mercredi 12 février 2014

Intervention Motion 4 au Bureau national du 12 Février 2014

Par Frédéric Lutaudmembre du Bureau national


Je voudrais répondre à Malek Boutih, quand il nous dit, pour décrire l’état de la France que « nous sommes à genoux ». Le problème de cette expression, c’est que le « nous » est très englobant. Il met tout le monde dans le même panier. La réalité est tout autre.

210 milliards de dividendes versés aux actionnaires, 25% d’augmentation de revenu pour les 500 plus grosses fortunes économiques de France et notre pays affiche le record de millionnaires en Europe. Ce n’est pas la crise pour tout le monde. Alors, Guillaume Bachelet veut nous faire pleurer sur le faible taux de marge des entreprises, mais les dividendes ont augmenté de 100% depuis 2010. Il y aurait peut-être un rapport de cause à effet ?

Nous avons signé nombreux, au BN, une texte qui s’inquiète du « coût du capital ». Nous demandons un rééquilibrage du partage de la plus-value en faveur de la part des salaires. Ne demandons un partage de la richesse produite plus équitable. Qui soit au bénéfice de la consommation populaire et de la satisfaction des besoins sociaux.

Mais force est de constater que durant ce séminaire, nous n’avons obtenu aucune réponse. D’un côté nous avons le CICE et des exonérations sur les cotisations sociales, une baisse du « coût du travail » subventionnée par l’Etat, et de l’autre… Des contreparties que nous attendons toujours, sans aucune garantie. 

Si nous nous en remettons à la bonne volonté des actionnaires pour partager les profits et créer de l’emploi, on va attendre longtemps. C’est comme pour la moralisation du capitalisme cette histoire, on attend toujours. Ou bien encore, quand le gouvernement refuse de légiférer sur l’encadrement des salaires, en renonçant à un engagement de campagne, pour s’en remettre à « une autorégulation exigeante ». On voit ce que ça donne. Les salaires patronaux se sont encore envolés cette année. Sans mesures contraignantes nous n’obtiendrons rien. Pierre Gattaz (MEDEF) a bien spécifié qu’il s’agaçait des « contreparties » et n’était pas disposé à prendre de quelconques engagements.

Alors s'inquiéter de la compétitivité de nos entreprises et du rendement faible du capital, c’est bien, mais parler des intérêts des salariés et de la répartition des richesses me semble aussi un discours que peut porter la gauche.


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