lundi 17 février 2014

La théorie du genre… n’existe pas


C’est ce que rappelle un texte signé par plusieurs associations de science sociale, qui écrivent notamment ceci :

La question n’est pas de faire comme s’il n’y avait pas de différence physique entre un garçon et une fille (sexe biologique) ; la question est de savoir en revanche comment cette différence biologique sert d’argument pour légitimer des inégalités de tous ordres au détriment essentiellement des femmes.

Afficher fièrement comme certains : « Touche pas à mon stéréotype ! » c’est revendiquer un droit à la bêtise, à la paresse intellectuelle et aux conceptions les plus rétrogrades et conservatrices qu’elles autorisent ! Dans la tradition intellectuelle des Lumières, les sciences humaines et sociales – et parmi elles les études sur le genre qui associent des sociologues, des politistes, des historiens, des juristes, des ethnologues… – contribuent par leurs analyses et leurs travaux à démonter les mécanismes des inégalités sociales et contribuent ainsi au progrès social.

Voir également ce court texte qui rappelle que l’école, le collège, le lycée sont les lieux où les enseignants promeuvent l’égalité et la tolérance, où les enfants apprennent le respect des différences (culturelles, sexuelles, religieuses). Exemple :

« Vati liest die Zeitung im Wohnzimmer. Mutti ist in der Küche. » (Papa lit le journal au salon. Maman est à la cuisine). Voilà comment des élèves de collège apprenaient l’allemand, à travers les aventures de Rolf et Gisela, dans les années 1980. Réfléchir sur le genre, c’est réfléchir sur les effets de ce type de messages.

On peut lire et signer le texte ici.

On lira également sur le même sujet ce billet de Marie Duru-Bellat, qui écrit notamment ceci :

Ce qu’il faut souligner, c’est que ces stéréotypes constituent de fait un tel corset que, comme l’ont montré des travaux canadiens, l’affranchissement des stéréotypes de sexe s’accompagne d’une meilleure réussite scolaire : les élèves les plus brillants sont les filles un peu « masculines » et les garçons un peu « féminins ».

Ce résultat donne à réfléchir sur le caractère délétère d’une forte différenciation des rôles de sexe (ce qui est d’ailleurs vrai aussi pour les adultes, avec des hommes qui se sentent obligés d’être forts et des femmes d’être séduisantes, quelles que soient les circonstances).

Que l’école aide les élèves à comprendre que leurs réussites et leurs projets n’ont pas à se couler dans des moules masculins et féminins devrait donc a priori séduire les parents, qui visent tous à ce que leur enfant, fille ou garçons, s’épanouisse sans entraves et aille le plus loin possible dans ses études et ses projets.

Et aussi :

Sans s’engager sur des débats sans fin sur la notion de genre, il faut défendre avant tout que l’égalité hommes/femmes est une valeur, une valeur aussi centrale que l’égalité entre les « races » et que le rôle de l’école en tant qu’institution est légitimement de transmettre les valeurs qui fondent la Nation ; si l’école est gratuite et obligatoire, c’est bien parce que la Nation lui délègue ce rôle capital pour sa propre cohésion.


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