dimanche 29 décembre 2013

Quand le Parti socialiste exaspère



Le Parti socialiste a le don… d’agacer le monde et ce, jusque dans ses rangs ! La preuve.

Le Parti socialiste énerve c’est le moins qu’on puisse dire. Sa capacité à se revendiquer de la gauche, voire à s’autoproclamer comme la seule gauche possible suscite de nombreuses réactions de rejet. Les expressions assassines qui fleurissent sont loin d’être l’apanage de militants ou d’intellectuels fortement ancrés dans la gauche radicale. Dernière sortie en date qui traduit bien le sentiment diffus qui existe très largement au sein de la gauche, le propos de Bruno Gaccio : « Il faudrait un Parti socialiste mais de gauche ! » Il y a quelques mois et en écho au slogan « la droite décomplexée » cher à Jean- François Copé, la formule utilisée par Frédéric Lordon au sujet du PS avait fait mouche : « la droite complexée ». Le même affirmait que « le socialisme de collaboration – vrai nom du “socialisme de l’offre” – aura l’échec en plus de la honte ». Quant à Emmanuel Todd qui se définit lui-même comme un réformiste raisonnable et a soutenu la candidature de François Hollande dès le premier tour, il a déclaré récemment dans Fakir : « Les mecs que je méprise, ce sont les énarques de l’Inspection des Finances, de la Cour des comptes et du Conseil d’État, qui se croient intelligents, alors que ce sont en général des super-glands intellectuels. »
Quand on sait que François Hollande sorti huitième de l’ENA a choisi d’intégrer la Cour des comptes et qu’il aurait pu rejoindre l’Inspection des finances, le propos est brutal.

Les effets de la crise se sont concentrés en banlieue


Les banlieues dévissent alors que le reste du pays s'en sort.














La crise s'installe durement et durablement en banlieue. Les données statistiques relevées par l'Observatoire national des zones urbaines sensibles (Onzus) dans son rapport 2013, et rendues publiques mercredi 18 décembre par le ministre délégué à la ville, François Lamy, le confirment crûment. Comme une piqûre de rappel à l'heure où la loi sur la ville est discutée au Parlement.


samedi 28 décembre 2013

Le nombre de chômeurs en hausse ? Et encore, il en manque plein...

3 293 000 chômeurs en novembre et une hausse de 0,5% : mauvaise nouvelle pour Hollande. Mais la statistique officielle n’inclut pas tous les chômeurs, loin de là. On a complété les chiffres de Pôle emploi.

Michel Sapin à l’Elysée le 12 novembre (WITT/SIPA)
Michel Sapin à l’Elysée le 12 novembre (WITT/SIPA)Raté pour François Hollande : le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) a augmenté de 17 800 personnes en novembre et en métropole.
Depuis que le gouvernement a promis « d'inverser la courbe du chômage », la publication par le ministère du Travail des chiffres de l’emploi prend une caractère presque sportif. Il y a les pronostics, les empoignades sur Twitter et la contestation des résultats.


Dérive libérale du think tank Terra Nova

Le banquier de Terra Nova contre les « lanceurs d’alerte autoproclamés » : le cas Hannezo

par Anne-Sophie Jacques le 27/12/2013 

Terra Nova aux mains des financiers ? On savait déjà que le cercle de réflexion proche du Parti socialiste était hermétique aux critiques sur les choix économiques du gouvernement mais on ignorait que ce think tank dit progressiste était un repaire de banquiers influents. Dans une enquête parue dans Charlie Hebdo cette semaine, le journaliste Laurent Léger révèle la mise au placard d'une note sur les paradis fiscaux ainsi que les appétits des cols blancs qui sévissent à Terra Nova.

Souvenez-vous : en novembre, Juliette Méadel, secrétaire nationale au Parti socialiste, fut remerciée de la direction de Terra Nova pour avoir publié sur le site Internet de ce think tank proche du PS une note très critique sur la réforme bancaire alors en discussion au Parlement. Malgré un coup de fil du cabinet du ministre de l’économie exigeant le retrait de cette note, Méadel n’a pas plié, et son impétuosité lui a probablement coûté son poste. C’est en tout cas ce qu’affirme l’auteur de cette note, l’économiste Gaël Giraud, lors de notre émission sur les impôts. De son côté, Méadel, invitée à son tour sur notre plateau consacré au Parti politique Nouvelle Donne, n’a pas réfuté cette version des faits.

jeudi 26 décembre 2013

Accord Europe - États-Unis : que nous réserve la plus grande zone de libre-échange du monde ?


C’est un sujet dont vous allez entendre de plus en plus parler en 2014. A Washington, du 16 au 20 décembre se tient le troisième round de discussion du futur accord commercial entre l’Europe et les Etats-Unis. De quoi discutent les négociateurs européens ? Difficile de le savoir précisément, tant l’opacité règne. Pourtant, cet accord pourrait avoir de graves conséquences sur notre modèle social, nos réglementations écologiques, ou l’encadrement des marchés financiers. Bref, sur notre capacité à faire des choix démocratiques. Quels sont les intérêts en jeu ? Les menaces ? Décryptage.

La Commission craint que la population ne rejette les négociations transatlantiques

Un document interne de la Commission révèle les craintes de l'UE dans sa négociation avec les Etats-Unis. La faiblesse de la croissance en Europe et les divisions en amont des élections européennes pourraient aboutir à un rejet de l'accord commercial avec les États-Unis par les peuples européens.

La Commission a tenu une réunion secrète le 22 novembre avec des représentants des 28 États membres, selon le magazine danois Notat, plutôt eurosceptique.
Lors de cette réunion, la Commission a affirmé que l'UE devait adopter une stratégie de communication « radicalement différente » sur le Partenariat transatlantique pour le commerce et l'investissement (PTCI) par rapport aux initiatives commerciales précédentes.

Stiglitz : « Les maux de notre économie n'ont pas été résolus pour une raison simple : nous avons demandé aux gens qui ont créé la crise de la résoudre. »

Le prix Nobel d’économie 2001, pape du néo-keynésianisme, décrypte les enjeux de l'économie sociale et solidaire en temps de crise et affirme que les solutions de long terme portées par cette alternative sont une réponse à la crise.


Comment définiriez-vous l'économie positive et en quoi est-elle nécessaire en ces temps de crise ?

JOSEPH STIGLITZ - L'économie positive milite pour un changement de la structure de notre économie vers une vision à plus long terme, génératrice d'une croissance plus pérenne, ce qui est indispensable. Notre société est pour l'instant trop concentrée sur le court terme, cette conception du système a d'ailleurs provoqué la crise financière. 

lundi 23 décembre 2013

La dette, quelle dette ?

En Grèce, les nouvelles élections législatives, prévues le 17 juin, se joueront sur la question de la renégociation de la dette. Les contribuables refusent en effet de continuer à « mettre de l’argent dans un puits sans fond », explique M. Alexis Tsipras, le dirigeant du parti de gauche Syriza. En France, une campagne populaire exige elle aussi un audit citoyen de la dette publique.

par Jean Gadrey, juin 2012

Un parfum de printemps 2005 ? A l’époque, le président de la République, M. Jacques Chirac, avait soumis à référendum le traité constitutionnel européen (TCE). Les médias furent unanimes : il fallait approuver le texte. La campagne se caractérisa néanmoins par une mobilisation inédite. Associations, organisations politiques et syndicales s’employèrent à décortiquer, expliquer et débattre un document pourtant peu engageant. Contre l’avis des « experts » institutionnels, les Français décidèrent de rejeter le TCE à près de 55 %.

Sept ans plus tard, il n’est plus question de traité européen, mais le chœur des éditorialistes résonne de nouveau : le fardeau de la dette impose aux peuples de se serrer la ceinture. Et, bien qu’aucun référendum n’ait cette fois été prévu pour demander aux Français leur avis sur la question, une campagne de terrain a pris le pari — délicat — d’imposer dans le débat public une question que les médias s’emploient à taire : faut-il payer l’ensemble de la dette française ?

Depuis l’été 2011, l’appel national « Pour un audit citoyen de la dette publique », rassemblant vingt-neuf associations, organisations non gouvernementales (ONG) et syndicats, et bénéficiant du soutien de diverses formations politiques (1), a été signé par près de soixante mille personnes (2). Plus de cent vingt comités d’audit citoyen (CAC) se proposant de « remplacer les agences de notation » ont été créés depuis l’automne 2011. Comment expliquer un tel engouement ?

jeudi 19 décembre 2013

Trois ans après la révolution, où en est la Tunisie ?



Manifestation à Tunis, le 23 octobre, 
pour réclamer la démission des islamistes 
du gouvernement. | Reuters/ANIS MILI
La Tunisie marque le 17 décembre le troisième anniversaire de l'immolation de Mohamed Bouazizi, un marchand ambulant, à l'origine de la révolution qui a conduit à la chute de l'ancien président Zine El-Abidine Ben Ali, le 14 janvier 2011. Trois ans après, le pays reste miné par les tensions sociales et politiques. Les islamistes du parti Ennahda, arrivés au pouvoir avec les élections d'octobre 2011 et qui gèrent le pays avec les partis Ettakatol et le Congrès pour la République (CPR) au sein de la troïka, font face à une crise politique depuis l'assassinat de l'opposant Mohamed Brahmi, le 25 juillet 2013.

Samedi, après deux mois de tractations, le ministre de l'industrie Mehdi Jomâa, un indépendant, a été désigné à la tête du gouvernement. Les pourparlers pourdéterminer le calendrier de formation du gouvernement et de la passation devantacter le départ volontaire du pouvoir d'Ennahda ont été reportées à vendredi. Le nouveau premier ministre sera chargé de conduise la Tunisie vers des élections en 2014. La nouvelle Constitution, en cours d'élaboration, la Commission électorale et la loi électorale doivent cependant encore être adoptées.

Jérôme Heurtaux, politologue spécialisé sur la Tunisie à l'Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (IRMC) à Tunis, fait le bilan des trois années de transition politique.

"Nos concurrents étaient très riches, ils le sont un tout petit peu moins. J'ai beaucoup de peine pour eux, je vais pleurer." Xavier Niel

"Les trois opérateurs historiques ont payé 3,9 milliards d'euros de dividendes en 2013. On dit que Bouygues Telecom va mal mais Bouygues a versé 500 millions d'euros de dividendes. Chez Free, c'était 21 millions."

INTERVIEW - Le fondateur de Free Xavier Niel, qui vient de lancer ses offres 4G sans hausse de prix, s'est attiré les foudres des autres opérateurs et d'Arnaud Montebourg. Il répond dans le JDD du 15 décembre 2013.

Deux ans après son arrivée sur le marché de la téléphonie mobile, le quatrième opérateur a encore cassé les prix. La semaine passée, Free a lancé ses offres 4G haut débit sans aucun surcoût, créant un nouveau séisme dans les télécoms. Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a mis en cause l'opérateur pour avoir détruit des milliers d'emplois en France. En exclusivité pour le JDD, Xavier Niel répond aux attaques du gouvernement et de ses concurrents. "Personne n'est malheureux dans les télécoms", assure le fondateur de Free, toujours actionnaire majoritaire.


Marché du travail et crise de l’Union Monétaire Européenne


Pour la plupart des observateurs, l’union monétaire européenne est en crise, principalement parce qu’elle n’a pas réussi à imposer une discipline budgétaire efficace. Bob Hancké propose une perspective très différente sur la question : la crise que traverse l’UME depuis 2009 souligne des aspects problématiques de l’interaction entre le marché du travail et les banques centrales.



mardi 17 décembre 2013

Ces innovations vont-elles doper la croissance ?


Les nouvelles technologies vont bientôt bousculer nos modes de production et de communication. Mais de là à doper la croissance...

Innovations : ils n'ont plus que ce mot à la bouche. Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, les a placées au cœur de sa stratégie de reconquête industrielle ; Anne Lauvergeon, l'ex-patronne d'Areva, plaide pour les ériger en principe constitutionnel, et Fleur Pellerin, la ministre de l'Economie numérique, en est déjà à son deuxième plan pour les défendre. Les innovations sont devenues la pierre philosophale de la sortie de crise, le seul espoir de voir la France rester debout sur le ring de l'économie mondialisée.

Pas de croissance perpétuelle

Les Echos | 17/12/2013 | par Jean-Marc Jancovici né en 1962, ingénieur français diplômé de l'École polytechnique et de École nationale supérieure des télécommunications de Paris. Il est associé de Carbone 4 et président de The Shift Project.

Depuis qu'il existe des négociations sur le climat, il est courant de dire que, si nous ne « faisons rien », les émissions continueront à augmenter indéfiniment, jusqu'au moment où… où quoi, exactement ? Le repère généralement proposé est connu :  avec des émissions croissant fortement, nous risquons de 4 à  6° C  en plus en 2100. C'est beaucoup :  à la sortie de la dernière ère glaciaire, la moyenne planétaire n'a gagné que 5° C en dix mille ans. Une même hausse en un siècle signifierait une claque que peu imaginent. Mais, en annonçant des émissions croissant sans limites en cas d'inaction, les partisans de l'action accréditent, paradoxalement, une idée très sympathique :  « ne rien faire » signifierait une économie encore en croissance sur quatre-vingt-sept ans, quoi que puisse faire le climat ! Evidemment, c'est une illusion. A raison de 3 % à 5 % de croissance du PIB par an, les prélèvements et rejets de toute nature augmenteraient presque à la même vitesse. D'ici à 2100, nous aurions multiplié tout ce qui est flux physique  -  énergie, extraction de minerais, poissons pêchés et artificialisation des sols - par 5 à 10. Est-ce seulement possible ? C'est peu probable, quand on voit que plusieurs régions du monde sont déjà sous stress d'approvisionnement physique, avec un PIB qui patine depuis un certain temps, comme le Japon depuis vingt ans ou l'Europe depuis 2006. Dans les deux cas, c'est l'impossibilité de consommer plus de pétrole - depuis 2005, l'offre mondiale de brut n'augmente presque plus - qui est en cause. Le pétrole alimentant tout ce qui roule, vogue ou navigue, donc tout ce qui permet les échanges, s'il n'y a pas assez de pétrole, il n'y aura pas assez de PIB.
En clair, nous avons déjà sous les yeux deux blocs où, faute d'avoir organisé une baisse ordonnée de la consommation d'énergie fossile, c'est désormais une limite physique qui nous y conduit de manière bien moins agréable : l'absence d'action n'a pas du tout amené la croissance perpétuelle… Au niveau mondial, le « business as usual » généralisera cette situation bien avant 2100. Faute d'action, nous cumulerons alors des ennuis climatiques croissants avec une baisse continue des moyens d'y faire face. Alors, l'inaction, bonne affaire ?

lundi 16 décembre 2013

Évasion fiscale: la France "donne de la voix" mais les résultats concrets se font attendre, d'après une étude

Le HuffPost/AFP  |  Publication: 16/12/2013

La France est l'un des pays en Europe "qui donnent le plus de la voix" en matière de lutte contre l'évasion fiscale, mais "les résultats concrets de cette réthorique se font attendre", selon un rapport publié lundi par Eurodad, un réseau européen d'ONG.
La France "aimerait être vue comme le chantre de ces sujets à l'échelle européenne", relève ce réseau d'organisations non-gouvernementales dans un rapport couvrant 13 pays européens et leurs pratiques de lutte contre l'évasion mais aussi l'optimisation fiscale, ainsi que le blanchiment d'argent.

jeudi 12 décembre 2013

13% des salariés sont rémunérés au Smic

La Tribune.fr |  

Au 1er janvier 2013, 12,3% des salariés, près de 1,9 millions de salariés ont bénéficié de la revalorisation du Smic. Au total, ce sont environ 13% des salariés qui seraient rémunérés au Smic.

Ça monte, ça monte! Au 1er janvier 2013, la revalorisation du Smic horaire a concerné 12,3 % des salariés, soit près de 1,9 million de salariés (hors apprentis et intérimaires) des entreprises du secteur concurrentiel, après 11,1 % au 1er décembre 2011 et 10,6 % au 1er janvier 2011.

mercredi 11 décembre 2013

L’automobile va devenir un moyen de transport en commun, selon les Européens

En raison des prix, les acheteurs de voitures neuves sont toujours plus âgés : en moyenne 52 ans en France.

Le moindre rayon de lumière étant bon pour le moral en berne des constructeurs automobiles français, le trentième Observatoire Cetelem de l’automobile, qui a été dévoilé jeudi 5 décembre 2013, apporte de fait un (modeste) réconfort.

Après une chute vertigineuse des immatriculations de voitures neuves depuis 2009 (de 2,3 millions à plus de 1,7 million estimées en 2013), soit presque 23 % de recul, les ventes devraient frémir en 2014 selon les prévisions de l’Observatoire et de la société d’études et de conseil BIPE.


Intervention Motion 4 au Bureau national du 10 décembre 2013

Intervention de Frédéric Lutaud, membre du Bureau national

En présence de Michel Sapin, ministre du travail

Cher Michel,

Merci d’avoir accepté de venir débattre parmi nous.

Je n’aurai qu’une question à te poser, elle concerne le chômage de masse, la première préoccupation des Français.

lundi 9 décembre 2013

Intervention Motion 4 à la Convention nationale du 7 décembre 2013

Par Patrick Ardoin, membre du Bureau national

Chers camarades,

Nous voilà réunis à cette convention nationale pour le lancement des campagnes 2014 pour les européennes et les municipales. Nous sommes prêts ! Nous sommes prêts à mener ces combats parfaitement unis, nous tous, les socialistes. Les municipales comme les européennes sont des enjeux majeurs qu’il faut absolument gagner et nous apporterons toutes et tous notre contribution pleine et entière.

Il faut que la gauche l’emporte dans le maximum de municipalités pour que puissent être menées localement des politiques efficaces de solidarité, de justice sociale et de lutte contre le chômage. Le bilan des communes gérées par nos camarades est excellent. Il faut porter cette réalité Haut et Fort.
De même, faisons gagner la gauche pour qu’enfin cette Europe sociale que nous appelons tant de nos vœux voie le jour. Le dumping social et fiscal ne peut plus durer, la précarité sans cesse plus présente est avec le chômage de masse notre plus grand fléau. Il est temps que les pays d’Europe harmonisent leur politique en ce sens et c’est par la victoire des forces de gauche que nous y parviendrons.

dimanche 8 décembre 2013

Le réseau français et européen contre les grands projets inutiles imposés prend de l’ampleur


Le réseau français et européen contre les grands projets inutiles imposés prend de l’ampleur

Ce week-end voit se dérouler de nombreuses actions contre les Grands projets inutiles imposés. Les luttes locales ont commencé à se mettre en réseau, partageant expériences et informations. Car la même logique destructive et corrompue est à l’œuvre dans tous ces projets lancés en Europe par les gouvernements et les multinationales.

De nombreux citoyens et peuples, en France, en Europe et dans le monde, s’interrogent de plus en plus sur la pertinence de projets pharaoniques : infrastructures liées à la production ou au transport de personnes, de marchandises, d’énergie (barrages, centrales nucléaires), de matières premières (mines) ou de ’biens’ manufacturés ; complexes touristiques, sportifs ou commerciaux...
Négligeant les conséquences pour les populations concernées, les dégâts environnementaux et climatiques induits, sur la finitude de la planète, politiques et multinationales prétendent vendre aux citoyens ces équipements au nom de l’« attractivité du territoire » ou du « développement ». Face à cette pression toujours plus forte, la mise en réseau de nombreuses luttes locales commence à se développer.

40 000 suppressions d’emplois en 2014 : ce plan social invisible qui frappe le secteur associatif



Les associations ont souffert sous la présidence Sarkozy. Vont-elles expirer avec Hollande ? 30 000 à 40 000 emplois devraient être supprimés en 2014, dans un secteur associatif qui en compte 1,8 million. Les raisons de cette gigantesque vague de licenciements : la baisse des budgets des collectivités locales, qui n’ont plus les moyens de soutenir les associations. Et la politique de l’État qui oriente ses subventions et ses appels d’offre vers les plus grosses structures, transformées en prestataires de services. Une politique jugée « aveugle et suicidaire » par nombre de représentants du secteur. Enquête.

Durant cette année de chômage, j’ai plus appris sur moi qu’en dix ans

« Même si la société nous le rappelle à chaque instant, je désapprends le fait que je me résume à un métier, une fonction. »

« Qu’est-ce que j’ai envie de faire aujourd’hui que je n’ai jamais eu le temps de faire ? » C’est la phrase qui me vient à l’esprit lorsque que j’ouvre les yeux le matin.


Eliott (c’est un pseudo) a quitté son entreprise il y a un an via une rupture conventionnelle. Il touche les Assedic (1 400 euros mensuels) depuis un an et pour un an encore.

Je suis chômeur. Je préfère dire, comme c’est tendance (notamment sur les réseaux sociaux), que je suis en « recherche d’opportunité ». Pour me rassurer peut-être : malgré mon statut, je suis quelqu’un.

mardi 3 décembre 2013

Intervention Motion 4 au Bureau national du 3 Décembre 2013


Cher(e)s camarades,

Je voudrais m’exprimer sur le nouveau parti qui vient d’apparaître sur l’échiquier politique à gauche. Il est issu de la société civile et rassemble des intellectuels réputés.

Il a été rejoint par deux membres du Bureau national de la motion 4. L’absence de l’un d’eux ne se fera pas remarqué, comme vous avez pu le constater. Ce parti a été rejoint aussi par deux membres du Conseil national. Nous enregistrons donc à l’heure d’aujourd’hui 4 départs dans notre motion. Notre base militante reste fidèle à notre Parti. Ci d’autres nous ont quitté, c’est dans un nombre suffisamment faible pour que nous ne nous en apercevions pas.

Mais il ne faudrait pas les encourager. Ce implique que les idées que nous partageons avec ce nouveau parti — car nous avons sensiblement la même offre politique — soient écoutées par la direction au lieu de leur objecter le silence. Et c’est regrettable que des idées qui sont en mesure de rassembler suffisamment de monde pour constituer un nouveau parti politique ne soient pas entendues par notre parti.

Par exemple sur le chômage. Nous félicitons le gouvernement  pour la création des emplois aidés qui a eu des effets positifs sur le chômage ce mois-ci, dessinant une inversion de la courbe du chômage. 100 000 emplois aidés ce n’est pas négligeable mais il en manque 9 millions. Car c’est le nombre de Français qui cherche aujourd’hui un emploi digne. Cela comprend les chômeurs mais aussi les précaires, les RSA et tous ceux qui sont découragés et n’apparaissent nul part.

Alors sur la question du chômage nous n’avons pas la même lecture de l’urgence sociale. Nous sommes au PS car nous voulons le changement maintenant. Quand j’entends Michel Sapin déclarer au forum de Libération que des pays similaires au notre comme l’Allemagne s’en sortent mieux au niveau du chômage, je suis inquiet. Partout en Europe, les pays industrialisés ont vu leur volume d’heures travaillées diminuer de la même façon. La seule chose qui les distingue, c’est la manière dont sont réparties ces heures, autrement dit le taux d’occupation. L’Allemagne a fait le choix de la précarité et de la déflation salariale. Alors si c’est le modèle que l’on souhaite à la France…

Nous savons, comme l’a expliqué Guillaume Ballas à l'instant, que la croissance ne sera pas la solution, au contraire le volume d’heures travaillées depuis un demi-siècle a diminué d’environ 10 %. Nous ne pouvons continuer à répéter un canular qui consiste à dire que la croissance crée l’emploi.

Car la solution nous la connaissons. C’est le partage du travail. Je reviens, la semaine dernière, d’un Forum européen sur le partage du travail avec des députés socialistes, verts ou de l’autre gauche ainsi que des syndicalistes. Ils souhaitent une grande convergence européenne sur le temps de travail pour l’inscrire à l’agenda de nos gouvernements.


Nous renouvelons notre proposition : la nécessité d’organiser très rapidement des Etats-généraux de l’emploi ce fait toujours plus impérieuse.

lundi 2 décembre 2013

Cinq ans après Lehman Brothers, où en est la régulation financière ?

Débat - Les économistes atterrés | Vendredi 29 Novembre 2013

Le 15 septembre 2008, la banque Lehman Brothers chutait et l’économie mondiale entrait dans la crise le plus profonde depuis 1929. Les banques centrales, les autorités de régulation, les dirigeants politiques - les banques elles-mêmes… -  promettaient d’adopter les réformes nécessaires au nom du «plus jamais ça». Le candidat Hollande avait affirmé dans son engagement n° 7 : « Je veux mettre les banques au service de l’économie » et de promettre : « Je séparerai les activités des banques qui sont utiles à l’investissement et à l’emploi, de leurs activités spéculatives. J’interdirai aux banques françaises d’exercer dans les paradis fiscaux … ».  

La lettre de l'ESS

La vérité sur le chômage de masse



Voici deux graphiques que tous les économistes devraient garder à l'esprit en permanence (cliquer dessus) :

Le premier représente la croissance du PIB depuis 1950, l’autre, l’évolution du volume global d’heures travaillées sur la même période. 

La démonstration est imparable : malgré une multiplication par 10 de la richesse produite, le nombre total d'heures travaillées a chuté sur la même période de près de 10%. Autrement dit, la croissance n’a pas créé un supplément de travail, au contraire, elle s'est accompagnée d'un recul du travail humain nécessaire à l'activité économique.

Le nombre d’emplois a malgré tout augmenté en France depuis les années 1950. Cela s'explique part une répartition du travail. Si le volume de travail a diminué, il a été réparti sur plus d’actifs. Comme le montre le graphique suivant, jusqu’aux années 1970, la réduction du temps de travail a généré une création d’emploi suffisante pour maintenir le plein-emploi.

"La solution, travailler moins"

Michel Rocard - 26 novembre 2013 - Le Télégramme

À 83 ans, Michel Rocard n'a rien perdu de son phrasé professoral. Ni de ses convictions. Même s'il n'a plus de mandat électif, l'ex-Premier ministre de Mitterrand n'a jamais arrêté la politique.
35 milliards d'augmentations d'impôts en dix-huit mois, c'est un record ! Vous qui êtes à l'origine du RMI et de la CSG notamment, que pensez-vous de la politique fiscale de l'actuel gouvernement et du chantier en cours ?
Le problème est complexe. Il est incontestable que l'impôt est lourd. Mais il l'est partout en Europe et la dimension internationale n'est pas assez regardée. Attention au système monétariste qui régit les USA et la Chine notamment. Cette philosophie de l'économie est un encouragement à l'endettement. Les États-Unis et le Royaume-Uni ont plus de croissance que nous... Mais c'est parce qu'ils font marcher la planche à billets ! La clef aujourd'hui, c'est une modification du système, au niveau européen au moins. Il faut revenir au financement des États par la banque centrale à un taux proche de zéro. Tant qu'il n'y aura pas ça, on sera toujours trop lourdement imposés et on ne pourra pas retrouver une vraie puissance d'investissement.