mardi 30 juin 2015

Communiqué de Podemos suite à la rupture des négociations par l'Eurogroupe avec la Grèce

AU REGARD DE LA SITUATION EN GRÈCE, ET À LA SUITE DE LA RUPTURE DES NÉGOCIATIONS PAR L’EUROGROUPE, PODEMOS SOUHAITE COMMUNIQUER CE QUI SUIT

« Au regard de la situation en Grèce, et à la suite de la rupture des négociations par l’Eurogroupe, Podemos souhaite communiquer ce qui suit :

1. Lundi dernier, le gouvernement grec a présenté à l’Eurogroupe une proposition d’accord qui comprenait un grand nombre de concessions et a été saluée par l’ensemble des prêteurs comme une proposition raisonnable et viable. Dans les jours qui ont suivi, cependant, les créanciers internationaux, emmenés par le FMI, ont finalement rejeté la proposition du gouvernement grec de taxer les secteurs les plus riches de la société, de restructurer la dette et de mettre en œuvre un programme d’investissement pour relancer l’économie. Au lieu de cela, ils lui ont demandé d’augmenter la TVA sur les services de base et la nourriture et ont exigé des coupes supplémentaires sur les retraites et les salaires. Dans leur effort visant à démontrer qu’il n’existe pas d’alternative aux politiques d’austérité, les créanciers ne semblent accepter que l’argent des pauvres et s’évertuent à imposer la même logique et les mêmes mesures que celles qui ont conduit le pays à une catastrophe humanitaire. L’économie grecque est asphyxiée. Continuer de l’asphyxier est l’exact opposé de ce qui doit être fait.

dimanche 28 juin 2015

Tyrannie européenne ?

PAR JACQUES SAPIR · 27 JUIN 2015

Alexis Tsipras avait décidé de convoquer un référendum le 5 juillet, demandant au peuple souverain de trancher dans le différent qui l’oppose aux créanciers de la Grèce. Il avait pris cette décision devant les menaces, les pressions, et les ultimatums auxquels il avait été confronté durant les derniers jours de la négociation avec ce que l’on appelle la « Troïka », soit la Banque Centrale Européenne, la Commission Européenne et le Fond Monétaire International. Ce faisant, et dans un geste que l’on peut qualifier de « gaullien », il avait délibérément renvoyé au domaine politique une négociation que les partenaires de la « Troïka » voulaient maintenir dans le domaine technique et comptable. Ce geste à provoqué une réaction de l’Eurogroupe d’une extrême gravité. Nous sommes en présence d’un véritable abus de pouvoir qui a été commis ce 27 juin dans l’après-midi, quand l’Eurogroupe a décidé de tenir une réunion sans la Grèce. Ce qui se joue désormais n’est plus seulement la question du devenir économique de la Grèce. C’est la question de l’Union européenne, et de la tyrannie de la Commission et du Conseil, qui est ouvertement posée.

dimanche 14 juin 2015

Alexis Tsipras, la rupture c’est maintenant


PAR LES INVITÉS DE MEDIAPART  | 12 JUIN 2015 |  

Cédric Durand, économiste, Razmig Keucheyan, sociologue et Aurélie Trouvé, agro-économiste appellent les mouvements sociaux et syndicaux à se solidariser avec le peuple grec.  « Si la perspective périlleuse d’une sortie de l’euro de la Grèce se précise, la faute en est à l’acharnement des créanciers, et singulièrement à la France et à l’Allemagne. Reculer davantage ferait perdre toute consistance politique au gouvernement Syriza et affaiblirait durablement l’alternative de gauche au néolibéralisme dans toute l’Europe ».

jeudi 11 juin 2015

CLIMAT | Hervé Le Treut : « Un bouleversement sans précédent dans l’histoire de l’humanité »

ENTRETIEN PAR YANN VERDO / JOURNALISTE | 05/06 |

Hervé Le Treut Climatologue, directeur de l’Institut Pierre-Simon Laplace, professeur à l'UPMC, membre de l’Académie des sciences

Début mai, l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) a annoncé que la teneur mondiale de l’atmosphère en CO2 avait pour la première fois dépassé les 400 parties par million (ppm). Que vous inspire cet inquiétant record ?

Bonapartisme ou Constituante

C’est devenu une évidence : le fossé se creuse entre les citoyens et leurs représentants. La « crise de la démocratie » traduit un changement de modèle politique. Adopté en violation de la volonté exprimée par les électeurs le 29 mai 2005, le traité de Lisbonne a signalé la tentation autoritaire d’une partie des élites. L’élection d’une Assemblée constituante en France permettrait-elle de la juguler ?

Par André Bellon, avril 2014

Le rejet du traité constitutionnel européen (TCE), le 29 mai 2005, restera un tournant dans l’histoire de France. Une légitimité démocratique a tenté de s’affirmer. Elle a été bafouée. Depuis, et de façon sporadique, des révoltes émergent sans cohérence apparente, mais dans une volonté commune de rejet des pouvoirs en place (grandes manifestations, « bonnets rouges »...) (1). Sont-elles les signes avant-coureurs d’une violence plus générale, d’une profonde crise de régime ?

mercredi 10 juin 2015

Manuel Valls tourne un peu plus le dos aux salariés

PAR MATHILDE GOANEC  | 09 JUIN 2015 | 

Si Manuel Valls aime l’entreprise, il aime encore plus le patronat. Avec ses mesures pour l’emploi, le premier ministre s’attache à répondre point par point aux demandes des employeurs, quitte à détricoter un peu plus le code du travail.

L'heure de vérité du congrès de Poitiers



Le congrès de Poitiers du Parti socialiste peut se résumer à un plébiscite de la politique du gouvernement. Manuel Valls ovationné par un parterre de cadres et d’élus à la solde du parti peut poursuivre son virage libéral. Les quelques promesses contenues dans le texte de la motion majoritaire ne font déjà plus diversion. Cambadélis a réussi son OPA sur l’appareil. Les Français apprécieront, eux qui ont exprimé clairement leur désaveu en sanctionnant le PS à chaque élection intermédiaire depuis 2012.

De son côté, la motion B a rassemblé les partisans de l’opposition dans un simulacre de démocratie. Les cadres des deux courants majoritaires Un Monde d’Avance et Maintenant La Gauche se sont répartis les postes obtenus pas le collectif, distribuant les miettes dans un clientélisme arbitraire et opaque, celui-là même qui désespère les français de faire de la politique. Tractations de couloir, arrangements entre amis ont fini d’instrumentaliser le mouvement des « frondeurs » au profit des carrières personnelles et au détriment des idées.

Notre contribution éco-socialiste signée par plus de 1500 militants a été rayée de la carte des instances nationales. Seul notre camarade Gérard Filoche a pu sauver son poste au Bureau national. En reproduisant les pratiques condamnées chez nos adversaires, l’aile gauche du parti ne doit pas s’étonner de voir les militants déserter ses rangs. Elle porte la lourde responsabilité de son échec, incapable de faire de la politique autrement.

Construire l'alternative

C’est sans amertume que nous devons trouver un débouché à notre engagement. Militer au PS est désormais une impasse. Nous avons combattu loyalement et avec détermination, mais entre trahison de la direction et emprise hégémonique des leaders de l’opposition, il n’y a pas de place dans ce parti pour un mouvement éco-socialiste démocratique et émancipateur.

Après la loi Rebsamen sur le soi-disant « dialogue social » (votée par les députés frondeurs) viendra la loi Macron puis la déroute aux élections régionales. Tous les socialistes n’ont pas les salaires confortables de nos grands élus pour patienter jusqu’en 2017 et éventuellement reconstruire après le défaite de François Hollande. Nous devons mobiliser pour hâter le mouvement social qui rassemblera toutes les forces de gauches.

Par tous les moyens et sur tous les territoires, il faut susciter un rapprochement de la gauche politique, syndicale et citoyenne, surmonter nos divisions et poser les bases d’une grande alliance. D’autres pays ont ouvert la voie : Podémos en Espagne, Syriza en Grèce, l’Alliance anti-austérité en Irlande… Certes, les contextes politiques sont différents mais l’issue à la crise politique, économique, sociale et écologique reste la même : unité autour d’un projet de gauche.


Nous ne sommes pas seuls

Le député PS Pouria Amirshahi espère un nouveau « mouvement citoyen », Liêm Hoang-Ngoc, fondateur des Socialistes Affligés, invite à rompre les rangs socialistes « pour poser les fondations d’une coalition avec les écologistes de conviction et le Front de Gauche », Gérard Filoche réclame « une grande alliance populaire sur des bases de gauche ». Plusieurs cadres de la motion 4, dont le premier signataire était Stéphane Hessel, ont fait le choix de rendre leur carte, et leur pétion réunie déjà près de 250 camarades socialistes pour la constitution « d'un mouvement national citoyen de type nouveau ».

Une initiative a été lancée pour un rassemblement citoyen en Région Ile-de-Franceil ne manquera pas de faire des émules. Par ailleurs, le collectif Rossevelt2012 milite pour 
« la formation d’un puissant mouvement citoyen ».

Nous ne pouvons-nous rester les bras croisés. Bien sûr des contacts seront pris. Notre devoir est de porter notre engagement éco-socialiste partout où il peut être entendu. Notre sensibilité politique a pleinement son rôle à jouer dans le futur rassemblement de la gauche par sa capacité à appréhender l’ensemble des problèmes de notre époque.

Mobilisation éco-socialiste

Nous appelons tous ceux qui se sont reconnus dans les orientations de notre contribution éco-socialiste (qu’ils aient démissionné du PS ou choisi de rester pour des raisons locales) à nous contacter dès maintenant pour travailler ensemble dans un cadre émancipé de la tutelle du Parti socialiste. Cette première étape permettra de nous organiser et renouer avec le sens de notre engagement.

Suite à vos retours sera organisé très rapidement une série de débats pour définir ensemble notre stratégie et faire le point sur les alliances possibles. A Poitiers, le socialisme a échoué mais le renouveau de la gauche est en marche.

Frédéric Lutaud
Premier signataire de le Contribution Commune Éco-socialiste
Ancien membre du Bureau national


Nous contacter : contact@oplpv.fr

mercredi 3 juin 2015

Selon le FMI, la plus grosse bulle financière va bientôt exploser

Par Benoit Delrue. 2 juin 2015

"La prochaine crise est inévitable."

Dans son dernier rapport sur la stabilité financière, le Fonds monétaire international sonne l’alarme. Son propos, sur la retenue comme d’ordinaire, n’est pas aussi explicite que le nôtre. LE BILAN ajoute, aux aspects conjoncturels relevés par le FMI, une analyse structurelle du système financier.

C’est un événement planétaire. Le Fonds monétaire international (FMI), organisme basé à Washington né des accords de Bretton Woods en 1944, qui a largement contribué à bâtir le système financier actuel, tire la sonnette d’alarme. Généralement rassurante, l’institution sort de ses habitudes pour mettre le doigt sur ce qui « accentue les tensions » dans l’économie mondiale. Bien sûr, le discours tenu par le FMI reste sobre et évite soigneusement les formules catégoriques et trop explicites. Néanmoins, après avoir déjà consacré son avant-dernier [1] rapport régulier – biannuel ou trimestriel – sur la stabilité financière aux « risques » encourus par les acteurs publics et privés de la finance internationale, l’édition d’avril 2015 du document franchit une marche supplémentaire [2].

La prochaine crise est inévitable. Pour le prouver, nous nous intéresserons de près aux signaux négatifs dont le FMI fait état, reposant comme à l’accoutumée sur une étude empirique des conjonctures. Dans un second temps, nous lierons à ces facteurs circonstanciels un examen structurel du système financier contemporain. Ce dernier, par une analyse plus profonde, sera révélé pour ce qu’il est – un géant aux pieds d’argile, sans cesse grandissant pour nourrir en milliards la caste des ultra-riches.

mardi 2 juin 2015

Quel avenir pour la motion B ?

Avec le résultat des élections au congrès nous avons perdu toutes illusions de pouvoir changer le Parti socialiste de l’intérieur. La stratégie unitaire de la motion B qui espérait idéalement prendre le parti, sinon faire jeu égal avec la direction, a échoué. La déception est grande avec 30 % des votes en notre faveur. La motion A a mobilisé ses cadres et nous avons vu débarquer dans les bureaux de vote de nombreux adhérents fraîchement mis à jour de leurs cotisations et absents de la vie politique du parti. De notre côté, nous ne pouvons que constater l’érosion de nos partisans qui ont petit à petit déserté nos rangs désespérés par la politique du gouvernement.

La victoire de Cambadélis est une victoire à la Pyrrhus. Celui-ci hérite d’un Parti socialiste en totale décrépitude, coupé de sa base sociale et en décalage avec la société française. Le virage social libéral du gouvernement est loin de faire l’unanimité même si Cambadélis s’emploie à maquiller des orientations économiques en contradiction avec nos valeurs socialistes sous un discours de gauche. Ne doutons pas que celui-ci saura jouer le rôle pour lequel il avait été déjà désigné en remplaçant Harlem Désir : entretenir l’illusion d’une vie démocratique au sein de parti pour mieux servir les intérêts des « réformateurs ».

Les 30 % de la motion B restent un score honorable si l’on considère la crise politique que traverse le parti. Il n’en reste pas moins que nous sommes minoritaires et que nous ne pouvons engager un rapport de force pour combattre la ligne Valls. Alors quelle attitude adopter ? Nous ne pouvons-nous résigner à faire de la figuration. Sinon que restera-t-il de notre base militante après la déroute des régionales et cinq ans de social libéralisme en 2017 ?

« Quitter le PS ou rester ? », c’est la question que se posent beaucoup de socialistes. Le Bureau politique de la motion B s’est réuni Lundi et a pris la décision de ne pas démissionner de la vie du parti. Mais tout le monde est conscient qu’il va falloir construire une alternative, trouver un débouché politique à notre engagement. Cela mérite réflexion.

Rassembler nos forces et bâtir un courant politique attractif qui pèse dans le paysage politique, est un préalable. En serons-nous capables ? Nous sommes les héritiers d’une tradition de gauche et les 20 000 militants qui ont voté pour nous ne sont pas une base négligeable. Maintenant, il ne faut pas les décourager mais consolider nos positions en agissant au-delà d’un appareil qui a fait la démonstration de son inaptitude à défendre une politique économique de gauche. Quelle forme doit prendre notre engagement pour que notre action ait du sens et fasse preuve d’efficacité ? Ce sont les débats que nous devons engager très rapidement.

En attendant, d’autres s’emploient avec succès à la transformation sociale dont nous avons besoin en faisant de la politique autrement. Sauront-ils nous inspirer ? La réponse après le congrès.

Frédéric Lutaud
Membre du Bureau national