dérèglements climatiques à une quarantaine de gouvernements réunis à l'occasion de la PreCOP sociale organisée au Venezuela, quelques semaines avant la Conférence des Nations unies sur le climat (COP20) de Lima.

dimanche 9 novembre 2014

Toupie ou tout droit ?

par Pierre Rimbert, septembre 2014

Hollande et Jouyet ont théorisé le tournant social-libéral dès 1985.

« Conversion », « tournant », « volte-face » : pour avoir épargné la finance, assouvi le patronat et assommé les salariés, M. François Hollande aurait renié ses convictions socialistes. Et si le chef de l’Etat avait au contraire manifesté une inflexible constance ?

« Abaissement du coût du travail », bataille contre les « professions fermées », affirmation selon laquelle « l’ennemi n’est pas le chef d’entreprise qui investit, exporte ou crée des emplois », volonté de« rendre plus flexible le marché du travail », « réhabilitation légitime du profit », proclamation que « ce n’est pas par calcul ou par malignité que la gauche a accepté de laisser fermer les entreprises ou d’entamer le pouvoir d’achat des Français. C’est par lucidité » : ces mots d’ordre, si familiers sous la présidence de M. Hollande, figuraient déjà en toutes lettres dans un manifeste coécrit voici presque trente ans par un jeune chef de cabinet voué aux plus hautes fonctions.

jeudi 6 novembre 2014

A Reims, la gauche rassemblée
















































Le débat de Reims avec nos camarades de l’UMA, de Maintenant La Gauche et des Socialistes Affligés a permis de faire la démonstration de notre capacité d’ouverture et de dialogue intermotion. Nous avons pu faire état de nos diagnostics respectifs et constater les convergences entre nos courants.

En tant qu’intervenant pour la Motion 4, j’ai pu revenir sur la crise que nous traversons. La lourde responsabilité du chômage de masse qui plombe la demande, auquel il faut apporter d’urgence des solutions concrètes (partage du travail). La nécessité impérative pour le Parti socialiste d’intégrer le modèle d’une économie post croissance (transition écologique). Cela ne se fera pas sans une économie libérée de la tutelle des marchés financiers (récupération des leviers de la création monétaire) et bien sûr sans renouvellement des institutions qui autorisent aujourd’hui un Premier ministre minoritaire dans son parti à gouverner contre les aspirations de la gauche toute entière (VIe République).

Une logique d'agression - Intervention au Bureau national du 4 Novembre 2014

Par Frédéric Lutaud membre du Bureau national du PS

Jean-Christophe, nous avons entendu ton appel à l’apaisement et à l’unité du Parti socialiste, nous y souscrivons pleinement. Seulement voilà, nous constatons que nous sommes victimes d’une logique d’agression généralisée de la part du gouvernement. Cela fait deux semaines que nous n’avons pas siégé au Bureau national et je souhaiterais rafraichir la mémoire de chacun sur la brutalité des propos qui ont été tenus à notre égard et qui ne sont pas dignes d’un camarade socialiste. Je parle des propos tenus par notre Premier ministre Manuel Valls dans son entretien à l’Obs. Aussi, s’entendre traiter de « gauche passéiste au surmoi marxiste » relève du plus grand mépris. Nous pourrions lui retourner le compliment en qualifiant son action de blairisme rétrograde. Mais quand nous critiquons la politique du gouvernement, nous employons des arguments de fond. Nous restons sur le terrain politique. Nous ne nous abaissons pas à des caricatures grossières.


mardi 4 novembre 2014

« L’origine des problèmes aujourd’hui réside dans le dogme de la croissance économique »

ENTRETIEN AVEC MARIE-MONIQUE ROBIN

Pourquoi avez-vous consacré un documentaire à la croissance ?

Marie-Monique Robin - L’idée de ce documentaire m’est venue, à la suite de ceux que j’avais réalisés sur l’agro-industrie, parce qu’il me paraît évident que l’origine de tous les problèmes dans lesquels nous sommes aujourd’hui réside dans le dogme de la croissance économique. Tous les jours, nos hommes politiques et les journalistes ne cessent de déplorer l’absence de croissance ou sa faiblesse. A la radio, à la télévision, il y a une incantation permanente, quasi-pathologique, à la croissance parce que, selon eux, elle résoudrait les problèmes du chômage et de la pauvreté. J’ai voulu faire ce documentaire précisément pour comprendre comment on en était arrivé là et pourquoi la croissance est devenue le paradigme indépassable. Parallèlement, nous avons atteint les limites de notre modèle économique, comme en témoignent de façon inouïe le réchauffement climatique, l’épuisement des ressources naturelles, l’effondrement des écosystèmes, la sixième extinction des espèces. Pour la première fois de son histoire, l’humanité toute entière est dans une situation gravissime. L’enjeu aujourd’hui, c’est sa survie et il y a urgence !
Je voulais aussi montrer que, partout dans le monde, des gens avaient compris cette situation et qu’ils dessinaient à leur échelle ce que pourrait être la société post-croissance en s’engageant dans des alternatives concrètes, dans les domaines de l’agriculture urbaine, des énergies renouvelables, des monnaies locales et sociales. Cette société, qui est déjà en marche, n’est pas basée sur le toujours plus mais sur le toujours mieux en prônant des valeurs telles que la convivialité, le partage, la coopération, l’échange, la créativité, etc.

"Un enfant né en 2014 a toutes les chances de connaître l'apocalypse climatique"

REVUE DE PRESSE. Les éditorialistes se font l'écho des experts sur le climat, qui ont délivré un "message alarmiste" dimanche.

Le fleuve Gan (Chine) complètement asséché à cause du réchauffement climatique. STR
"Apocalypse climatique", "défi immense", "signal d'alarme"... Au lendemain de la publication par les experts sur le climat d'une évaluation mondiale alarmante, les éditorialistes de la presse quotidienne veulent croire à une réaction des politiques. Même s'ils jugent sévèrement "les écologistes" qui "feraient mieux de se concentrer sur cette question vitale du réchauffement climatique, plutôt que de se retrouver à manifester aux côtés d'anarchistes ou de casseurs". Revue de presse. 

"Voici un quart de siècle, lors de la création du Groupement d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), il faisait froid à la Toussaint. On se rendait dans les cimetières avec des manteaux. Or nous venons de passer un week-end en tee-shirts et lunettes de soleil !" s'emporte Alain Dusart dans "L'Est Républicain". "Pendant ce temps, à Copenhague, les experts du Giec étaient à l'ouvrage. En présence du secrétaire général de l'ONU, ils ont délivré un nouveau message alarmiste sur les 'effets sévères et irréversibles' du réchauffement climatique."
"Un round de négociations va s'étirer pendant un an avant la conférence de Paris fin 2015 où les pays signataires devront s'engager. À ce stade, le pessimisme est de rigueur. En un siècle, la température a grimpé de presque 1 degré et le niveau des mers de 19 centimètres", s'alarme l'éditorialiste.

Un enfant né en 2014 a toutes les chances de connaître l'apocalypse climatique puisque, sur le siècle écoulé, la teneur en dioxyde de carbone est supérieure à celle produite pendant 800.000 ans."

Et de prévenir : "D'ici à 2050 il faudra réduire cet accélérateur des gaz à effet de serre de 40 % à 70 %, et les supprimer d'ici à 2100. Le tout dans un esprit de coopération, c'est-à-dire en renonçant aux intérêts particuliers. Autant dire une belle utopie et un défi immense à relever si l'humanité ne veut pas finir carbonisée."

"Un compromis est atteignable"

"En adoptant en octobre un nouveau plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre correspondant au minimum requis par les experts du Giec, l'Union Européenne a démontré qu'un compromis est atteignable entre des pays aux intérêts divergents, y compris dans un contexte économique plaçant logiquement la croissance et l'emploi en tête des priorités", se réjouit malgré tout Dominique Garraud, dans les colonnes de "La Charente Libre".
"Il revient singulièrement à François Hollande de convaincre les plus réticents des pays qui se retrouveront en décembre à Lima pour préparer la conférence de Paris. Sa visite officielle débutée hier dans un Canada pleinement engagé dans l'exploitation - ravageuse - pour l'environnement de ses ressources en gaz et en pétrole de schiste aura ainsi valeur de test."

Les écolos "nuisent à la cause suprême qu'ils devraient défendre"

"Les écologistes feraient mieux de se concentrer sur cette question vitale duréchauffement climatique, plutôt que de se retrouver à manifester aux côtés d'anarchistes ou de casseurs", juge de son côté Bruno Dive, pour "Sud-Ouest". "Par la multiplication de déclarations intempestives de leurs leaders, par leurs réticences ou leur retard à condamner des violences inadmissibles, ils nuisent à leur crédit et à la cause suprême qu'ils devraient défendre."

Cécile Duflot, pour ne citer qu'elle, donne l'impression d'être plus en guerre contre François Hollande ou Manuel Valls, que pour la préservation de la planète."

"Sans doute ce président et ce gouvernement ne montrent-ils pas une fibre verte très poussée", affirme l'éditorialiste. "Mais ils ont fait voter une loi sur la transition énergétique que les écologistes ont agréée. [...] Cette cause est noble ; elle est même vitale. Pourquoi la discréditer en s'affichant dans des manifestations avec des "alliés" pour le moins douteux et souvent violents ? Rien ne devrait faire "barrage" à la lutte contre le dérèglement climatique."

"Avant qu'il ne soit trop tard"

"La montée des épisodes climatiques extrêmes fragilisant la sécurité alimentaire et la disponibilité en eau, les décennies à venir vont voir s'amplifier les déplacements de populations et les conflits pour l'accès aux ressources", prédit quant à lui Philippe Waucampt dans "Le Républicain Lorrain". "En tirant une nouvelle fois le signal d'alarme, le Giec tente de mobiliser les Etats avant qu'il ne soit trop tard. L'objectif de limiter à deux degrés l'augmentation de la température d'ici à 2050 suppose de réduire de moitié au minimum les émissions de gaz à effet de serre. Ce que l'accès à un pétrole redevenu moins cher est loin de garantir."
Et l'éditorialiste de s'inquiéter du "risque de voir l'actuel monde multipolaire s'avérer encore plus incontrôlable politiquement [et] d'observer une radicalisation de la conscience écologiste dont les événements de ces derniers jours en France ne sont sans doute qu'un avant-goût".


Les négociations transatlantiques ou la fin du projet européen

Tribune d’Emmanuel Maurel (PS) et Yannick Jadot (EELV), députés européens

Monsieur le président de la République, vous êtes en ce moment en visite officielle au Canada. Nous ne doutons pas que, dans la perspective de la conférence climat que la France accueillera en 2015, vous aborderez avec le Premier ministre Harper les enjeux climatiques vis-à-vis desquels il affiche le plus grand mépris et la plus totale irresponsabilité. Mais nous souhaitons ici vous interpeller sur le projet d’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada (Ceta). Alors que la Commission européenne et le gouvernement canadien ont annoncé, fin septembre, la conclusion de cinq années de négociations, se pose dorénavant la validation - ou non – du résultat obtenu, par le Conseil européen, le Parlement européen et très probablement les Parlements nationaux.

lundi 3 novembre 2014

Mathieu Rigouste : « La mort de Rémi n’est pas une bavure, c’est un meurtre d’Etat »

Entretien de Mathieu Rigoust 
par Paul Conge | le 30 octobre 2014

Mathieu Rigouste, militant, chercheur en sciences sociales, travaille à disloquer les mécanismes de domination. Dans La Domination policière (2013), il avance que « la violence policière est rationnellement produite et régulée par l’Etat ». Selon lui, les zadistes du Testet sont face à une « contre-insurrection policière », qui peut dériver en « guerre de basse intensité ». Il distille une lecture iconoclaste des événements qui ont conduit à la mort de Rémi Fraisse. Entretien.

Place du Capitole, lors du premier hommage à Rémi Fraisse, on lisait « la police assassine » sur une banderole. Comment caractérisez-vous la mort de Rémi Fraisse ?

Mathieu Rigouste : Cette banderole disait « Zied et Bouna (27 oct 2005), Timothée Lake (17 oct 2014), Rémi Fraisse (26 oct 2014), RIP, La police assassine, Ni oubli ni pardon !». Parce que ce 27 octobre, c’était l’anniversaire de la mort de Zied et Bouna à Clichy-sous-Bois en fuyant la police, qui déclencha la grande révolte des quartiers populaires de 2005. Parce qu’une semaine avant le meurtre de Rémi, le 17 octobre, c’est Thimothée Lake qui a été tué par la BAC à St-Cyprien (Toulouse), dans une supérette et dans l’indifférence quasi-générale.

Le Medef propose de supprimer délégués du personnel et CHSCT, et de « licencier sans motif »

PAR GERARD FILOCHE | 03 NOVEMBRE 2014 | 

Le Medef vient de formuler une proposition choc (cf AFP, 28 oct. 2014)  en suggérant de ne conserver qu’une seule instance de représentation du personnel (IRP) dans les entreprises. Dans un document transmis aux cinq organisations représentatives (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC), les trois organisations patronales (Medef, CGPME, UPA) proposent de créer un « Conseil d’entreprise » dans les entreprises de plus de 50 salariés, qui serait « l’instance unique de représentation du personnel ».

PS : c'est la dernière en date de Gattaz, la plus terrible,, le Medef propose de supprimer le motif du licenciement, je l’avais prédit c’est leur but ultime : dénoncer la convention 158 de l’OIT ! licencier sans motif c'est le comble du viol de la dignité du salarié, cela revient à avoir le droit de dire  : "dehors, on te chasse de ton emploi, et on ne te dira pas pourquoi".
Le « conseil d'entreprise » dans les plus de 50 salariés, (3% des entreprises) reprendrait l’ensemble des prérogatives dévolues jusqu’ici au Comité d’entreprise, au Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), aux délégués du personnel et aux délégués syndicaux.

dimanche 2 novembre 2014

Dette : l’économie mondiale piégée dans un cercle vicieux

PAR PHILIPPE RIÈS | 01 NOVEMBRE 2014 | 

Le traitement de l'endettement par davantage de dette conduit à un constat ignoré, celui du dernier Geneva Report : sept années de crise financière globale et le “deleveraging” (désendettement) n'a même pas encore commencé. Inquiétant.

Plus de six ans après la faillite de Lehman Brothers, on pourrait croire que l’économie mondiale serait bien avancée dans la purge de l’excès généralisé d’endettement qui l’avait projetée dans la crise financière globale. Or, en dépit d’un discours omniprésent sur le “deleveraging”, la réalité est tout autre : globalement, et toutes catégories confondues (ménages, entreprises non financières, souverains et même banques), le niveau d’endettement a continué d'augmenter, pour atteindre des sommets historiques. Autrement dit, les effets dramatiques du dernier cataclysme n’ont pas encore été surmontés que les conditions d’un nouveau choc se mettent en place.
Désendettement ? Quel désendettement ?

jeudi 30 octobre 2014

Les robots vont-ils nous mettre au chômage ?



FRANÇOIS BUGEON INGÉNIEUR-CHERCHEUR 27 OCTOBRE 2014 À 16:55

Bientôt, 30% des travailleurs seront remplacés par des systèmes robotisés. Nos sociétés sont-elles préparées à de tels taux de chômage ?

Deux faits économiques majeurs s’imposeront durant le XXIe siècle : d’une part, le retour des taux de croissance à leur étiage historique aux alentours de 1%. D’autre part, la généralisation de la robotisation qui devrait permettre de remplacer les travailleurs humains dans des secteurs d’activité jusque-là inaccessibles à l’automatisation.

mardi 28 octobre 2014

Les robots vont-ils tuer la classe moyenne?

Les automates supprimeraient 3 millions d’emplois en France d’ici à 2025, selon une étude exclusive de Roland Berger. Notre modèle social va devoir se réinventer.

Aux caisses des supermarchés, dans les entrepôts, au chevet des malades à l'hôpital, dans les cabinets d'avocats, au guichet de Pôle emploi… Ils sont partout. Des robots qui assurent des tâches jusqu'ici dévolues aux humains, au cœur d'une ville lambda, dans un futur proche. Certains hommes décident d'apprendre à vivre avec, d'autres s'y opposent en créant un mouvement extrême "100 % humain". Ce scénario, établi dans la série suédoise Real Humans (Arte), pourrait devenir bien réel d'ici à dix ans. C'est ce que démontre le cabinet Roland Berger dans une étude dévoilée au JDD.
Son constat est édifiant : avec 20% de tâches automatisés d'ici à 2025 – un scénario que l'étude juge tout à fait probable – les robots mettraient sur le tapis plus de 3 millions de salariés en France. Agriculture, bâtiment, industrie, hôtellerie, administration publique, comme l'armée et la police, hôtellerie, services aux entreprises et aux particuliers… Tous les secteurs perdraient des emplois, sauf l'éducation, la santé et la culture. Le taux de chômage, en pertes brutes, s'élèverait à 18%. Seuls 500.000 postes seraient créés dans le domaine de l'environnement, des nouvelles technologies, de la relation clients. Les tâches restantes seraient très polarisées : d'une part, de la maintenance de robots, à faible valeur ajoutée. D'autre part, des métiers très pointus, avec une forte compétition au niveau mondial.

dimanche 26 octobre 2014

Et si Manuel Valls finissait par s’exclure de la gauche

PAR HUBERT HUERTAS | 25 OCTOBRE 2014 | 

31 mars 2014 : Manuel Valls est nommé à Matignon. Hollande annonce à la télévision « un gouvernement de combat ». Au bout de cinq mois, cette équipe « soudée » éclate avec les départs de Montebourg, Hamon et Filippetti. Deux mois de plus, le mouvement s’accélère : la majorité se morcelle à propos du budget, le PS se divise et le premier ministre envisage d'en changer le nom. Plus qu'une crise, c'est une fracture politique.

mardi 21 octobre 2014

Une révolution décroissante


Par Marc Petel Secrétaire fédéral à l'Europe (91) pour la motion 4 - professeur d'économie en Prépa sciences Po et chargé d'enseignement à l'université d'Evry












1) Liminaires : Qu’est-ce qu’une révolution ?

Il existe différentes définitions de la notion de révolution, certaines sont très larges et ont le mérite de la clarté, d’autres mettent en avant des critères plus précis et sont donc plus propices à l’analyse du phénomène. Nous avons choisi de n’en étudier que trois, de la plus globale à la plus détaillée.

lundi 20 octobre 2014

"Préconiser la baisse du coût du travail pour les uns ou la relance de la demande pour les autres sont des solutions du passé". Delphine Batho









Entretien réalisé par Cédric Clérin - Jeudi, 16 Octobre, 2014

Delphine Batho : "Il ne peut y avoir de transition énergétique sans renationaliser EDF

Limogée sans ménagement en 2013 pour avoir critiqué le budget de son ministère, Delphine Batho, ancienne ministre de l’Écologie et de l’Énergie, publie « Insoumise » (1), ouvrage dans lequel elle tente d’analyser la situation du pays et de la gauche. Pour elle, entre transition énergétique et le marché, il faut choisir.