mardi 11 février 2014

Intervention au Séminaire sur le « pacte de responsabilité »

Par Frédéric Lutaud, membre du Bureau national pour la motion4

En présence du Premier ministre Jean-Marc Ayrault

Le gouvernement à bien joué, cela n’a pas été assez souligné, en proposant 10 milliards d’exonération fiscale sur les cotisations familiales, car nous le savons, sur les 30 milliards annoncés, 20 milliards font déjà l’objet d’exonérations sur les bas salaires, donc pour 10 milliards, le gouvernement s’est mis l’opinion publique de son côté et a mis le patronat face à ses responsabilités.

Le seul souci c’est que 10 milliards ne restaureront pas suffisamment le taux de marge des entreprises pour embaucher massivement.

Alors que demander en contrepartie ?

Il nous reste diminuer le « coût du capital ». Car c’est lui qui pèse sur les entreprises en favorisant la rente et les dividendes au détriment des investissements. Jean-Marc, tu as lu comme moi le rapport Volot. Que dit-il ? Que la politique des grands groupes étrangle les PME, en récupérant à leur profit la majeure partie des marges, les empêchant ainsi de se développer. Cela pour satisfaire aux intérêts des actionnaires.

Nous sommes étonnés que le gouvernement communique essentiellement sur le « coût du travail » et jamais sur le « cout du capital ». C’est peut-être une stratégie de sa part pour mieux négocier par la suite ? Mais entre nous, la recette pour sortir de la crise, nous la connaissons tous, elle est vieille comme le monde. Elle s’appelle partage des richesses. Autrement dit, un partage de la plus-value favorable au travail, au salaires, à la rémunération des fournisseurs. Et si nous sommes nombreux à témoigner de notre inquiétude au Parti socialiste, c’est que nous ne voyons rien qui aille dans ce sens. Alors aujourd’hui on nous demande d’étudier les "contreparties" et bien nous attendons que le gouvernement prenne ses responsabilités. Et au besoin, qu’il impose des mesures contraignantes au capital.

Quelles sont-elles ?

Il y en a plusieurs : l’encadrement des salaires, le plafonnement des dividendes, la chasse à l’évasion fiscale, et bien sûr un autre partage des gains de productivité en faveur des salariés, en diminuant le temps de travail. C’est le seul moyen de régler efficacement le problème du chômage de masse.

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