mercredi 24 septembre 2014

L’ultime logique de l’accroissement de la productivité

PAR FRANÇOIS LECLERC | 29 JUILLET 2014 |

La liste des pays qui connaissent un vieillissement de leur population s’allonge, conséquence d’une vie plus durable et d’une baisse de la natalité. C’est notamment le cas en Chine, résultat dans ce cas de la politique de l’enfant unique. Lorsque cette question est abordée, c’est pour souligner le mauvais rapport entre population active et inactive qui en résulte – pesant sur les systèmes de retraite par répartition – ainsi que l’augmentation des coûts médicaux afférents qui contribue à déséquilibrer les finances des systèmes de santé. Il est oublié que c’était éminemment prévisible et aurait dû faire l’objet de provisions. En France, un fonds de réserve pour les retraites a bien été institué en 2001 par le gouvernement Jospin, mais il a été siphonné sous Sarkozy avant l’heure prévue de 2020, en raison de la crise financière.

dimanche 21 septembre 2014

« La dette neutralise le temps, matière première de tout changement politique ou social »

PAR AGNÈS ROUSSEAUX 6 SEPTEMBRE 2012

Emprunt, crédit, créanciers, débiteurs, déficits, remboursement, taux d’endettement, « pacte budgétaire »… La dette est partout, elle a envahi nos vies. Or la dette n’est pas seulement économique, elle est avant tout une construction politique. Elle n’est pas une conséquence malheureuse de la crise : elle est au cœur du projet néolibéral et permet de renforcer le contrôle des individus et des sociétés. « Le remboursement de la dette, c’est une appropriation du temps. Et le temps, c’est la vie », nous explique le sociologue et philosophe Maurizio Lazzarato (auteur de La Fabrique de l’homme endetté). Entretien.

Vous dites que l’Homo debitor est la nouvelle figure de l’Homo economicus. Quelles sont les caractéristiques de ce « nouvel homme » ?

Maurizio Lazzarato : De nombreux services sociaux, comme la formation ou la santé, ont été transformés en assurance individuelle ou en crédit. Le mode de développement néolibéral est fondé sur le crédit et l’endettement. Cette situation s’est aggravée avec la crise des subprimes de 2007. Un exemple ? La formation aux États-Unis : la Réserve fédérale (Banque centrale) a récemment évalué que le montant total de prêts aux étudiants était de 1 000 milliards de dollars [1] ! C’est un chiffre astronomique. Pour avoir accès aux services, à la formation, vous devez tout payer par vous-même. Vous devenez débiteur. Entrepreneur de votre vie, de votre « capital humain ».

Jeremy Rifkin : “Ce qui a permis le succès inouï du capitalisme va se retourner contre lui”

ENTRETIEN | Pour l’économiste américain Jeremy Rifkin, l’heure de la troisième révolution industrielle a sonné. La société va devoir s’adapter.

Propos recueillis par Olivier Pascal-Moussellard - 18/09/2014

Il y a vingt-cinq ans, c'était la star du ring, le « boss », vainqueur du communisme par K-O ! Aujourd'hui, le capitalisme est un champion usé par la crise, miné par les contradictions et politiquement à bout de souffle. Pour l'économiste américain Jeremy Rifkin, nous assistons, tout simplement, à son éclipse. Dans un livre passionnant – La Nouvelle Société du coût marginal zéro – en librairie le 24 septembre 2014, il raconte le basculement, inévitable, que nous avons déjà commencé à opérer vers un nouveau système de production et de consommation : les « communaux collaboratifs ». Cette troisième voie (au-delà du sempiternel binôme « capitalisme ou socialisme ») est une forme d'organisation sociale fondée sur l'intérêt de la communauté plutôt que sur la seule satisfaction des désirs individuels, et rendue possible par la troisième révolution industrielle, dans laquelle Internet nous a fait entrer. Un nouveau monde émerge, dynamisé par les réseaux sociaux, l'innovation et la culture du partage. Utopie, encore ? Pour Jeremy Rifkin, c'est déjà une réalité. Entretien.

samedi 20 septembre 2014

mercredi 17 septembre 2014

La motion 4 n'accorde pas sa confiance au gouvernement

Après la consultation de ses militants, 
la motion 4 à pris officiellement position  : 
elle n'accorde pas sa confiance au gouvernement


Le dépouillement du vote mené entre le 14 et 16 septembre 2014 a abouti aux résultats suivants :


647 militants se sont exprimés

306 (47,7 %) sont contre accorder leur confiance au gouvernement.
Ils  refusent de céder au chantage de la dissolution de l'assemblée nationale. François Hollande doit constituer une majorité rose-verte-rouge au parlement et appliquer le programme du Bourget.

152 (23,4 %) s'abstiennent d'accorder leur confiance au gouvernement.
Ils rejoignent la démarche des députés frondeurs qui cherchent à infléchir la ligne politique du gouvernement. Et si nous ne sommes pas entendus, aller vers une opposition au moment du vote du budget.

189 (29,1) accordent leur confiance au gouvernement.
Mais ils mettent bien en avant toutes les critiques de la politique économique et aussi dénoncent l'autoritarisme absurde du gouvernement et donc l'absence totale de place donnée au dialogue.

Avec seulement 30% de militants qui ont accordé leur confiance au gouvernement, la motion 4 s'est majoritairement exprimée pour une autre orientation politique afin de répondre aux attentes d’un mieux vivre des français en général et de la gauche en particulier.

47% sont clairement opposés à la constitution de ce gouvernement. 23% en s'abstenant lui laissent encore une chance de réorienter sa politique mais expriment leur désaccord avec le social libéralisme qui nous est imposé actuellement. Tandis que les 30 % restants, n'accordent leur confiance que dans l'attente d'une plus grande ouverture au dialogue.

Nous allons porter cette demande des militants au Bureau national qui dénote d'un fort besoin de débat au sein de notre parti. Les Etats généraux seront l'occasion de porter nos solutions à la crise et de faire entendre nos revendications pour un nouveau modèle de développement.

Amitiés socialistes,

Les membres du Bureau national

dimanche 14 septembre 2014

Consultation militante : une question de confiance





Il nous parait essentiel que la Motion 4 puisse prendre position officiellement sur la confiance à accorder ou non au nouveau gouvernement. C'est pourquoi nous engageons cette consultation militante afin que chacun puisse se prononcer selon les principes démocratiques qui nous animent.

Nous sommes à un tournant du quinquennat de François Hollande. Toujours, nous sommes restés vigilants sur les dérives de la politique gouvernementale et nous n'avons pas manqué d'exprimer nos désaccords. Mais Manuel Valls a franchi un cap supplémentaire en répudiant les éléments critiques qui appelaient à une inflexion de sa politique. Emmanuel Macron a remplacé Arnaud Montebourg à l'économie. Cet ancien banquier d'affaire chez Rothschild ne nous semble pas incarner "l'adversaire" de la finance et ses premières déclarations sur l'assouplissement des 35h confirment nos inquiétudes. Quant au Premier ministre, il a martelé qu'il ne changera pas de politique économique. Pour lui, "il n'y a pas d'alternative…"

Dès lors, il convient de se prononcer sur la confiance à apporter à un gouvernement qui va à l'encontre de nos engagements de campagne. Nous l'avons dit "Nous voulons un gouvernement clairement socialistes".
La confiance sera sans doute votée par les députés, mais il est important que nous dégagions dans la motion une position commune pour la suite de notre action.

Merci de participer à cette consultation militante.

Amitiés socialistes,

OPLPV

samedi 13 septembre 2014

Dominique Méda: «Une autre voie que le modèle libéral ou la sortie de l’euro»

PAR JOSEPH CONFAVREUX | 10 SEPTEMBRE 2014 

Les déclarations des responsables socialistes ne font pas qu'épouser les discours de la droite. Elles sont la marque d’un conservatisme idéologique tributaire d’un modèle périmé.

Le refrain entonné en cette rentrée parlementaire par les responsables socialistes est affligeant pour ceux et celles qui jugent qu’ils ne font, ainsi, qu’emboîter le pas à ce que préconise la droite, que ce soit en matière de contrôle des chômeurs, d’organisation du travail, ou encore de recherche éperdue de la croissance, perçue comme la panacée de toute politique économique.

Emmanuel Macron, symbole de la dérive libérale de l'exécutif

PAR  LÉNAÏG BREDOUX ET MARTINE ORANGE | 26 AOÛT 2014 | 

Arnaud Montebourg remplacé par Emmanuel Macron au ministère de l'économie, de l'industrie et du numérique: c'est le grand symbole du remaniement.

Anaud Montebourg remplacé par Emmanuel Macron : c'est le grand symbole du remaniement annoncé mardi par l’Élysée. L'ancien banquier de Rothschild, secrétaire général adjoint de l’Élysée pendant deux ans, est nommé ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique. Un choix qui vient définitivement solder le débat ouvert par l'ancien candidat de la démondialisation sur la politique économique du gouvernement et qui lui a coûté son poste au gouvernement.

Ne ratons pas l'occasion d'œuvrer dans le sens d'une république vraiment démocratique

La position d'Henri Chazelle, membre du Conseil national pour la Motion 4

Il y a un moment où il faut savoir ce que l'on veut, et nous y sommes.
Le temps n'est plus à la tergiversation. Il y va de notre crédibilité, de notre honneur, de notre avenir et surtout de celui du pays.

Pour ma part, si j'étais député, je refuserais ma confiance au gouvernement.

Certains députés peuvent craindre qu'au cas où ils ne voteraient pas la confiance, ils ne puissent plus avoir l'investiture du parti au prochaines élections.
Mais à quoi leur servira cette investiture si la bataille est perdue d'avance comme elle le sera si l'on ne met pas le cap à gauche ?

La motion 4 doit aujourd'hui prendre position sur la confiance à apporter ou non au nouveau gouvernement
















La position de Bertrand Laforge, membre du Conseil national du PS pour la Motion 4

Depuis plusieurs mois, nous avons expliqué sans cesse, au bureau national et à chaque occasion qui s'est présentée, que les politiques d'austérité actuelles sont des facteurs d'aggravation de la crise. Nous sommes aujourd'hui au pied du mur : après plus de 2 ans au pouvoir, nous avons près d'un million de chômeurs supplémentaires, la pauvreté progresse dans le pays (la récente annonce de la toute petite baisse de la pauvreté est liée à une baisse du salaire médian qui est utilisé pour définir le seuil de pauvreté : avec la moitié des français gagnant 0 euros par an, le salaire médian serait nul et nous n'aurions aucune pauvreté !!! Les joies de la statistiques...) et notre pays traverse une crise de confiance sans précédents aggravée par les affaires sordides aux plus hauts niveaux de l'état.

vendredi 12 septembre 2014

Intervention au Bureau national du 9 septembre 2014

Par Frédéric Lutaud, membre du Bureau national pour la motion 4

Première intervention en réponse à Stéphan LE FOLL, porte-parole du Gouvernement

Chers camarades,

Je me permettrai, moi aussi, de faire un bref rappel historique. En 2010, Martine Aubry organise un cycle de conventions nationales du PS afin de rédiger le projet qui sera, selon l’expression consacrée, la « boite à outil » dans laquelle piocheront les candidats aux primaires pour bâtir le programme présidentiel. Malgré le verrouillage traditionnel de l’appareil, les conventions accouchent d’une orientation marquée à gauche. Il n’est surtout pas question de coupes budgétaires, de « baisse du coût » du travail, d’un « socialisme de l’offre » et encore moins d’allonger les cotisations retraite, ni de revenir sur les 35h et les seuils sociaux, ou encore du travail du dimanche et du « contrôle » des chômeurs.

Aujourd’hui, Manuel Valls, qui a fait 5% aux primaires conduit une politique en totale contradiction avec les aspirations militantes du parti qui a porté François Hollande au pouvoir. Si encore cette politique se traduisait par des résultats, nous serions peut-être plus enclin à tolérer ce déni de démocratie ? Mais non, c’est une catastrophe économique et sociale. Le chômage bat tous les records et la déflation est à nos portes.

mercredi 10 septembre 2014

La pauvreté qui se cache derrière le miracle allemand

PAR ARNAUD LEFEBVRE · 06 FÉVR. 2014

Au sein d’une zone euro en crise, la machine allemande semble avoir trouvé la formule secrète pour renouveler le miracle de l’après-guerre : taux de chômage faible, croissance économique et hausse des exportations. Toutefois, derrière ce panorama enchanteur, se cache une âpre réalité sociale pour la quatrième économie mondiale et le deuxième pays exportateur le plus important de la planète, explique la BBC.

mardi 2 septembre 2014

La chute de la France

Par paul Krugman | 28 Août  2014 | 
Traduction par Sylvie Tassin | Article en version originale ici 

François Hollande, président de la France depuis 2012, aurait pu être un espoir. Il a été élu sur la promesse de tourner le dos aux politiques d’austérité qui ont tué le redressement économique trop bref et insuffisant de l’Europe. Dans la mesure où la justification intellectuelle de ces politiques ne tenait pas et était vouée à  s’écrouler rapidement, M.Hollande aurait pu être le meneur d’un bloc d’états exigeant un changement de politique. Or le destin en a décidé autrement. Une fois au pouvoir M. Hollande a promptement plié, cédant complètement aux demandes de davantage d’austérité.

210.000 offres collectées à Pôle Emploi en Juillet 2014


6 millions d'inscrits à Pôle Emploi
9 millions de pauvres 
mais seulement 210.000 offres collectées.


Que la chasse aux chômeurs commence !

PAR LAURENT MAUDUIT | 02 SEPTEMBRE 2014 | 

Le ministre du travail a annoncé qu'il avait donné des instructions à Pôle emploi pour que les contrôles sur les chômeurs soient renforcés, et que des radiations soient le cas échéant prononcées. Depuis vingt ans, les dirigeants socialistes ont toujours condamné ce type de stigmatisation populiste des plus fragiles. Aujourd'hui, ils miment là encore Nicolas Sarkozy.